Non l’Abbé PIERRE n’était pas de BOIS

par Christian
lundi 9 septembre 2024

IL SEMBLERAIT QUE L’HOMME À LA CAPE

AIT ÉTÉ AUSSI UNE FINE ÉPÉE

 

Il était de chair bien avant d’être en chaire. Et même si aujourd’hui on surenchérit sur ses ignominies bien tardivement dénoncées, sans doute, durant son sacerdoce, il aura éprouvé ce que tout homme normalement constitué ressent physiologiquement, c’est-à-dire le désir. Au demeurant, ce désir est le premier pas vers l’acte sexuel, lequel en lui-même n’est en rien tabou, puisqu’il entre dans le salutaire procédé de la reproduction de l’espèce. Sans compter que l’acte en lui-même confère au plaisir. C’est donc instinctivement que tout homme, doté de surcroit d’un appendice extérieur canalisant ostensiblement ce désir et appelant ce plaisir, ressent une attirance pour l’autre. Et que reproche-t-on aujourd’hui à l’abbé Pierre ? 

D’y avoir cédé ? Ou plutôt d’avoir usé de sa notoriété pour obtenir certaines faveurs inavouables de la part de jeunes femmes ou filles, parmi lesquelles des mineures. Parce que le grief est totalement différent

D’abord la période des faits : Entre 1950 et 2000. Une époque où le patriarcat battait son plein et où le machisme régnait reléguant souvent les femmes au second rang, et sous emprise masculine.

Certes, sous le regard d’aujourd’hui, l’abus sexuel avec ascendant psychologique, qu’il touche un(e) adulte non consentant(e), une personne vulnérable, un ou une mineure, pire encore, un enfant, est répréhensible et doit légitimement heurter notre conscience collective. En cela, bien qu’absent pour s’en expliquer, l’abbé Pierre comme tous ces hommes d’église coupables de pédophilie, reste condamnable. Et sans tenter de trouver à ces criminels quelques excuses, ni vouloir absoudre l’Abbé de ses délictueux écarts, bien que supposés, ce graveleux fait divers devrait nous amener plusieurs interrogations.

Q U E S T I O N S

En première question, sous couvert de mon droit au blasphème, si Dieu il y a, pourquoi Diable, faut-il que l’église inflige à ses serviteurs, la contrainte d’abstinence sexuelle. Hormis l’immaculée conception que le divin enfantât miraculeusement, il n’est d’autres exemples de telle vertueuse prouesse. Et Jésus lui-même ? Ne rapporte-t-on pas qu’il aurait succombé aux caprices de la chair avec Marie Madeleine. Qui sont donc ses prélats qui prétendent imposer le célibat aux prêtres, tout en exigeant qu’ils soient abstinents. Servir Dieu serait donc obligatoirement un calvaire ? 

En seconde question : Est-il concevable que tout homme ou femme d’église, sans nécessairement passer à l’acte, ne ressente pas naturellement l’appel de sa chair, et ne nourrisse ce besoin à minima au travers de pensées que seul leur engagement religieux rend inavouables. Que certains y cèdent clandestinement peut dès lors se comprendre, (les défroqués). Que d’autres assouvissent leurs fantasmes sur des enfants, à qui de surcroit, comble du cynisme, ils enseignent les valeurs de l’évangile, reste incompréhensible et inexcusable. S’ils sont à ce point frustrés…Qu’ils quittent leur office.

 Mais reconnaissons que si les prêtres catholiques recevaient du pontificat la bienveillante autorisation de prendre épouse, comme les pasteurs protestants, il est fort à parier que cela mettrait fin à cette interminable litanie de plaintes pour abus sexuels, dont se sont rendus coupables moulte ecclésiastiques, bien avant, d’ailleurs, que n’éclatent au grand jour les sordides dernières affaires, attendu que précédemment, les mêmes autorités religieuses qui prônaient l’abstinence, taisaient savamment et complaisamment ses méfaits sur certains prédateurs en soutane.

 

Tout ceci pour dire que  : 1- Si l’acte sexuel ne trouve grâce aux yeux de notre église que pour la procréation, pourquoi le "Créateur" l’a-t-il rendu aussi agréable. Et Que : 2- Quand l’appel de la foi est si fort, qu'il conduit en dévotion des hommes et des femmes de convictions, pourquoi l’église refuse de les accepter comme de simples hommes et femmes, qui au delà du spirituel, sont aussi en proie à certaines pulsions naturelles, et les contraint-elle à s'en priver, par exacerbation de la culpabilité menaçante. 

Enfin, concernant l’Abbé Pierre, par-delà les incriminations dont on accable aujourd’hui sa mémoire, n’oublions jamais son appel de novembre 1954. Ce cri radiophonique qui déchira la nuit glaciale pour éveiller les consciences des nantis en regard des plus démunis. Cet appel salvateur ne doit pas s’effacer de notre histoire humaniste, surtout que 70 ans après, les besoins sont les mêmes, tout aussi prégnants. Souvenons-nous que  grâce à la fondation Emmaüs, nombre de miséreux et paumés, oubliés de tous, ont retrouvé dignité et donné sens à leur vie. Voilà ce que je retiendrai de cet homme d’exception, malgré et par-delà les accusations qui pèsent aujourd’hui sur lui. Sans doute mon tropisme Coluchienabbépierriste.

POUR EN FINIR AVEC LE SORDIDE

J’ai envie de conclure ces quelques lignes par une formule grivoise, histoire de mettre un peu d’humour et de sourires dans ce ténébreux tableau. Non ! l’Abbé Pierre n’était pas de Bois....Ou alors, de celui dont on fait les pipes…Eu égard à son légendaire culot, bien sur... !

Che64


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