Versififarceur

par C’est Nabum
lundi 1er avril 2024

 

Fariboleries et facéties

 

Ne pensez pas que mettre des pieds dans le plat d'un texte suffit à se prétendre poète. Mes fariboles ne riment à rien même si elles s'évertuent de faire sonner les fins de lignes au sein de quatrains sans valeur. Le choix de la forme n'est destiné qu'à toucher le fond, pas celui de l'âme, mais d'une situation qui prête à sourire. Il convient parfois pour l'éventuel lecteur de se creuser la tête pour comprendre où je veux en venir. Rassurez-vous, je ne vais nulle part, ce qui facilite grandement la tâche.

Mes fariboles n'ont pas la prétention de se qualifier de fable même si l'anthropomorphisme y a toute sa place. Nos amis les bêtes le sont bien moins que nous et nous donnent souvent des leçons de sagesse. Leur tirer les vers du nez, c'est ici leur donner l'occasion d'éclairer nos travers. Ne m'inspirant pas d'une fontaine mais d'une rivière, je laisse le second vocable à l'ami Jean devant lequel je m'incline bien humblement.

Les animaux ne sont pas la seule source d'inspiration de cette rivière de textes. La Loire coule dans la veine qui fournit le substrat de cette production. Parfois, le hasard ou la bienveillance font que l'un de ces textes devient une chanson ce qui ne fait pas autant de votre serviteur un parolier. Il y a souvent besoin d'aménagements, de petits changements ou de grandes transformations pour que les mots deviennent musicaux.

Dans ce cas, le plus souvent, le texte prend le contre-pied de ce qui se produit habituellement. Je me reconnais tout particulièrement dans ce terme : « À contre-courant ! » qui place véritablement cette production à rebours des modes et de l'air du temps. Nul désir de succès, le ton comme la forme favorise bien plus l'indifférence que l'enthousiasme. Avec mes fariboles chantées, on ne frappe pas dans ses mains.

Il s'agit alors de raconter des histoires, de jouer de la rime pour leur donner du rythme sans la moindre prétention littéraire. Simple exercice de style pour dire sans rime ni raison une petite fadaise qui se dira à votre aise. L'oralité prévaut dans pareil cas, sans que l'intention ne soit à la sentence ou à la récitation. Ce n'est qu'un jeu de lettres qui se prennent les pieds dans la rythmique, une simple faribole.

Je vous laisse juge et le plus souvent censeur. Dès que la prose change de forme pour se donner à l'envers, nombre d'entre vous prennent leurs jambes à leur cou pour fuir ce qui a des allures de poème. On dirait alors que les assonances vous effraient, que la métrique vous fatigue et que la structure vous contraint à préférer la ligne de fuite.

Le vers est dans le fruit, il vous reste sur la langue, vous pousse à rejeter le fruit de ces macérations. Point de place pour la mansuétude quand nous n'y comprenez goutte, le pied coulisse sous vos yeux au point de prendre la fuite, de choisir la poudre d'escampette dans cet univers qui ne supporte pas les contraintes, qu'elles soient formelles ou bien textuelles.

Je comprends votre aversion pour qui se veut version et versification. Rassurez-vous, rien ici n'a la prétention de se croire poésie. Tout n'est que faribolerie, facétie et pitrerie. Les vers à vue de nez ce ne sera jamais le pied. La métrique tique tandis que la fable bat la breloque pour une création qui n'est pas ad-hoc.

Je ne désespère pas pourtant de trouver ici ou là, des âmes sensibles qui prendront le temps de considérer ces pauvres productions. Le temps n'est pas venu encore de laisser l'intelligence artificielle compter sur ses lendemains pour pondre des alexandrins. Qu'importe si les miens sont parsemés de coquilles, l'essentiel est de vous les pondre sans se prendre pour un coq prétentieux.


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