Descente de la Seine à la nage

par Patrick Huet
vendredi 25 juin 2021

 

Quand la descente de la Seine à la nage par Arthur Germain me rappelle ma propre descente de la Seine à pied.

Quand j’ai appris à travers la presse qu’un jeune homme, Arthur Germain (fils d’Anne Hidalgo), s’était lancé dans la descente de la Seine à la nage, cela m’a soudain projeté 17 ans en arrière lorsque, moi-même, j’entreprenais un défi similaire : effectuer la descente de la Seine... à pied !

Mon voyage le long de la Seine.

Excellent marcheur, mon premier réflexe à cette époque fut surtout de me préoccuper de la qualité de mes chaussures. Je me suis donc rendu au parc des sources (où la Seine prend son départ) pour un périple fantastique qui a duré 31 jours précisément. Je suis parti le premier juillet 2003 depuis la grotte de la source où repose la sculpture de la Nymphe de la Seine. J’arrivais le 31 juillet à l’embouchure, au Havre.

La première partie de mon voyage se déroula souvent dans une météo mitigée, entre pluies fines, éclaircies et froidure de la nuit. Le plus difficile n’était pas la marche, mais le poids du sac à dos dont les 20 kg pesaient durement sur mes épaules.

Des paysages propices à l’imaginaire.

Que de paysages magnifiques durant ma descente de la Seine ! Depuis les bois dans la commune de Source-Seine, une forêt dont un certain arbre abattu par une tempête quelconque prenait des allures de dinosaure pétrifié, une particularité de la nature propice au foudroiement de l’imaginaire. D’ailleurs, c’est après l’avoir observé et pris en photo que j’ai eu l’idée d’écrire une histoire du genre fantastique dont il était un élément-clef : « Séquana, la légende de la Seine ».

Rencontres avec les riverains.

Je me souviens encore de ces personnes croisées au fil du chemin qui m’invitaient à l’occasion à prendre un café, ou parfois à dîner et même rester à dormir.

J’effectuais ce voyage en solo, sans autre assistance que mes chaussures et la gourde suspendue à ma ceinture. Néanmoins, les rencontres avec les riverains qui se promenaient sur le chemin de halage égayaient agréablement mon parcours et furent toujours sympathiques et vibrantes d’amitié.

L’épreuve de l’eau et de la soif.

Je manquais d’eau parfois. Il est même arrivé de passer une nuit entière, la gorge assoiffée, car mes réserves étaient épuisées et que j’étais installé trop d’une habitation. Toutefois, cela ne m’empêcha nullement d’apprécier le chant de la nuit, tous ces bruits nocturnes, ces légers crissements, ces cris mystérieux qui peuplent l’univers nocturne.

Enfin, l’arrivée au Havre !

Je terminai mon voyage au Havre. Le 31 juillet très précisément, face à la Manche et sous un soleil rayonnant sur une mer d’un bleu étincelant.

Oui, c’est tout cela qui me revient en mémoire à l’écoute de la descente de la Seine à la nage d’Arthur Germain. Un écho qui palpite et qui me fait revivre ma propre aventure le long de la Seine… ma descente de la Seine à pied.

 


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