100 jours déjà : les chiffres économiques de Donald Trump ?
par Aimé FAY
lundi 2 juin 2025
« Joe l’endormi » lui avait pourtant laissé une économie américaine éveillée et pas en si mauvais état.
Exemples :
Croissance économique (GDP = PIB en français ; Quarter = trimestre en français) :
L’inflation : l’indice ci-dessous mesure les variations des prix de tous les biens et services inclus dans le produit intérieur brut (GDP) des USA. Q1 = 1er trimestre en français.
Commentaires :
- Le chômage est actuellement à 4.2%. À la fin du mandat de « Joe l’endormi », il était à 3.9% ;
- Fin avril 2025, l’inflation était à +2.8%. Pourtant, le renchérissement des produits importés, fortement taxés par Trump, n’a pas encore été répercuté sur les biens achetés par les consommateurs américains ;
- Le PIB est devenu négatif. À la fin du mandat de « Joe l’endormi » il était à +2.2% ;
- Fin mars 2025, les importations cumulaient à 419 milliards. À la fin décembre 2024, elles étaient à 362 milliards. Probablement un effet de stockage, car les consommateurs ont craint, à juste titre, une prochaine augmentation des prix avec l’administration Trump ;
- Le 26 mai 2025, l’agence Moody’s a abaissé la note de crédit de l’Amérique de Aaa à Aa1.
Pourtant, Trump avait promis à ses électeurs qu’avec lui tout irait mieux et que les USA redeviendraient une Nation forte et respectée, où il fait bon vivre. Normal, puisque son prédécesseur était incompétent et endormi.
En fait, avec Trump, le carré magique de Kaldor : emploi, prix, balance commerciale et croissance économique, est en train de virer à l’orange ! Va-t-il aller dans le rouge, couleur officielle du logo du GOP (Great Old Party) depuis 1854 ?
Pourquoi cela tourne aussi mal, alors que « Magic Trump » avait promis des « jours heureux » aux 77 302 580 Américaines et Américains qui ont voté pour lui ? Jours heureux, comme jamais depuis Donald Reagan et peut-être même depuis Abraham Lincoln, premier président du GOP, élu en 1860.
Trump a oublié que l’économie c’est aussi et surtout une histoire de confiance et de crédibilité.
La confiance : un préalable à tout échange, tout investissement, toute innovation, mais aussi à toute épargne et à la qualité de la monnaie de tout pays.
Quelques minutes après s’être assis dans le fauteuil du Bureau ovale, « Magic Trump » a voulu tenir ses très populaires promesses électorales, notamment les 3 suivantes en termes économiques :
- Imposer des droits de douane importants sur toutes les importations ;
- Baisser les impôts, grâce aux taxes sur les importations ;
- Mettre un terme à l’immigration illégale, sans engendrer une hausse de l’inflation.
Quand la confiance vacille, tout édifice économique devient fragile. C'est pourquoi les périodes de crise sont souvent marquées par une perte de repères, où les acteurs économiques hésitent à agir et attendent des signaux rassurants pour se relancer. À l'inverse, quand l'optimisme et la confiance règnent, l'économie peut connaître des moments d'expansion spectaculaire.
Un bon leader sait cultiver cette confiance, soutenu par des institutions solides et crédibles qui permettent aux citoyens et aux entreprises de croire en un avenir stable et prospère.
Mais la confiance ne se décrète pas, elle se construit et se mérite !
La crédibilité : consubstantielle de la confiance, est celle qu’inspire un individu dans ses prises de décisions et dans sa gestion des affaires économiques au sens large, c'est-à-dire pas uniquement celles relatives à un secteur particulier, par exemple l’immobilier chez Trump.
Est-on crédible quand on veut :
- Baissez l’inflation et qu’on augmente fortement le prix des marchandises importées en mettant des droits de douane exorbitants ?
- Baissez les impôts alors que l’État croule sous une dette de 36 200 milliards de dollars, soit 123% du PIB ? Même Arthur Laffer doit se retourner dans sa tombe et dire : « that guy doesn't get it at all ! » ?
- Supprimer de nombreuses réglementations et régulations sur : la santé, la protection de l’environnement, l’exigence d’un capital minimum pour les banques, même celles systémiques… ?
- Passer pour un dirigeant sérieux en disant tout et son contraire en quelques jours ?
100 jours c’est peu ! Nous ne pouvons donc rien conclure aujourd’hui. Cependant, reconnaissons que Trump, en très peu de temps, a marqué les États-Unis au fer rouge en prenant des décisions politiques, diplomatiques et économiques largement controversées dans la plupart des pays. Sauf en Russie, malheureusement !
Toujours pas crédible ! Le surnom de TACO (Trump always chickens out !)1 vient d’être attribué à Trump.
Un doute profond s’est installé chez tous les partenaires historiques des États-Unis.
Au niveau intérieur, jamais depuis 70 ans la popularité d’un Président américain n’avait été aussi faible après 100 jours !
- « Trump se dégonfle toujours ! »
Crédit photo : lien.