Claude Allègre et la guerre économique

par Jean-Michel Arberet
jeudi 14 août 2008

Dans une longue tribune publiée par l’hebdomadaire Le Point, Claude Allègre "plaide" pour "une opposition qui comprenne enfin que la France doit bouger très vite pour s’adapter au monde nouveau. Bref, qui reconnaisse que, dans sa démarche hyper-volontariste, Nicolas Sarkozy a fondamentalement raison".

Et Claude Allègre aligne les poncifs, l’affaiblissement de l’enseignement public par la suppression de quelques dizaines de milliers de postes classés plaisanterie, la pertinence de l’instauration de la garde des enfants en temps de grève, tout en se félicitant de l’extinction de la grève générale !

Il n’oublie pas enfin de préciser que Nicolas Sarkozy n’est pas responsable de tout et que, "si le pouvoir d’achat stagne ou même diminue, ce n’est pas la faute de la politique menée par le gouvernement."

Il se félicite enfin de la dynamique de réformes tous azimuts engagées par Nicolas Sarkozy.

Ces réformes sont nécessaires selon Claude Allègre car, "au cas où vous ne le sauriez pas, nous sommes en guerre ! Une guerre économique sans merci, qui a pour nom mondialisation et élimine sans pitié les plus faibles. Aujourd’hui, le développement de la France, donc le bien-être des Français, ne se fera que s’il suit le rythme soutenu imposé par la Chine, l’Inde, le Brésil, la Russie et les Etats-Unis", et c’est ce point qui justifie l’ensemble des positions soutenues dans cette tribune.

La réalité et les conséquences de la mondialisation sont connues, et Claude allègre ne nous apprend rien en évoquant l’élimination sans pitié des plus faibles. Par contre le raisonnement de Claude Allègre perd très vite sa pertinence dans un raccourci un peu trop rapide liant le bien-être des Français au développement de la France.

Il faudrait d’abord se demander à qui profite le développement de la France dont nous parle Claude Allègre, aux actionnaires du CAC 40 ou de toutes celles et tous ceux qui voient leur pouvoir d’achat diminuer, qui ont de plus en plus de difficultés pour se loger, qui cherchent en vain en emploi stable, qui galèrent tous les jours… ?

Qu’il y ait une guerre économique sans aucun doute, c’est la nature même du capitalisme. Mais est-ce une guerre entre capitalistes ou une guerre entre les peuples ? L’actualité nous en apporte la réponse tous les jours, les entreprises licencient ceux qui la veille encore devaient se battre pour elles, les gouvernements indemnisent de plus en plus mal les chômeurs, et les précaires sont accusés d’être seuls responsables de leur sort.

Alors M. Allègre, s’il y a une guerre mondiale, que les actionnaires du CAC 40 montent eux-mêmes au front, et montrez-leur donc le chemin.

Pour ma part, je suis solidaire des mutins de 1917 et je refuse de monter sur le plateau de Craonne.

 

 

Jean-Michel Arberet

Conseiller municipal d’Arcueil

Partenaire du groupe communiste

http://jm-arberet.over-blog.com/

 


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