Les enfants de Greenpeace redemandent du nucléaire
par hommelibre
mercredi 27 septembre 2023
Révolution en vue dans la vieille association antinucléaire mondiale ? Le refus de l’énergie nucléaire militaire et civile fait partie de son ADN. Elle est née de ce refus. C’est un dogme, c’est une posture, c’est un joug.
Rupture
Greenpeace a donné un de ses premiers présidents au Giec, le Dr Patrick Moore. Celui-ci conteste aujourd’hui le catastrophisme climatiste. Patrick Moore a été l’un des co-fondateurs de l’association. Mais il évolue et devient un partisan de l’énergie nucléaire après l’avoir combattue.
Il est ensuite devenu plus critique à l’encontre des thèses du Giec. Selon Wikipedia :
« Il affirme en effet en 2014 : « La certitude de nombreux scientifiques que l’homme est la principale cause du changement climatique, y compris du réchauffement de la planète, n’est pas fondée sur la reproduction d’événements observables. Elle repose sur deux choses seulement, l’effet théorique des émissions de gaz à effet de serre d’origine humaine, principalement le dioxyde de carbone, et les prédictions des modèles informatiques utilisant ces calculs théoriques. Il n’y a pas de preuve scientifique du tout. »
A-t-il influencé les jeunes de Greenpeace ? En effet, la nouvelle génération semble aujourd’hui en rupture avec la ligne dure du mouvement. On apprend ici que :
« … De jeunes écologistes européens, menés par la militante suédoise Ia Aanstoot, appellent Greenpeace à renoncer à son positionnement antinucléaire et à s’aligner sur les positions bien plus nuancées, sinon favorables au nucléaire, du GIEC et de la communauté scientifique. »
Continuer
Plus précisément :
« … ils demandent à l’’ONG de « renoncer à son opposition démodée et non scientifique à l’énergie nucléaire » et de les rejoindre « dans la lutte contre les combustibles fossiles ». Un positionnement encore inimaginable il y a quelques années, tant Greenpeace a pu faire figure d’association tutélaire et intouchable. « Nous faisons confiance à la science », affirme-le collectif. »
Et ils avancent une motivation imparable :
« Contrairement à certaines personnes qui dirigent Greenpeace, c’est ma génération qui devra vivre avec les conséquences du changement climatique. (…) Ma génération fait confiance à des organismes respectés comme le GIEC qui affirment que nous ne pouvons pas atteindre les objectifs climatiques de Paris sans énergie nucléaire », précise Ia Aanstoot. »
Il y a longtemps fleurissait un autocollant : « Nucléaire non merci ! » Je crois que j’en avais un sur ma voiture. C’était la mode. J’étais malléable et à courte vue. J’ai depuis changé d’avis. Je sais que l’énergie nucléaire n’est pas sans problèmes (ressources, déchets, centralisme de gestion, disponibilité de l’eau de refroidissement, etc), auxquels il faut continuer à travailler. Continuer aussi à chercher et innover. Il y a différentes filières dans le nucléaire. L’éolien n’est pas l’étape ultime : trop instable.
Pesée
Mais je pense aussi à l’énorme augmentation de la consommation électrique à venir durant ce siècle. Énorme. Quand tout le parc automobile sera électrique, tous les chauffages des bâtiments, les entreprises, les services de santé et autres, les chaînes de productions, l’élévation du niveau de vie des milliards d’habitants des pays émergents, et sans compter le développement d’internet, je me dis qu’il faut impérativement une source d’énergie stable, fiable, pilotable.
L’intermittence des énergies renouvelables aéro-solaires fait à l’évidence peser une lourde menace sur nos sociétés. Les fluctuations inhérentes à ces technologies peut être en partie compensée par des échanges internationaux.
Ce serait cependant peu responsable d’espérer que « ça marche » : pour cela il faudrait un monde très stable et pacifié. Ne souriez pas… Cela tient du vœu pieu. Je me demande aussi ce qui se passerait pendant un hiver avec un anticyclone sur toute l’Europe pendant 2 mois, avec stratus. Pas de vent, pas de soleil. Je vous laisse imaginer.
Les centrales à gaz peuvent aussi servir à cela, mais on ne tient alors plus le discours anti-carbone, on renonce au zéro carbone. Dans les faits c’est le cas en Allemagne. Le gaz a remplacé le nucléaire. Merci Greenpeace.
La géothermie doit aussi être explorée, c’est déjà le cas. La biomasse est aussi intéressante. L’hydrogène, peut-être.
L’important est d’avoir une énergie disponible de manière constante et à volonté, et dans des conditions d’obtention et d’utilisation sensiblement plus intéressantes que les inconvénients qu’elles génèrent. C’est une pesée. De plus elle doit être simple à utiliser pour la population, et bon marché.
Dire cela c’est se soucier de l’avenir.
L’image ci-dessous (clic pour agrandir) est celle de fin d’un intéressant dossier sur le nucléaire. Elle présente une synthèse graphique des avantages et inconvénients du nucléaire. On trouve le dossier en ligne ici.
Autre lien informatif sur le nucléaire actuellement ici.