Ben Laden, le retour

par Peachy Carnehan
lundi 16 juillet 2007

Le diable est sorti de sa boîte, Oussama Ben Laden est toujours en vie. La prime de capture passe à 50 millions de dollars. Avis aux amateurs.

Pauvre Georges Bush qui voit réapparaître son pire fantôme au moment même ou il pulvérise les records d’impopularité du fait de la guerre en Irak. Le diable est sorti de sa boîte, Oussama Ben Laden est toujours en vie. Disparu des petits écrans depuis un an tel un vulgaire Schneidermann, le leader d’Al-Qaïda vient de se manifester à nouveau via une vidéo diffusée par CNN.


COMME JUPPÉ

Le contenu, comme d’habitude, n’a rien d’original. L’homme le plus recherché de la planète reste toujours aussi peu inventif en appelant les musulmans à choisir la voie du "martyre". Il est vrai que l’annonce de son ralliement au gouvernement "d’ouverture" de Nicolas Sarkozy aurait, et c’est le cas de le dire, fait l’effet d’une bombe. Depuis le jubilé salafiste du 11 septembre 2001, Oussama a pris l’habitude de se rappeler au bon souvenir du monde occidental. Une petite vidéo par-ci, un petit communiqué par-là, et toujours en tenue de militaire. Cette fois encore il n’a pas dérogé à la règle.



S’il n’apparaît que dans une séquence de 50 secondes, Ben Laden prend le temps de rendre hommage à ses compagnons de lutte. En bon DRH, évoquant ceux qui travaillent plus pour mieux gagner leur place au paradis, il glorifie ceux qui meurent au nom du djihad islamique : "Vos fils héroïques, chevaliers courageux, sont partis pour l’Afghanistan, la terre du djihad et du martyre, répondant à l’appel de Dieu pour chasser l’occupant qui a souillé le sol sacré de l’Afghanistan." Le vieux patron de la nébuleuse Al-Qaïda se demande aussi "quel est le statut que le meilleur des hommes souhaitait pour lui-même ?", avant de répondre de lui-même à la question : "il voulait être un martyr". Ben voyons, allez dire ça à Alain Juppé...


MOST WANTED

Donc contrairement à ce que laissait penser la rumeur, Ben Laden serait toujours en vie. Un peu comme le bouclier fiscal en France sa capture était devenue une priorité nationale pour les États-Unis, Bush le réclamant "mort ou vif". Devant la difficulté de la tâche, le président américain avait complètement changé son fusil d’épaule avant d’envahir l’Irak qui n’y était pour rien mais qui avait le tort de posséder dans son sous-sol des richesses pétrolières qui échappaient au contrôle de Texaco. Exit donc la capture de Ben Laden ?

A en croire la dernière décision du Congrès américain, la donne semble de nouveau avoir changé. Vendredi, quelques heures avant que la vidéo soit diffusée, les congressmen votaient opportunément le doublement de la prime offerte pour la tête de Ben Laden. Le courageux touriste en vadrouille dans le nord-ouest du Pakistan qui parviendra avec son filet à capturer le chef d’Al-Qaïda se verra ainsi offrir une prime de 50 millions de dollars. S’il survit il pourra toujours les dépenser en France, les impôts ne lui prendront presque plus rien.

Peachy Carnehan
nordenstar.com


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