Les indécents jours

par C’est Nabum
lundi 3 juillet 2023

 

La nation en miettes

 

Est-il besoin de revenir sur la promesse de rétablir le pays en cent jours de rédemption et de pardon, de concorde et de confiance ? La dissolution du peuple par ses élites devait être oubliée au profit d'un grand mouvement de retour en grâce du pouvoir monarchique. Nous avons vu et nous sommes véritablement admiratifs devant cette reprise en main aussi spectaculaire que tonitruante dans la clarté des émeutes et des postures honteuses. Gouverner ce n'est pas faire des coups, jouer de la démagogie ou de la matraque, s'afficher ou se déverser en propos inappropriés. C'est tout le contraire évidemment, un contraire qui ne se conjugue guère avec le choix systématique de la médiatisation, de l'exposition et de la déclaration à l'emporte-pièce.

Remarquez, pourquoi jeter la pierre au pouvoir quand les oppositions jouent la même partition uniquement par calcul, stratégie, refus de penser les problèmes ni de se mettre à dos un électorat qui suit exactement la même pente, celle qui conduit à la fracture sociale promise par notre bon mangeur de pommes.

Les réseaux sociaux jettent de l'huile sur le feu et chacun d'y aller de son commentaire à chaud, sans recul ni réflexion. Nous assistons à l'expression du coup de sang, de l'avis qui remplace l'opinion, de l'émotion plutôt que de la réflexion. Chacun y allant de sa saillie, non pas de celles qui engendrent mais bien plus de celles qui laissent un champ de ruine. Réagir immédiatement c'est mettre toutes les chances de son côté pour devenir un boutefeu.

C'est d'ailleurs ce dont ne se privent pas nos têtes couronnées ou bien célèbres. Le chouchou du président, son doudou en short y allant lui aussi de son communiqué brûlot devenant ainsi le Capit'haine de la France en ébullition. Quant à Freluquet en personne, il outrepasse sa fonction par des paroles qui attisent la violence et qui plus est lors d'un déplacement à Marseille, ville éruptive s'il en est.

Quant au parlement, oser une minute de silence est non seulement une décision de nature à mettre le feu mais plus encore un symbole qui démontre à l'évidence que plus rien n'est maîtrisé dans cette instance. Les instigateurs de cette absurdité ont-ils songé aux messages transmis à ce moment-là et peuvent-ils s'étonner des conséquences de leur choix ? Ils ont implicitement donné le départ des émeutes.

Ajoutons l'effet désastreux des médias, la complaisance de ceux-ci à mettre en avant des paroles qui ne font que semer la discorde et la violence tout en préparant implicitement aux échauffourées afin de faire de belles audiences. La politique du spectacle aime les images de guerre urbaine et de désolation sociale.

Pour ajouter au bordel ambiant comme le Général aurait qualifié cette période, le président, encore lui, vient tancer les parents lui qui n'a pas d'enfant et ignore tout des difficultés de l'éducation dans un contexte économique dont il ignore tout. Que ce banquier arrogant et méprisant puisse être notre représentant atteste du décalage incommensurable entre les dirigeants et la nation.

En voilà des indécents jours, qui une fois encore démontrent que plus rien n'est sous contrôle même s'il parait évident que certains jouent la politique du pire pour atteindre leurs buts. Comme cette stratégie n'est pas du seul fait d'une famille politique, nous pouvons être certain que le pire peut advenir à tout moment.

Quant au résultat ultime, l'Histoire n'a eu de cesse de démontrer qu'une telle déliquescence de la société favorise toujours l'arrivée au pouvoir d'une main de fer, liberticide et haineuse. Le pire est donc à venir, une perspective certainement formalisée par les officines proches du pouvoir, ces experts en manipulation des masses.

À contre-courant.


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