Morts invisibles : l’impitoyable tri médiatique

par Antoine Christian LABEL NGONGO
mercredi 11 juin 2025

Oui en France, certaines vies ne comptent pas : Tunisien, Turc : pas assez français pour faire la une des radios et des télévisions.

Récemment un homicide impliquant un ressortissant tunisien et une tentative de tuer un ressortissant turc a eu lieu. Un RACISTE a décidé "n'a aucune excuse" de prendre une arme et tuer des voisins. Pourtant, cet événement dramatique n’a pratiquement pas été relayé par les grands médias français. Cette absence de couverture interroge, d’autant plus qu’un crime similaire, s’il avait visé d'autres communautés ou groupes plus systématiquement couverts, aurait sans doute déclenché une vague d’indignation nationale.

1. Une hiérarchie implicite dans la médiatisation des victimes

Il semble exister une forme de hiérarchie informelle dans la manière dont les affaires criminelles sont médiatisées, souvent en fonction de l’origine, de la religion supposée, ou du profil social des victimes. Ce traitement différencié n’est pas toujours conscient, mais il contribue à creuser un fossé entre citoyens. Quand certains drames sont mis en lumière et d'autres relégués au silence, cela crée un sentiment d’injustice et d’abandon chez une partie de la population.

2. L’importance du principe d’égalité

La République française repose sur le principe fondamental d’égalité entre les citoyens, quelle que soit leur origine. Une couverture médiatique déséquilibrée va à l’encontre de cet idéal. En minimisant certains crimes selon l’identité des victimes, les médias peuvent involontairement valider l’idée que certaines vies valent moins que d'autres, ce qui est incompatible avec les valeurs universelles que la société prétend défendre.

3. Le rôle des médias dans la cohésion nationale

Les médias ont une responsabilité sociale majeure. Ils ne sont pas de simples relais d’information, mais aussi des acteurs de la narration collective. Lorsqu’un double meurtre est ignoré, ce n’est pas qu’un fait divers qui est négligé, c’est une partie de la population qui est tenue à l’écart du récit national. Cette omission fragilise le lien social et alimente un climat de défiance à l’égard des institutions.

4. Un enjeu de crédibilité démocratique

Dans une époque marquée par la montée des tensions identitaires et le recul de la confiance dans les institutions, une transparence équitable dans le traitement de l'information est cruciale. Ignorer certains crimes envoie un message politique implicite, même si ce n’est pas intentionnel : cela laisse entendre qu’il y a des victimes "médiatiquement rentables", et d’autres non. À terme, cette dynamique est délétère pour la démocratie elle-même.

Pour conclure, l’oubli médiatique d’un drame impliquant des ressortissants étrangers n’est pas un simple détail. C’est un révélateur puissant des tensions silencieuses qui traversent la société. Si la République veut continuer à garantir l’égalité de tous, elle doit aussi veiller à ce que chaque vie, chaque drame, soit reconnu avec la même dignité.

Ceux et celles qui émettent des accusations doivent étayer leurs réponses et non pas injurier. Porter une accusation forte, suppose de s'expliquer pour savoir ce qui amène un individu à ce jugement.

Est-ce un désaccord sur les faits, une interprétation différente, ou une réaction à la manière dont l'information est présentée ? Si, au contraire, c’est une lecture biaisée ou émotionnelle, il faut préciser sa position, afin que le dialogue reste constructif et respectueux. Le débat d'idées est toujours enrichissant, tant qu’il repose sur des faits et des arguments, pas sur des insultes.


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