Mia Frye : stop aux clichés !

par Melting Actu
jeudi 6 décembre 2007

« Mia Frye ? Ah oui, c’est celle qui se balade avec un poulpe sur la tête, qui emploie des expressions bizarres (du style « Happy face ») et qu’on voit dans des émissions de télé-réalité ». Voilà le genre de réflexion généralement répandue au sujet de la chorégraphe née aux Etats-Unis, qui était récemment de passage en Moselle pour une séance de dédicaces dans un parc d’attraction.

« C’est vrai que la première version de Popstars me montrait comme quelqu’un de dur et d’autoritaire », analyse la professeur de danse du Centre du Marais à Paris. « Cette image de méchante m’a blessée, c’est évident. Popstars 4 reflète davantage ma vraie nature ». Une image plus réaliste et fidèle de son caractère, qu’elle définit ainsi : « Je suis rigoureuse et j’aime le travail bien fait. Cela ne m’empêche pas pour autant d’être une personne sensible, essentiellement tournée vers les autres et prête à tout pour les mettre en avant ». C’est justement ce qu’elle a tenté de faire avec le groupe éphémère L5, issu du Popstars originel. Elle a également fortement contribué au succès du film Podium, en réglant les chorégraphies « cloclodesques » de Benoît Poelvoorde.

Car Mia, qui s’estime «  au-dessus des coups médiatiques » en travaillant aussi bien « à la lumière que dans l’ombre », collabore régulièrement à des films et des vidéo-clips.

Elle rencontre Luc Besson à 17 ans, et le réalisateur-producteur va lui proposer divers projets. C’est ainsi qu’elle se retrouve chorégraphe du clip Mon légionnaire de Serge Gainsbourg, avant de faire des apparitions dans Nikita et Le Cinquième Elément. Mais c’est avant tout son rôle de danseuse muette dans le film The Dancer, sorti en 2000, qui lui vaut une juste reconnaissance. «  J’avais énormément d’amour et de respect pour ce personnage », confie celle qui n’a pas hésité à apprendre le langage des signes pour les besoins du tournage. L’actrice est pointilleuse : «  Une fois que je suis sur un projet, il n’y a plus que cela qui compte, je fais abstraction de tout ce qu’il y a autour ». Et sa carrière cinématographique ne se limite pas à la France : le réalisateur culte, Brian De Palma, a pris lui aussi l’habitude de faire appel aux services de la créatrice de la Macarena, danse torride et inoubliable de l’été 1996. «  J’ai l’impression que je suis un peu sa chouchoute », sourit-elle en évoquant son travail sur deux longs métrages du maître, Femme fatale et Le Dahlia noir. Une nouvelle collaboration est d’ailleurs prévue pour très bientôt.

Avec un emploi du temps aussi fourni, pourquoi alors avoir accepté de participer à La Ferme célébrités ? Sans doute parce que Mia est toujours prête à donner de son temps pour venir en aide aux plus faibles, notamment aux enfants. Son objectif était de récolter un maximum d’argent au bénéfice d’une association caritative. «  Mais m’apercevant rapidement que les promesses ne seraient pas tenues, j’ai fait comprendre aux téléspectateurs qu’il ne fallait pas voter pour moi parce que je voulais quitter ce jeu », avoue-t-elle avec sa franchise naturelle. Cette expérience malheureuse ne l’a cependant pas empêchée de continuer à s’investir dans le domaine humanitaire : « Les restos du cœur », mais aussi « Les taxis ont du cœur  », association qui s’occupe de faire voyager et rêver des enfants malades, et dont elle est la marraine. Une artiste de cœur donc, qui a refusé de travailler avec des légendes américaines telles que Michael Jackson et Mariah Carey, afin de pouvoir se consacrer à sa famille.

Mia Frye est finalement tout sauf une potiche qui s’invite sur les plateaux de télévision alors qu’elle n’a aucune actualité. Personnalité haute en couleur, «  spontanée » et « entière », elle aime toutefois « garder une part de mystère et ne pas tout révéler ». En ce moment affairée du côté de la Comédie de Paris, où elle s’occupe de la scénographie de la pièce Effets secondaires, elle conclut en soulignant que « l’avis du public est très important » et qu’elle ne craint pas les critiques, «  surtout si elles sont argumentées, donc forcément constructives ». A la voir signer des autographes aux enfants venus l’accueillir en nombre, avec un petit mot gentil pour chacun d’entre eux, on n’a pas le moindre doute sur sa véritable nature.

Maxime Freyberger - Rédacteur sur www.melting-actu.com


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