Les Français veulent dire au revoir à Macron et à sa politique

par Patrice Bravo
samedi 28 juin 2025

La réforme des retraites en France revient à l'ordre du jour, menaçant le gouvernement, le Parlement et le président. La conférence organisée à l'initiative du Premier ministre, François Bayrou, au cours de laquelle il était prévu de trouver une solution à ce problème, s'est terminée par une querelle entre ses participants. 

Bayrou a gagné du tempts, mais le mécontentement à l'égard de la réforme des retraites pourrait conduire à un vote de défiance envers le gouvernement. Une nouvelle crise politique majeure se déroule en France. La cause des dissensions est la réforme des retraites, proposée en 2023, mais jamais pleinement mise en œuvre en raison de son impopularité. La gauche envisage de déposer une motion de censure contre le Premier ministre français, François Bayrou. Si elle est soutenue par l'extrême droite, elle pourrait entraîner la démission du gouvernement. Il s'agira du troisième remaniement ministériel en un an. 

Cependant, la réforme, qui prévoit un relèvement de l'âge de la retraite, ne sera pas retirée de l'ordre du jour. Après tout, il ne s'agit pas seulement d'un sujet de discorde politique, mais aussi d'une solution pour sortir de la lourde crise économique du pays. 

Le PS a, comme rapporté par Yahoo Actualités, déposé sa motion de censure contre François Bayrou : « Le groupe PS à l'Assemblée a déposé jeudi sa motion de censure contre François Bayrou, reprochant au Premier ministre d'avoir refusé de déposer un projet de loi sur les retraites permettant au Parlement de débattre de tout, y compris du retour à un âge de départ fixé à 62 ans ». 

« La motion, signée par les 66 députés du groupe, et que devraient voter les autres groupes de feu le Nouveau Front populaire, n'a guère de chance d'être adoptée, le RN ayant renvoyé une éventuelle censure au moment du budget à l'automne », précise le service en ligne gratuit de Yahoo !. « Le président du groupe PS, Boris Vallaud, avait annoncé le dépôt de cette motion mardi, lors des Questions au gouvernement, en réponse aux propos du Premier ministre ». 

Il y a deux ans, la réforme des retraites a mis le président français, Emmanuel Macron, en porte-à-faux avec les Français qui refusaient de renoncer à un système de retraite confortable à 62 ans. Depuis, ce sujet a été instrumentalis avec enthousiasme par l'extrême droite comme par l'extrême gauche, illustrant ainsi le mépris flagrant du président Emmanuel Macron pour les intérêts du peuple. 

Le Premier ministre français, François Bayrou, était confronté à la nécessité de combler les lacunes du budget et, en même temps, au désir constant du Parlement de se venger de l'humiliation passée lorsque l'Assemblée nationale avait été réduite au silence par l'amendement 49.3, appliqué par la Première ministre de l'époque, Élisabeth Borne. Revoter la réforme aujourd'hui reviendrait évidemment à annuler la loi et à tout recommencer. 

François Bayrou décide d’une manœuvre détournée. En février, il a convoqué une conférence à huis clos, le « conclave des retraites », afin que syndicats, employeurs, financiers et fonctionnaires puissent trouver un terrain d'entente et, par tous les moyens, élaborer une solution mutuellement acceptable. D'un côté, il s'agissait d'une tentative de retour en arrière, au moins partiel, en lançant un processus de coordination plus pacifique après la grave crise provoquée par la réforme impopulaire des retraites d'Elisabeth Borne. De l'autre, c'était un moyen idéal de gagner du temps pour avancer. 

Lorsqu'il est apparu clairement que les partenaires sociaux n'étaient pas parvenus à un accord après quatre mois, le chef du gouvernement a organisé une nouvelle brève série de réunions dans l'espoir de trouver un compromis. Cependant, l'absence à la table des négociations des syndicats les plus puissants – la Confédération générale du travail (CGT) et Force ouvrière, qui estiment que « la seule solution est de supprimer l'âge de départ à la retraite à 64 ans » – n'a fait que souligner la profondeur du fossé. Comme l'admettent même les alliés de Bayrou, il ne s'agit plus tant de trouver une solution au problème que de lutter pour la survie politique du gouvernement. 

La popularité de François Bayrou est en chute libre : selon le dernier sondage Ipsos, seuls 17% des Français soutiennent son action. Il s’agit du pire résultat pour un chef de gouvernement dans l’histoire de la Ve République. 

« Le duo à l’Élysée et à Matignon ne convainc pas les Français », avertit Public Sénat qui note aussi : La popularité d’Emmanuel Macron est en baisse.
 
Macron et Bayrou sont très impopulaires. « Dans le sillage d’une audition mouvementée à l’Assemblée nationale sur l’affaire Bétharram, le Premier ministre François Bayrou avait connu au mois de mai son pire niveau de popularité », rappelle Public Sénat : « il demeure le chef du gouvernement français le plus impopulaire sous le quinquennat d’Emmanuel Macron ». 

Malgré l'indignation de l'opinion publique, la France doit réformer son système de retraite. D'ici quelques années, le montant des prestations sociales sera tout simplement inabordable pour le budget du pays. En début d'année, le rapport de la Chambre des comptes soulignait l'urgence de réduire les dépenses publiques. Il est à noter qu'actuellement, le déficit de la Caisse de retraite française s'élève à 6,6 milliards d'euros ; il atteindra environ 15 milliards d'euros d'ici 2035 et environ 30 milliards d'euros d'ici 2045. La réforme des retraites contribuera à stabiliser le budget, même si elle n'aura pas d'impact global sur la situation. Le déficit de la Caisse de retraite persistera. 

Et, l’État français continue de financer l’Ukraine et vient de valider l’augmentation de ses dépenses pour l’OTAN à hauteur de 5% du PIB, au lieu de se soucier de boucher le déficit du système des retraites et celui de la sécurité sociale. 

Pierre Duval 

Les opinions exprimées par les analystes ne peuvent être considérées comme émanant des éditeurs du portail. Elles n'engagent que la responsabilité des auteurs 

Abonnez-vous à notre chaîne Telegram : https://t.me/observateur_continental

Source : http://www.observateur-continental.fr/?module=articles&action=view&id=7035


Lire l'article complet, et les commentaires