Quand TikTok sème le doute : l’Aide Sociale à l’Enfance prise dans la toile des fake news

par Yves Guéchi
lundi 28 avril 2025

Depuis quelques mois, une rumeur inquiétante enfle sur TikTok : l'Aide Sociale à l'Enfance (ASE) et les foyers d'accueil seraient liés à des réseaux pédocriminels exploitant de jeunes mineures. Entre témoignages anonymes et vidéos virales, difficile de distinguer le vrai du faux. Plongée dans l'origine de cette rumeur, ses implications et la réalité derrière les accusations.

Depuis plusieurs mois, une rumeur alarmante circule sur TikTok : l’Aide Sociale à l’Enfance (ASE) et les foyers d’accueil seraient impliqués dans des réseaux pédocriminels exploitant des jeunes filles âgées de 12 à 14 ans. Ces accusations, bien que virales, ne reposent sur aucune preuve concrète. Elles semblent plutôt s’inscrire dans une tendance plus large de désinformation sur les réseaux sociaux.​

 

Une rumeur sans fondement

Les vidéos diffusées sur TikTok évoquent des cas de prostitution de mineures sous la responsabilité de l’ASE. Cependant, aucune enquête judiciaire ni rapport officiel ne corrobore ces allégations. Les témoignages présentés sont souvent anonymes, non vérifiables et s’appuient sur des récits émotionnels plutôt que sur des faits établis.​

Il est crucial de distinguer les critiques légitimes du système de protection de l’enfance des théories du complot infondées. Si des dysfonctionnements existent, ils doivent être abordés avec rigueur et sérieux, en s'appuyant sur des données vérifiées.​

 

L'origine de la désinformation

Cette rumeur parait être une extension de théories du complot antérieures, telles que le "Pizzagate", qui prétendait l'existence d'un réseau pédophile lié à des personnalités politiques américaines. Ces théories exploitent la peur et l'indignation pour se propager rapidement sur les réseaux sociaux.​

Des enquêtes ont révélé que certains contenus sur TikTok utilisent des émojis comme la "pizza" ou la "carte" pour diffuser des images suggestives de mineurs, parfois générées par intelligence artificielle . Ces pratiques, bien réelles, sont le fait de groupes criminels exploitant les failles des plateformes numériques, mais elles ne sont pas liées à l'ASE ou aux foyers d'accueil.​

 

Les dangers de la désinformation

La propagation de telles rumeurs a des conséquences graves :​

Il est essentiel de faire preuve de discernement face aux informations diffusées sur les réseaux sociaux. Avant de partager ou de croire une information, il convient de vérifier sa source et sa véracité. La protection de l'enfance est un sujet trop sérieux pour être laissé aux mains de la désinformation.


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