Une situation révolutionnaire ?

par Clark Kent
lundi 3 décembre 2018

Alors que le ministre de l’intérieur s’interroge sur la pertinence de la communication gouvernementale, le rapport de forces évolue et les moutons sont en train de devenir des loups dans les rues des grandes villes comme sur les ronds-points en rase-campagne.

Les dirigeants font semblant de croire à un malentendu et croient percevoir un malaise là où il y a rejet. La méthode Coué pratiquée par les membres du gouvernement consiste à se persuader (en croyant pouvoir persuader les autres) que l’enjeu est la « transition énergétique » et que l’erreur à l’origine de l’action des gilets jaunes serait un « déficit de communication ».

Cet état d’esprit n’a rien d’étonnant, puisque les figurines supposées gérer le pays ne sont plus désormais que les porte-paroles du vrai pouvoir (Wall-Street/Bruxelles) et que la seule compétence à laquelle ils doivent leurs postes de chiens de bergers est leur capacité à justifier auprès du troupeau la méthodologie choisie par les loups, leurs employeurs, pour tondre les plus belles toisons, manger les plus beaux agneaux et limiter les rations à la portion congrue.

Mais il est trop tard, car nous ne sommes plus dans une situation de manipulation.

Nous sommes dans une situation révolutionnaire, ce qu’ils savent peut-être pour les plus lucides, même s’ils espèrent se tromper.

Depuis le samedi 17 novembre 2018, le pays connait une crise de plus en plus profonde et des conflits aigus dans la société, le gouvernement et les milieux dirigeants qui ne trouvent aucun moyen de les résoudre, ni dans la société, ni même dans leurs propres rangs. Au contraire, le raidissement des positions ne fait que saper davantage la croyance de la population en leur "droit de gouverner" et en la "légitimité" de leur recours à la force pour maintenir leur domination.

Les programmes de "réforme" se révèlent en faillite, incapables de faire face à ce que de plus en plus de gens reconnaissent comme un dysfonctionnement et une injustice de l'ensemble du système. Ceux qui, dans la société comme au sein de la classe dirigeante, tentent de justifier le mode de gestion actuel de la fiscalité et de redistribution des richesses sont sur la défensive politique, même s'ils se déchaînent.

Des millions de personnes attendent un changement radical et sont déterminées à lutter pour y parvenir, prêtes à tout mettre en œuvre pour l’obtenir.

Un noyau solide de milliers de personnes est maintenant uni autour d'une force d'avant-garde qui approfondit les liens entre des masses de personnes afin de mener la lutte pour vaincre et démanteler la force répressive violente existante, et éviter les pièges comme les provocations.

Non, ce n’est plus une question de « communication » depuis longtemps déjà, c’est une question d’actes et de réponses aux enjeux exprimés.

Tenter de discréditer par l’envoi des « casseurs » le mouvement dynamique qui s’est créé est la tactique choisie par le pouvoir en place pour retrouver la « paix sociale » disparue.

Mais ce mouvement ne peut plus être arrêté d’un geste car, encore une fois, il s’agit d’une situation révolutionnaire et les dirigeants seraient bien avisés en dosant la répression s’ils ne veulent pas connaitre l’effet boomerang.

 


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