Sans horizon : le pire des périls

par Dr. salem alketbi
jeudi 7 mars 2024

La sécurité et la stabilité au Moyen-Orient ou dans toute autre région ne peuvent être assurées si les fondements appropriés font défaut. Il s’agit avant tout d’une vision claire de l’avenir et de l’espoir que l’on peut inspirer aux gens. Ce principe s’applique avant tout aux conflits et au chaos qui règnent dans notre région et dont les causes sont connues de tous.

En effet, tout le monde paie le prix fort de son silence face au rôle croissant des boutefeux dans les différents points chauds de la région. Au premier rang des responsables figurent les États-Unis, qui n’ont pas su reconnaître les conséquences de leurs actions et de leurs politiques.

Washington a délibérément ignoré l’escalade potentielle des milices et des terroristes iraniens et a donné la priorité à la tentative d’apaiser Téhéran et de gagner du temps par le biais de l’accord nucléaire malheureux, qui est en état de mort cérébrale depuis 2015. La réalité actuelle est que le Moyen-Orient est devenu un lieu de rassemblement mondial pour la propagation du chaos.

Les États-nations s’effondrent dans plusieurs domaines et l’influence des milices s’accroît. Ces milices se disputent les rôles et le pouvoir et menacent la sécurité et la stabilité mondiales. Elles perturbent même l’une des plus importantes routes commerciales maritimes internationales, la mer Rouge.

Ces milices dévoyées se sont transformées en une sorte d’école qui enseigne la rébellion, le mépris de la loi et la confrontation avec les armées et les nations. Leur lutte pour la suprématie est devenue un cauchemar pour tous les habitants de notre région, la transformant en l’un des plus dangereux épicentres du chaos mondial.

Tout porte à croire que l’avenir prévisible nous réserve la même chose, compte tenu des facteurs de tension, de conflit et de guerres par procuration. Au milieu d’une division internationale sans précédent, l’élaboration d’une position mondiale unifiée contre cette immense violence, ce chaos et cette instabilité reste un défi. La véritable crise au Moyen-Orient est que la région est devenue un champ de bataille majeur pour le règlement des différends.

Les frontières s’estompent et l’influence des États-Unis, première puissance mondiale, diminue rapidement. La région est devenue une cible directe pour un certain nombre d’acteurs régionaux et internationaux qui cherchent à s’engager dans un conflit stratégique décisif avec Washington. Tout cela se déroule dans un environnement régional qui regorge d’éléments explosifs.

Tout le monde dans notre région et dans le monde doit comprendre que les événements actuels sont préjudiciables aux intérêts de tous les pays du Moyen-Orient, y compris Israël.

Il est du devoir d’Israël de prendre en compte les positions, les circonstances et les intérêts des parties régionales qui partagent le désir de sécurité et de stabilité, afin d’éviter de créer des conditions idéales pour les forces visant à répandre le chaos et à saper la paix.

Compte tenu des divisions internationales actuelles et de l’absence totale d’institutions internationales efficaces, il est impossible de trouver un moyen d’apaiser la situation sans l’implication active des parties régionales. Ces parties devraient travailler ensemble, développer des visions communes et concevoir une approche réaliste pour faire face à cette crise sans précédent.

Le dialogue et la coopération fondés sur un terrain d’entente sont essentiels, tandis que les opportunités ne doivent pas être gâchées par des conspirateurs cherchant à intensifier la violence, à alimenter les guerres et à faire couler le sang. De toute évidence, l’horizon brumeux qui se dessine au Moyen-Orient recèle des dangers considérables. Il laisse présager une nouvelle vague d’extrémisme, de radicalisation et de terrorisme, qui pourrait être encore plus sanglante qu’auparavant.

Qu’il s’agisse d’une colère et d’une incitation accrues ou de la tendance historique des générations successives à rivaliser dans l’extrémisme et le radicalisme, la menace dépasse le cadre d’une seule nation. La réalité actuelle et l’expérience historique suggèrent que tout le monde paie le prix de la propagation du fléau terroriste.

Cette menace affecte le commerce maritime en mer Rouge et est illustrée par l’activité des missiles et des drones au Moyen-Orient. La guerre actuelle entre Israël et le Hamas à Gaza n’est peut-être pas la plus grande menace au Moyen-Orient.

La situation dans la région a atteint un niveau tel que toute erreur ou mauvais calcul de la part d’une partie pourrait conduire à une conflagration régionale majeure et à une guerre importante, dont l’ampleur est inconnue. Évaluer les résultats ou reconnaître les parties impliquées s’avère difficile pour tout observateur.

Le dilemme le plus grave est que les forces qui complotent parviennent presque à atteindre leurs objectifs, notamment en ce qui concerne l’hostilité entre les États de la région. Ces forces sapent l’atmosphère de paix, intensifient les tensions, étendent la zone frontalière instable, mettent fin à l’état de paix froide et recréent un environnement de méfiance, de conflit et de confrontation.

Cette situation menace de réduire à néant des décennies d’efforts déployés par les pays de la région pour parvenir au développement et offrir un avenir meilleur à leurs populations.


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