L’épidémie de COVID : la complexité et la systémique ignorées, le réductionnisme, le simplisme et le bon sens glorifiés !

par alain-desert
mardi 18 janvier 2022

Cet article propose de lire la gestion de la crise sanitaire avec un regard différent, à travers l'angle de la complexité, des dynamiques, des conséquences sur la santé, de la critique du bon sens trop souvent "convoqué" sur les plateaux de télévision par les journalistes, éditorialistes, médecins et autres intervenants.

Il abordera les sujets suivants :

  1. L'épidémie vue comme un système complexe
  2. Fragilisation de la population sur le plan de la santé
  3. Les facteurs qui contribuent à la dynamique d'une épidémie (complément de contextualisation)
  4. Les libertés et le secret médical
  5. Le BON SENS invité sur les plateaux de télévision …, la science nous apprend qu’il est souvent disqualifié !

Une épidémie peut être étudiée comme un système complexe

Une épidémie (et à fortiori une pandémie), en l'occurrence celle que l'on vit actuellement, peut être vue comme un système complexe faisant intervenir de nombreux acteurs, objets, éléments, composantes, ou sous-systèmes en interactions dynamiques (virus, porteurs sains, porteurs malades, hôpitaux, médecins, pharmaciens, spécialistes, scientifiques, conseil scientifique, conseil de défense, laboratoires d’analyses, laboratoires de recherche, laboratoires pharmaceutiques, autorités de santé, politiques, médias, lobbys, etc.), et à ce titre il est plus qu’utile quand on met en œuvre une politique sanitaire de se poser la question de la méthodologie à utiliser pour analyser le système en question, l’étudier et en comprendre les mécanismes, les dynamiques, les relations internes, les interfaces avec l'environnement, ... afin de prendre les décisions les plus pertinentes pour le faire évoluer dans les directions souhaitées, tout en maintenant les équilibres de société (démocratie, libertés, santé publique, cohésion sociale, éducation et enseignement). Quelle démarche faut-il adopter ? Une démarche plutôt de type analytique ou bien une démarche plutôt de type systémique (ou approche globale) ? La réponse est assez évidente quand on a l'habitude d'étudier les systèmes. L'approche analytique est totalement insuffisante voire inopérante face à une telle complexité, car elle aura tendance à ignorer tout un modèle relationnel et soumis à de nombreuses variables ; on voit facilement à travers le nombre d'acteurs que j'ai cités et le nombre de relations identifiables, que seule l'approche systémique ou approche globale semble appropriée, même si elle présente des limites comme toute approche ou démarche scientifique. Dois-je préciser que les politiques ainsi que de nombreux spécialistes ne sont pas du tout formés à cette approche, voire ignorent son existence.

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Explication

Si je dois faire rapidement une distinction entre les deux démarches, on peut dire que la pensée analytique consiste à décomposer l’objet à étudier en éléments séparés et les analyser de manière décontextualisée, avec l'inconvénient d'ignorer les propriétés du « tout », les phénomènes dits émergents. C'est une forme de réductionnisme qui laisse la primauté à un raisonnement ramenant un système à ses aspects les plus simples, limitant sa compréhension. La pensée systémique est tout le contraire, elle consiste, souvent à travers un champ interdisciplinaire, à étudier l’objet dans sa globalité, ses interactions entre composants, ses propriétés émergentes, son histoire, sa finalité. On comprend très vite que pour analyser, étudier, comprendre une épidémie, les facteurs humains, les effets d'une politique sanitaire, et tous les impacts qu’elle occasionne, il n'y a pas d'autres choix que d'écarter les approches simplificatrices. (quelques disciplines impliquées : épidémiologie, médecine, politique, sociologie, enseignement, système de santé, recherche)

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Avec cette épidémie qui dure, on est face à de nombreux phénomènes de non-linéarité, qu’il est indispensable d'identifier et de comprendre avant de penser la moindre action. Ces phénomènes non linéaires sont des comportements, que ce soit au niveau de virus ou au niveau de la population, qui ne satisfont pas à la propriété simple où les sorties (effets, valeurs, résultats) sont proportionnelles aux entrées (causes, facteurs, commandes). Par exemple, une petite impulsion peut engendrer des résultats disproportionnés (un discours du président de la République ou du Ministre de la Santé qui distille la peur et qui génère un grand stress, avec des conséquences fâcheuses sur la santé qu’on souhaiterait éviter) ou au contraire des facteurs d'une grande intensité peuvent ne rien produire ou produire des effets négligeables (masques à l'extérieur, politique des tests, passe sanitaire, …). Certaines décisions peuvent donner au système un caractère chaotique, par exemple la politique de tests qui a provoqué des files d'attente importantes devant les laboratoires d'analyses médicales ou les pharmacies, avec des résultats qui étaient fournis au bout de 3 ou 4 jours quand la personne n'était plus contagieuse.

Malheureusement, comme trop souvent la complexité des phénomènes que l'on doit traiter est sous-estimée, mal comprise, nos élites n'ayant pas les outils intellectuels adaptés pour les confronter. L’analyse est souvent réduite à des simplifications outrancières, qui mène à des mesures incomplètes, incohérentes, déstructurées, infantilisantes, parfois stupides, ineptes, et par voie de conséquence inefficaces.

Et d’une certaine manière, pour attester que la complexité a été négligée durant cette crise sanitaire, et c’est peu dire, le lecteur doit se poser la question de savoir si les mots suivants ont été utilisés (mots couramment employés lorsqu’on aborde un sujet sous l'angle de l'analyse globale) : rupture, transition de phase, point de bifurcation, boucle de rétroaction, relation, liaison, information, amplification, globalité, équifinalité, sensibilité aux conditions initiales, divergence, convergence, facteur, effecteur, régulation, effet, linéarité, causalité, circularité, inertie, réversibilité, etc.). Je ne suis pas avare de ces mots, car pourquoi ne pas essayer de susciter quelques curiosités pour cette approche qui n'est pas enseignée dans nos parcours scolaire…

Exemple des masques. J'ai analysé minutieusement l'impact de l'obligation du port de masque mis en pratique en juillet et août 2020. Certains médecins étaient convaincus que ces dispositions allaient "casser" définitivement l'épidémie. Or, il n'en fut rien, aucun signe de rupture ou d’inflexion dans la dynamique épidémique ne fut visible sur les graphiques, aucun changement dans le taux de reproduction (R effectif), aucun changement dans le taux de positivité. Faut-il en conclure que le masque ne sert à rien ? Aucune évidence ne se dégage, mais on peut facilement imaginer que le masque est efficace d'un point de vue local et visiblement inefficace d'un point de vue global, c'est-à-dire sur l'ensemble de la population. Il paraît assez évident que dans un cabinet médical, ou autre lieu clos, lorsque plusieurs personnes sont réunies dans un espace restreint, le masque est efficace. Mais lorsqu'on analyse les choses avec plus de recul en élargissant la focale, on remarque que si on ne se contamine pas dans un lieu donné et à une heure donnée parce que le port du masque est obligatoire, on augmente la probabilité de se contaminer dans un autre lieu et à une autre heure. C'est le cas des entreprises, si on porte le masque entre 8h et 12h et entre 14h et 18h alors qu’on le retire entre 12h et 14h pour se restaurer, bavarder à la machine à café et accessoirement respirer, il paraît clair qu’on diffère et concentre les possibilités de contaminations sur cette plage horaire. Il y aura toujours un trou dans la raquette et le virus trouvera toujours une porte de sortie et une porte d'entrée.

Exemple d'une comorbidité :  les médecins ont souvent parlé de comorbidité, en l'occurrence l'obésité très représentée dans les services de réanimation. Il se trouve que les différents confinements, les couvre-feux, ont bouleversé les habitudes de vie des français et entraîné des prises de poids parfois importantes, créant ainsi un danger pour eux-mêmes vis-à-vis du virus et davantage d'entrées possibles dans les services de soins critiques, ce qui est évidemment contraire aux objectifs affichés. Cet effet pervers peut entraîner d'autres mesures restrictives nocives pour la santé, initiant ce qu’on appelle une boucle de rétroaction positive, c'est-à-dire un phénomène d'amplification des effets produits qui ne sont pas ceux recherchés.

Additivité des phénomènes : Toutes les mesures de protection me font penser à une petite théorie linéaire (fausse) qui concerne l'économie de carburant que vous pouvez réaliser en prenant quelques mesures simples : pneus très bien gonflés -5 %, galerie retirée -4 %, fenêtres fermées -3 %, moteur bien réglé -5 %, limitation de vitesse respectée -6%, et à la fin vous avez économisé près de 25 % de carburant (je précise que mes valeurs sont purement démonstratives !). Évidemment, personne ne l'a constaté dans la vie réelle, tout simplement parce qu’il est manifeste que les effets ne s'additionnent pas. Dans le cadre de l'épidémie, les effets des multiples gestes barrières ne s'additionnent pas davantage vu la non additivité des effets. Le troisième ou le quatrième geste devient marginal par rapport à l’efficacité du premier, et si on supposait un instant que les phénomènes sont linéaires et additionnables, nous aurions vaincu l'épidémie depuis longtemps ! (rappelons que dans les documents de Santé Publique France, il est préconisé 10 gestes barrières !)

Fragilisation de la santé des individus

Cette crise aura provoqué d'énormes dégâts, de nombreux effets néfastes et délétères sur la santé des gens, l'économie, l'organisation sociale. Les plus importants et les plus évidents sont ceux qui découlent des confinements, des couvre-feux prolongés, des protocoles sanitaires établis dans les écoles, collèges, lycées, universités, sans oublier les protocoles appliqués dans les maisons de retraite et les EHPAD frappant sévèrement les résidents et entraînant parfois la mort.

Les organismes des individus ont été mis à rude épreuve durant ces 2 années d'épidémie, ponctuées de mesures plus ou moins liberticides, coercitives, contraignantes, "désocialisantes". L'Homme est habitué à vivre en société avec de nombreuses interactions sociales et d'un seul coup tout s'est interrompu avec le premier confinement. Il n'est donc pas surprenant que de nombreux phénomènes d'ordre médical, psychique, économique, social soient apparus avec des intensités variables. Toutes ces mesures ont induit un certain nombre de phénomènes biologiques ou comportementaux notamment le surpoids, l’obésité, la sédentarité, le stress, l’anxiété, la diminution de l'efficacité des défenses immunitaires, les troubles du sommeil, l'altération des processus cognitifs chez les enfants, etc. La politique de la peur propagée par les médias, les politiques, et certains médecins (souvent qualifiés "d'enfermistes"), n'est pas à négliger dans la survenue de ces différents troubles. Toutes ces conséquences potentielles sur la santé augmentent le risque de contracter la maladie COVID-19 et de développer des formes graves ou sévères, ce qui est évidemment tout le contraire de ce qui est recherché dans une politique sanitaire. Les mesures barrières ont également participé à affaiblir le système immunitaire d'une grande partie de la population, qui fut moins exposée aux virus et aux bactéries (impact important chez les enfants avec la fermeture des crèches et des écoles, le port du masque). C'est peut-être un peu contre-intuitif mais Il est nécessaire d'être régulièrement en contact avec les virus et les bactéries pour entretenir et renforcer les différentes composantes de nos systèmes de défense (bien évidemment j'entends par là les virus et les bactéries peu pathogènes mais qui aident à (ré)activer les différents processus de défense, qui ne doivent jamais être au repos). Il est prouvé que l'excès d’hygiénisme ne contribue pas à une solide immunité, et on le voit cet hiver avec une multiplication des cas de bronchiolite.

Les différents facteurs qui contribuent à la dynamique d'une épidémie (non hiérarchisé)

Au-delà des effets produits par les mesures sanitaires, il me paraît intéressant de se pencher sur les facteurs qui contribuent à la dynamique d'une épidémie, dans une logique de meilleure contextualisation des décisions, confrontant notre anthropocentrisme habituel et nos certitudes dans la lutte contre cette pandémie, avec la logique propre à ces virus qui ne cessent de s'adapter aux conditions environnementales. Les Hommes ne changent pas, ils croient toujours qu'ils ont la capacité à dominer la nature ! Un virus vit dans un écosystème, où les facteurs qui contribuent à sa progression ou sa régression sont très nombreux, expliquant les différences que l'on observe entre les pays, entre les régions et parfois entre zones au sein d'une même région. De là, les discussions sans fin pour savoir si on doit appliquer les mesures sur un plan national ou sur un plan local (la fameuse territorialisation et l'implication du couple Maire Préfet). On pourra comprendre aisément au vu de l'ensemble des facteurs que j'énumère, que pratiquement toutes les modélisations ont été démenties par la réalité. Voici une liste que je propose bien évidemment non exhaustive :

  1. Décider ou non de mettre en place des procédures de confinement (plus ou moins strictes)
  2. Décider ou non de mettre en place des procédures de couvre-feu
  3. Réussite plus ou moins grande de la procédure de déconfinement
  4. Les moyens hospitaliers à disposition (nombre de lits de réanimation, en soins critiques)
  5. Les traitements médicamenteux à disposition (antiviraux, anti-inflammatoire, et autres thérapies)
  6. Les vaccins à disposition, et leur degré d'efficacité
  7. La prédisposition de la population à se faire vacciner
  8. La faculté du virus à muter et donc à produire de nouveaux variants
  9. Le degré d'immunité collective atteint à un instant donné (proportion des personnes qui ont déjà été atteintes par la maladie et des personnes vaccinées)
  10. L'immunité acquise avant le début de l'épidémie, propre à des populations (fonction d'une histoire)
  11. La géographie (le virus se développe dans un écosystème et chaque écosystème présente une opportunité plus ou moins favorable au développement du virus)
  12. Les températures, les minima et les maxima
  13. Les taux d'humidité
  14. L'intensité lumineuse
  15. Les quantités de rayons ultraviolets
  16. La durée du jour et de la nuit (cela joue sur les habitudes sociales, le temps passé et à l'intérieur et à l'extérieur, et la vie du virus qui est sensible à de nombreux paramètres météorologiques)
  17. L'écosystème d'une région (les taux d'incidence n'étaient pas du tout les mêmes selon les régions)
  18. Les flux de population comme les départs en vacances
  19. La vie sociale (nombreux paramètres que je ne développerai pas)
  20. Le nombre de crèches (influence l’immunité acquise dès l'enfance)
  21. Vie urbaine ou vie rurale (meilleure confrontation à des virus et à des bactéries dans le milieu rural, meilleure qualité de vie, et meilleure alimentation bien souvent)
  22. Les habitudes alimentaires propres à une société ou à une région
  23. La densité de la population, des villes.
  24. Les capacités des bâtiments à aérer les milieux clos
  25. Le nombre moyen de personnes par foyer
  26. Le degré d'affaiblissement immunitaire de la population au cours d'une épidémie liée à différents facteurs comme on l'a vu plus haut
  27. A contrario, le renforcement immunitaire sensible à la saison (production vitamine D facilitée par l’ensoleillement, nourriture saisonnière, etc..)
  28. Le degré d'exposition d'une population à des virus semblables (immunité croisée)
  29. Le lavage des mains (fréquence, quand, où))
  30. Le port des masques (où, quand, comment)
  31. La distanciation physique
  32. La distanciation sociale
  33. La pratique du sport qui renforce le système immunitaire (qui fut pratiquement interdite durant les différents confinements !)

Si vous entendez sur un plateau de télévision un éditorialiste, un médecin, ou un spécialiste, proposer de manière péremptoire des actions pour contrer l'épidémie (vous vous souvenez peut-être … , le 0 covid ! ), prenez votre télécommande.

Le bon sens …, Ah le bon sens !

Je propose ce petit chapitre pour une incursion dans l'univers du BON SENS, car je suis un peu lassé d'entendre les journalistes, les médecins, et autres experts auto-désignés convoquer fréquemment le BON SENS pour légitimer un avis, une opinion, un commentaire, une analyse, une décision. En épistémologie, c'est-à-dire dans le domaine de l'histoire des sciences, on a souvent remarqué que le BON SENS était pris à revers, que le BON SENS était mis à rude épreuve et que les lois de la nature contrarient presque systématiquement le BON SENS. Je propose d'écarter le BON SENS quand on a affaire à un système aussi complexe qu’une épidémie. Cela ne signifie en rien qu'il faut définitivement l'ignorer mais tout simplement ne pas en abuser … Pour vous en convaincre je vais citer quelques exemples, concernant la santé ou la science (pour varier un peu les plaisirs) que l'on peut ramasser par centaines dans la grande aventure scientifique.

L'histoire des sciences nous apprend que le BON SENS a souvent été mis en difficulté, et que le BON SENS nous oriente très souvent vers les mauvaises directions, les mauvais chemins, et donc les mauvaises décisions quand elles sont prises sur des résultats ou des observations qui ne seraient que l'expression du BON SENS.

Impacts sur les libertés

Il est difficile d'écrire un tel article sans aborder la notion de liberté car d'une certaine manière cette crise a la vertu de nous ramener sur quelques sentiers philosophiques qu’on avait délaissés. La liberté est une notion très personnelle, bien témoignée par les débats télévisés, les manifestations de rue, les clivages d’idées ou d’opinions. "la liberté des uns s'arrête là où commence celle des autres, etc..", adage souvent cité ; avec une tel adage, en tant que cycliste je réclamerais l'interdiction de la voiture au nom de ma liberté de rouler sans être mis en danger quand tant de voitures s'approchent de moi à moins de 1m, de respirer un air non pollué, et de ne pas subir les bruits insupportables de la circulation automobile. Mais évidemment cette position ne tiendrait pas une seconde face aux impératifs de vie, le déplacement étant aussi un acte de liberté. La liberté c'est également l'acceptation du risque.

Si vous avez lu mon profil, vous devinerez aisément qu’en ayant parcouru le désert sur des milliers de kilomètres, ayant dormi des dizaines de nuit à la belle étoile, je puisse avoir une notion un peu particulière de la liberté. Donc je ne commenterai pas le ressenti des citoyens, les sondages, mais il est certain que l'atteinte à nos libertés depuis pratiquement 2 ans, agit sur les équilibres individuels et collectifs qu’il convient de reconnecter avec tous les aspects sociaux, médicaux, mentaux, économiques. J'invite également le lecteur à regarder le concept de servitude volontaire développé par Étienne de la Boétie ! Un des problèmes dans cette phase épidémique, toujours en rapport avec nos libertés, fut de nous promettre régulièrement un retour à la vie normale en contrepartie d’un bon comportement, par exemple avec le respect des gestes barrières ou bien la vaccination. Mais on a souvent remarqué qu'ils n'en fut rien, et qu'aujourd'hui encore avec plus de 92 % de la population vaccinée (janvier 2022, population éligible), on impose aux français un passe vaccinal, conditionné par une troisième dose, et demain peut-être une 4ème et une 5ème dose. Le secret médical a été piétiné, comme le code médical, ("Aucun acte médical ni aucun traitement ne peut être pratiqué sans le consentement libre et éclairé de la personne, et ce consentement peut être retiré à tout moment" article L1111-4 loi du 4 mars 2002). Certes, en théorie les français sont encore libres de se faire vacciner ou non, mais dans la pratique il en est tout autrement. Je précise bien que je ne porte aucun jugement, je me contente d'analyser les faits et de les mettre en perspective par rapport aux droits qui nous furent accordés dans le champ médical.

Conclusion

J'ai essayé de porter un regard critique sur la gestion de la crise en pointant les faiblesses de raisonnement et les simplifications extrêmes. La santé d'un collectif, donc d'une société, est le résultat de la santé de ses composantes, c’est-à-dire des individus, de la famille, des petits groupes sociaux, des entreprises et autres organisations, qui ont tous été plus ou moins impactées (ayant toujours conscience de la non linéarité les phénomènes ayant un rapport avec la santé). Si on s'offre un regard avec l'approche systémique (que j'affectionne particulièrement lorsqu'il y a complexité), on peut imaginer que nous ne sommes pas très loin d'un point de bifurcation à partir duquel il y aura au moins deux voix possibles, la voie de l'effondrement d'une société, générée par toutes les conséquences désastreuses de la politique sanitaire et qui vont devenir des facteurs d'accélération de phénomènes déjà en action (il faudrait développer tout un chapitre sur l'effondrement scolaire à venir avec des enfants en difficulté sur les processus cognitifs qui se rapportent à l'apprentissage de l’expression orale, de la lecture, de l'écriture, en voyant les maîtres et les maîtresses masqués) ou bien ia voie d’une reconstruction lente, coûteuse, nécessitant une quantité importante d'énergie et d'information, au sens où l'information est une composante essentielle des systèmes, qui contribue à conserver ou à retrouver les états d'équilibre lorsqu'ils ont été détruits, ou rendus instables. Mais là on entre dans un autre sujet, le devenir d'une société complètement bousculée à la fois par des processus naturels qu'elle n'avait pas connus depuis des décennies, et des mouvements initiés par des actes politiques dont tous les effets sont encore insuffisamment documentés.

Alain Desert


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