L’heure juste

par Michel Monette
dimanche 15 mai 2005

Avez-vous vraiment regardé votre montre récemment ? Êtes-vous certain qu’elle donne l’heure juste ? Peut-être bien que oui. Mais ce n’est que votre heure juste. Qui n’est pas la même partout dans le monde.

Malheureusement, on oublie trop souvent que nos évidences ne sont pas celles des autres. Revenons à l’exemple de votre montre. Est-ce que vous savez ce qui la fait fonctionner ? De l’énergie voyons, vous entends-je me répondre en choeur. Devant cette belle unanimité, je me console. Votre intelligence est en mode ouverture.

Imaginez une pile qui limiterait son énergie en deça du nécessaire. Votre montre prendrait inévitablement du retard. C’est exactement ce qui se produit avec l’aide internationale. Pendant que l’ONU démontre que seul un soutien massif des pays les plus riches peut permettre aux pays les moins développés d’éradiquer l’extrême pauvreté, le Fonds monétaire international (FMI) exerce une pression qui, à toute fin pratique, force les gouvernements des pays les plus pauvres à réduire leurs dépenses publiques au nom de la bonne gestion publique.


(...) l’initiative PPTE et la FASR sont des moyens détournés de permettre au FMI et à la Banque mondiale de continuer de contrôler la politique de développement des pays pauvres  et endettés ; les institutions spécialisées des Nations Unies qui ont une grande expérience en matière de lutte contre la pauvreté sont totalement exclues de tout rôle significatif dans la gestion de l’initiative PPTE.

Human Right Internet.

Imaginez encore que certains engrenages tournent dans le vide. Nous ne serions guère plus avancé. Là, cela demande de notre part une analyse plus fine de la réalité.

Par exemple, construire des écoles et y mettre davantage d’enfants ne donne strictement rien si le nombre d’enseignants n’augmente pas et que le pays où sont construites ces écoles, par nos propre firmes, n’a pas l’argent supplémentaire qu’il faut pour améliorer une pédagogie déficiente. Un engrenage dans le vide.

Heureusement, des questions pertinentes commencent à être posées et des vérifications scientifiques d’hypothèses nouvelles commencent à être faites sur le terrain par l’économie du développement.

Il y a de l’espoir pour une aide au développement mieux adaptée aux problèmes qu’elle est censée permettre de résoudre.

Ainsi en éducation, on sait désormais que la quantité ne donne rien si la qualité n’y est pas. En Indes, pour prendre cet exemple, à peine le tiers des élèves savent écrire lorsqu’ils quittent l’école. Certes, il y a eu un accroissement d’élèves dans les classes. Trop par classes. Trop peu de bonne méthodes d’enseignement.

Le plus meurtrier des tsunamis est celui de l’indifférence.

N’ayons pas qu’une générosité de statisticiens.


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