Y a-t-il des universités en Afrique ?

par BWF
vendredi 14 octobre 2005

Sauvons les économies africaines ... en réformant l’enseignement supérieur

L’Université Jiao Tong de Shanghaï a publié en 2005 un nouveau classement des 500 meilleures universités au monde.

Dans une économie mondiale largement composée de biens immatériels, c’est-à-dire reposant essentiellement sur les savoirs, en particulier scientifiques et technologiques, cette évaluation est très importante. Il est indispensable, pour un État, de pouvoir situer sa place dans la compétition mondiale pour la for­mation des cerveaux.

Pour les Etats africains, la situation est catastrophique. Ainsi : sur les 500 premières universités de la planète, seules quatre sont africaines, et elles se trouvent dans un seul pays : l’Afrique du Sud. IL s’agit des uni­versités de Cape Town, du KwaZulu-Natal, de Pretoria, et du Witwatersrand. Ces quatre universi­tés sont situées entre la 300ème et la 500ème place (hélas en queue de liste). Si le constat est très sévère pour le conti­nent, il l’est plus particulièrement pour les pays francophones. En effet, ces derniers comptent largement sur la France pour la formation de leurs élites.

Nombre de Maliens, de Congolais, de Camerounais, etc., sont fiers d’être sortis des grandes écoles et universités françaises !

Or, le classement est édifiant : la prestigieuse Ecole Polytechnique est située au 203e rang mondial, tandis que l’Ecole normale supérieure, rue d’ Ulm, à Paris, figure au 93e rang mondial.

Quels sont les pays en tête de ce classement ?

Sur les vingt premières universités les mieux classées à l’échelle mondiale, la première, l’université de Harvard, est américaine, comme quatre autres (Stanford, CalTech, Berkeley, MpaIT) tandis que quatre sont anglaises (Cambridge 5e, Oxford, Imperial College London, University College London ).

Quels enseignements les pays Afri­cains doivent-ils tirer de ce clas­sement réalisé par l’université de Shanghai ?

Premier enseignement : le système anglo-saxon de formation supérieure étant le plus perfor­mant, il est urgent de dévelop­per des partenariats avec les meilleures universités anglaises pour la formation des élites africaines.

Second enseignement : les pays d’Asie de l’Est ont pour la plupart réussi ce challenge : les meilleures universités de Corée du Sud, de Singapour ou de Taïwan sont classées parmi les cent premières mondiales. Ce défi n’est donc pas insurmontable pour les Africains, pourvu que leurs dirigeants politiques prennent conscience de l’importance de l’enjeu, dont l’objectif est une Afrique prospère dans un monde pacifié.
Troisième enseignement : dans une économie mondiale, dans laquelle les échanges de biens à forte intensité en savoirs (biens de haute technologie : ordinateurs, avions, etc.) ont représenté plus de 30 % du commerce mondial en 2005, contre moins de 20 en 1990, l’avenir du continent, si rien n’est fait, sera sombre, avec un système de for­mation supérieure à la dérive et en totale faillite.

Quatrième enseignement : il est devenu urgent de montrer combien l’Afrique et sa diaspora ont contribué au progrès de l’Humanité. C’est pourquoi la Black World Foundation a décidé de contribuer à promouvoir la culture et l’histoire de l’Afrique, ainsi que de sa diaspora, pour en donner une image positive et moderne.
Cinquième enseignement : il est urgent de mettre en place un vaste fonds, pour financier des bourses, pour permettre, en priorité, à des étudiants brillants du continent de poursuivre leurs études dans les meilleures centres d’enseignement du monde. C’est pourquoi la Black World Foundation, en partenariat avec la Compagnie Royale d’Investissement, lance un appel à candidature aux futurs cadres dirigeants de l ’Afrique de demain.
Il sera accordé chaque année 20 bourses (d’une valeur de 15 000 euros par lauréat) à des étudiants africains (hommes et femmes) âgés de 20 à 27 ans, de nationalité :

- libyenne,

- angolaise,

- ivoirienne,

- congolaise,

- sénégalaise.

(Chaque année la liste des États d’origine des candidats sera complétée par de nouveaux États) pour leur permettre de suivre un cursus dans l’une des disciplines suivantes :

- médecine,

- marketing,

- génie civil,

- agronomie,

- architecture,

- informatique.

- management,

- commerce international,

Les lauréats devront prendre l’engagement de travailler pour leur pays d’origine ou un État d’Afrique pendant les 10 années qui suivront la fin de leurs études.

Les premiers bénéficiaires seront connus au printemps 2006.

www.theblackworldfoundation.org


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