Cannabis, le nouveau coup de gueule d’Act-Up

par 1-Les Brèves d’AgoraVox
mercredi 9 juin 2010

Dans une lettre ouverte à l’académie de médecine, Act-Up Paris, l’association de lutte contre le SIDA, vient de pousser un gros coup de gueule dont elle a le secret. l’objet : la prise de position des grands pontes de la médecine contre l’autorisation du cannabis à des fins thérapeutiques.
 
Cette forme de légalisation partielle existe déjà dans certains pays d’Europe ou en Californie. Elle a été souvent mise en place afin d’offrir un moyen de soulager les malades en fin de vie, atteints de maladies incurables - le cancer et le SIDA sont souvent cités - de douleurs que les traitements médicaux ne peuvent pas traiter sinon avec des opiacés qui détruisent toute capacité de mener à peu près normale. L’usage du cannabis pour ces personnes leur procure aussi un soulagement psychologique important à un moment de la vie où on fait face à sa propre disparition.
 
Act-Up paris reproche à l’académie de médecine de reprendre l’argument classique anti légalisation, à savoir que cela serait une porte ouverte à une "escalade" vers des drogues plus dures. Cet argument, selon Act-Up Paris, ne tient pas, qualifiant cette prise de position "d’archaïque".
 
Act-Up déplore que l’académie de médecine ne puisse admettre que les malades du SIDA peuvent souffrir de nombreux effets secondaires sévères engendrés par les thérapies et qu’ils veulent pouvoir bénéficier de tout ce qui peut leur être apporté afin d’améliorer un peu leur confort de vie, stigmatisant "l’inefficacité des traitements plus conventionnels que le cannabis. L’usage de ce dernier à visée thérapeutique peut constituer une réponse".
 
Cette prise de position officielle condamne les patients atteints de pathologies opportunistes en raison de leur SIDA déclaré à rechercher ce cannabis en faisant appel à des circuits illégaux, les exposant par là à des rsiques de manipulation, de vol ou d’aggression. Act-Up souligne en effet que la légalisation du cannabis à des fins thérapeutiques s’accompagnerait de la mise en place d’un réseau de distribution officiel qui pourrait aussi assurer le contrôle des doses distribuées, répondant par là à une autre critique de l’académie de médecine, les risques sur la qualité et la quantité de cannabis utilisés.
 
l’association de lutte contre le SIDA demande, avec une certaine virulence, à l’académie de médecine de revoir sa position : "Nous attendons que vous dépassiez vos propres préjugés, que vous ne restiez pas piégés dans votre position moralisatrice. Nous espérons que vous sortirez de votre tour d’ivoire pour considérer la réalité de terrain". A quelques jours de la Marche des fiertés parisienne, le ton est donné.

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