Claude Tresmontant, Les métaphysiques principales

par Robin Guilloux
mardi 4 avril 2023

 

Claude Tresmontant, correspondant de l'Institut, Les métaphysiques principales, essai de typologie, troisième édition, une introduction à la Philosophie, Editions François-Xavier de Guibert.

Sommaire : Avant-propos - L'Être et le néant - II. Le Mythe du chaos originel - III : Les cycles éternels et le mythe de l'éternel retour - IV : Les Métaphysiques de l'Un ou de l'identité - V. Les Métaphysiques gnostiques et le retour de la Théogonie - VI : la métaphysique des Hébreux - VII. De la méthode en métaphysique - Conclusions.

L'auteur : 

Claude Tresmontant est un philosophe français, helléniste et hébraïsant, né le 5 août 1925 à Paris et mort le 16 avril 1997 à Suresnes. Claude Tresmontant enseigna pendant de nombreuses années la philosophie médiévale et la philosophie des sciences à la Sorbonne. Il fut correspondant de l'Académie des sciences morales et politiques ; il obtint le prix Maximilien-Kolbe en 1973, et le grand prix de l’Académie des sciences morales et politiques pour l'ensemble de son œuvre en 1987.

Résumé : 

"Si l'on étudie l'histoire de la pensée humaine telle qu'elle nous est connue aujourd'hui sur une durée d'environ trente siècles, en Chine, en Inde, en Grèce, dans l'ancien Orient, etc., on découvre qu'en réalité il existe quelques types de métaphysiques fondamentales et que les philosophes, à travers les siècles, ont brodé ou effectué des variations sur ces thèmes fondamentaux.

L'analyse et l'examen critique de ces quelques rares métaphysiques possibles et réelles permettent de faire avancer l'analyse des problèmes métaphysiques en eux-mêmes. Car on découvre, en étudiant les métaphysiques que l'humanité a conçues depuis plus de trente siècles, que certaines respectent l'expérience objective, tandis que d'autres l'envoient promener. Il faut donc se demander quelle est la bonne méthode en métaphysique.

On découvre aussi, par cette étude, qu'il existe de secrètes préférences qui commandent les options métaphysiques, certaines préférences et certaines détestations, qui sont souvent antérieures à l'analyse rationnel du donné et qui s'y opposent violemment. 

Il faut donc tenter, à propos des quelques métaphysiques qui existent dans l'histoire de la pensée humaine, ce que les vieux théologiens appelaient le discernement des esprits."

Avant-propos :

"Il existe dans l'histoire de la pensée humaine quelques métaphysiques qui ne sont pas en nombre indéfini. Il existe quelques problèmes métaphysiques fondamentaux, et à ces problèmes il existe aussi quelques solutions qui ne sont pas en nombre indéfini. Il existe aussi plusieurs méthodes en métaphysique, en tout petit nombre. Il est donc possible de constituer une typologie des métaphysiques principales.

Les pages qui suivent s'adressent à quelques amis qui n'ont pas eu le loisir d'étudier l'histoire de la pensée humaine depuis ses origines, astrophysiciens, physiciens, biologistes, médecins, historiens, économistes, etc.

Nous n'avons pas voulu, bien évidemment, écrire une histoire de la pensée humaine : il y faudrait plusieurs volumes et le mieux aujourd'hui, compte tenu des connaissances acquises, est d'en partager la charge entre plusieurs chercheurs spécialisés dans la pensée de la Chine ancienne, de l'Inde ancienne, de la Grèce ancienne, etc.

Nous avons voulu montrer à ces amis qu'il existe dans la réalité historique quelques types de métaphysiques qui sont constants à travers les siècles, et que si l'on tente l'analyse logique des problèmes, il n'existe aussi que quelques types de solutions aux problèmes posés, en tout petit nombre.

Pour ce faire, nous avons choisi quelques documents particulièrement expressifs, de préférence aux origines, et nous avons montré comment, dans la suite des siècles, des archétypes métaphysiques subsistent, en prenant quelques exemples particulièrement significatifs.

Il ne s'agit donc pas d'une histoire de la philosophie suivie d'âge en âge, d'une histoire de la philosophie complète, - loin de là ! - Il s'agit plus simplement de caractériser par quelques exemples quelques types ou modèles de métaphysiques, qui sont constants à travers les siècles.

Cette analyse logique des métaphysiques principales permet de voir que si les solutions aux problèmes posés ne sont pas en nombre indéfini, - loin de là ! - il est permis d'espérer d'en trouver la solution à la condition d'utiliser la bonne méthode, la seule méthode normale de la pensée, qui est la méthode expérimentale, la méthode scientifique.

Ainsi ces quelques esquisses simples et schématiques à dessein ont-elles finalement pour objet et pour but de faire sortir, de tirer nos amis astrophysiciens, physiciens, biologistes, économistes, etc. de la morne conviction qui est la leur, conviction aujourd'hui majoritaire sur notre microscopique Planète, à savoir que l'analyse philosophique est impossible, que les questions métaphysiques sont dépourvues de signification, qu'il faut s'en tenir à la constatation du donné, etc.

On a reconnu la sinistre rengaine : c'est le positivisme, le vieux et le nouveau toujours aussi vieux, qui dérive en fait du kantisme.

Nos amis astrophysiciens, physiciens, biologistes, économistes, etc. auraient dû se méfier : cette sinistre rengaine paléo ou néo-positiviste est majoritaire sur notre minuscule Planète.

Presque tous les professeurs de Philosophie du monde sont assujettis à cette secte castratrice de l'intelligence humaine. 

C'est elle qui règne, qui sévit dans les Universités de France et au Collège de France.

Il était donc a priori hautement vraisemblable qu'elle était fausse, puisque la majorité régnante s'y rallie et s'y soumet.

Ce que le plus grand nombre approuve est généralement faux et criminel, et comme le dit la sainte Torah, Exode 23,2 : Tu ne seras pas derrière les nombreux pour faire le mal... Lô tiheieh aharet rabbim le-raôt.

Si tout le monde ou presque professe aujourd'hui le paléo ou le néo-positivisme, c'est qu'il est évidemment faux.

Nous apercevons aussi en cours de route que ces métaphysiques principales en tout petit nombre correspondent à des préférences.

La méthode scientifiques qui est la méthode expérimentale consiste à ne pas tenir compte des préférences subjectives de chacun dans l'analyse du donné.

Mais justement, nous allons le voir, nombre de métaphysiciens à travers les siècles sacrifient volontiers le donné objectif à leurs préférences subjectives, à leurs amours et à leurs haines.

C'est la raison pour laquelle la métaphysique s'est dévoyée. Et c'est la raison pour laquelle aussi nombre de philosophes - comme par exemple Nietzsche, Heidegger, Sartre, et bien d'autres à leur suite, - ont en horreur la méthode scientifique qui est la méthode expérimentale, car elle implique, elle exige que l'on parte du donné et qu'on le respecte. 

Ils diraient volontiers en s'adressant au Réel donné de l'expérience : Eloigne-toi de nous ! Pourquoi es-tu venu nous tourmenter avant l'heure !

L'abîme qui existe aujourd'hui entre la philosophie dominante telle qu'elle s'enseigne ou ne s'enseigne pas, - et les sciences expérimentales, tient précisément à ce point : tous les savants du monde sont d'accord sur le fait que le point de départ de la connaissance, c'est l'expérience objective ; que le critère de la vérité, c'est l'expérience ; qu'il faut partir du donné, l'écouter, l'ausculter, et que la méthode, si l'on peut dire, des déductions a priori ne vaut rien. Elle a toujours échoué et donné des résultats ridicules.

Les philosophes qui règnent aujourd'hui sur la Planète ne sont plus d'accord sur rien, même et surtout pas sur la question du point de départ de la connaissance philosophique. Il n'y donc plus d'espoir de ce côté-là.

Le seul espoir d'un renouvellement, d'une nouvelle jeunesse de la métaphysique, se présente du côté des chercheurs, des scientifiques, qui ont vu, qui ont compris l'existence et l'intérêt des problèmes métaphysiques, et qui aimeraient les traiter.

C'est à eux que ces quelques esquisses sont offertes.

Nos amis scientifiques auront l'occasion au cours des pages qui suivent de faire quelques exercices de logique élémentaire, pour se dégourdir les articulations.

Ils verront ce faisant que la métaphysique n'est pas quelque chose de mystique, ni de magique, ni d'irrationnel. La métaphysique est tout simplement l'analyse logique, complète, intégrale, du donné de notre expérience. 

Il s'agit tout simplement de s'instruire en ce qui concerne ce qui est donné dans notre expérience, dans toute notre expérience, et de s'efforcer de raisonner correctement.

Paris, 6 septembre 1989

Conclusions :

Si nous tentons de résumer brièvement le chemin parcouru par ces rapides esquisses, nous observons qu'il existe bien, comme nous l'annoncions tout au début de cet essai, quelques métaphysiques en tout petit nombre, sur lesquelles les philosophes à travers les siècles brodent des variations multiples.

1. Il existe une grande tradition métaphysique moniste, acosmique, que nous pouvons appeler idéaliste pour nous conformer aux habitudes et aux classifications usuelles. Cette grande et vénérable tradition moniste et acosmique trouve l'une de ses plus anciennes expressions dans les plus vieilles Upanishad, par exemple la Brhad-Aranyaka-Upanishad et la Chandogya-Upanishad. Selon cette vénérable tradition métaphysique, l'Être est Un. La multiplicité des êtres est illusoire ou apparente. En réalité nous sommes l'Un. Il n'y a donc pas de Création comme chez les Hébreux. Le refrain de la sixième Lecture de la Chadogya-Upanishad : Tat tvam asi, et toi-même tu es cela ! - La Substance est unique. La question est donc de savoir comment comprendre l'existence de cette illusion, de cette apparence, de ce songe ou de ce cauchemar qu'est l'existence multiple et individuelle. Un profond connaisseur de la métaphysique des Brahmanes, Paul Oltarmare, dans son grand ouvrage L'Histoire des Idées théosophiques dans l'Inde, I, p. 85, faisait remarquer que là réside la difficulté non résolue :

Les âmes individuelles... résultent donc de l'individualisation de Brahman. Pourquoi et comment cette individualisation s'est-elle effectuée ? Cette question ne semble pas avoir beaucoup tourmenté les auteurs des anciennes Upanishad. Sur ce point, comme sur bien d'autres, la théosophie se contente d'affirmer et laisse subsister le mystère. (...)

Quand elles abordent cette troublante question : Pourquoi y a-t-il des êtres individuels ? Les Upanishad se tirent en général d'embarras au moyen d'un mythe...

2. La deuxième grande tradition métaphysique que nous avons rencontré depuis les origines de la philosophie grecque, c'est celle qui affirme que l'Univers est l'Être, pris absolument. Il est donc divin, éternel dans le passé, éternel dans l'avenir, sans commencement et sans usure. Il est impérissable de même qu'il est incréé.

Cette noble et vénérable tradition métaphysique que l'on suit depuis les plus anciens métaphysiciens grecs jusqu'à Marx, son ami Engels et d'autres qui sont venus après, rencontre une difficulté, parce que au XXème siècle les sciences physiques, l'astrophysique, la zoologie, la paléontologie, - nous ont permis de découvrir qu'en réalité l'Univers physique, lui, a commencé certainement. L'Être pris absolument ne peut pas avoir commencé. C'est bien ce que nous a expliqué Parménide. Or l'Univers physique, lui, a commencé. Il ne peut donc pas être, lui, l'Univers physique, l'Être absolu. - Ce qui signifie que l'athéisme est strictement impensable aujourd'hui, si l'on veut bien tenir compte des données de l'astrophysique.

Parménide avait très bien vu que l'Être pris absolument ou l'Être absolu ne peut pas se donner à soi-même ni ce qu'il a ni ce qu'il n'a pas, c'est-à-dire qu'il ne peut pas devenir autre chose que ce qu'il est, ou plus que ce qu'il est. Il ne peut pas être en genèse. C'est-à-dire qu'il ne peut pas devenir autre chose que ce qu'il est. C'est-à-dire que la théogonie est impossible, impensable.

Les sciences de l'Univers et de la nature nous ont appris au XIXème et surtout au XXème siècle que l'Univers est un système évolutif, historique, irréversible de deux manières complémentaires : d'une part, il est constamment en régime de genèse irréversible ; - et d'autre part il est constamment en train de s'user et de vieillir, d'une manière irréversible aussi.

Et par conséquent l'Univers ne peut pas être l'Être absolu de Parménide. Et par conséquent, l'athéisme est impensable, inconcevable, une deuxième fois. Tout simplement parce que l'Univers, s'il est seul, s'il est le seul être comme le suppose arbitrairement l'athéisme, n'a pas le droit d'avoir commencé, et il n'a pas la possibilité de se donner à lui-même ce qu'il n'avait pas, à savoir tout ce qui est apparu dans son histoire, les êtres vivants, les êtres pensants, etc.

L'athéisme est donc deux fois impensable.

Il est une troisième fois impensable. Parménide avait fort bien vu que l'Être pris absolument ne peut pas vieillir, ni s'user, ni périr. Or nous venons de découvrir au XIXème et au XXème siècle que l'Univers physique est constamment en train de s'user et de vieillir d'une manière irréversible et irréparable.

L'athéisme est donc trois fois impensable. - Mais on peut toujours pratiquer un athéisme littéraire et imaginaire ou un athéisme verbal.

La tradition métaphysique qui affirmait que l'Univers est l'Être même, et qu'il est donc divin, incréé, éternel dans le passé et éternel dans l'avenir, a rencontré au XIXème et au XXème siècle les données, les découvertes des sciences expérimentales, la physique, l'astrophysique, la biologie, la zoologie, la paléontologie. Nous venons de découvrir l'histoire de l'Univers et de la nature, ce qui était interdit par Parménide et par Spinoza.

Que faire ? On peut ou bien se détourner des découvertes des sciences expérimentales - comme Nietzsche, Heidegger, Sartre, etc. Et dans ce cas-là on continue à philosopher comme auparavant, sans s'inquiéter, ce qui se pratique aujourd'hui en France généralement. On ne tient aucun compte des données des sciences expérimentales. On continue à philosopher à partir de Plotin, Proclus, Damascius ou Heidegger.

Si l'on tient compte des données de l'expérience découvertes par les sciences expérimentales, il faut évidemment choisir entre l'antique métaphysique des Grecs et la réalité que nous découvrent les sciences de l'Univers et de la nature.

3. La troisième tradition métaphysique que nous avons relevée depuis les origines les plus anciennes de la pensée humaine connue, depuis les antiques cosmogonies, théogonies et théomachies de l'Egypte ancienne, de Sumer, d'Akkad, de Babylone, de Chanaan, etc. - c'est la théorie de la genèse des dieux ou de dieu à partir du Chaos originel supposé ; c'est la théogonie suivie de la théomachie. - La tragédie est à l'origine de l'être et des êtres. L'être va du moins au plus, du chaos à l'ordre, de l'absence d'information à l'information. On trouve ce thème du Chaos originel aussi dans la pensée de l'Inde ancienne (...)

4. Nous avons rencontré un quatrième type de métaphysique, une tradition métaphysique qui apparaît à notre connaissance vers le XIXème ou XXème siècle avant notre ère, la tradition métaphysique des Hébreux qui se continue avec le judaïsme orthodoxe et avec le christianisme orthodoxe, - c'est la même métaphysique. Selon cette tradition métaphysique, il existe bien quelque Être qui est sans commencement, sans genèse, sans évolution, sans vieillissement et sans usure, - mais cet Être-là n'est pas l'univers physique. - L'Univers physique n'est pas l'Être purement et simplement, et par conséquent il n'y a aucun inconvénient à reconnaître, à découvrir, qu'il a commencé, qu'il évolue, qu'il s'enrichit au cours du temps, parce qu'il reçoit continuellement chaque jour, à chaque instant, l'information créatrice nouvelle. - Selon cette tradition métaphysique l'existence de l'Univers physique s'explique et se comprend par un dessein, un acte de la volonté de Dieu, - le contraire de ce que diront Plotin et Spinoza. - Les théologiens qui ont composé Genèse I,II,III et suivants connaissaient le mythe tragique du Chaos originel et ils l'ont rejeté. Ils connaissaient parfaitement les histoires des genèses des dieux et des guerres entre les dieux, et ils les ont rejetées. - Le monothéisme hébreu s'est formé contre les mythologies de l'Egypte, de Sumer, de Babylone, de Chanaan. Ce sont ces mythologies tragiques que les gnostiques et les théosophes vont reprendre avec délectation, jusqu'à nos jours.

Nous avons trouvé quatre types principaux de métaphysiques. En réalité le troisième type, le type gnostique ou théosophique, peut se ramener au type moniste. Le type gnostique se déduit du type moniste et sans doute y était-il inclus depuis les origines, depuis les origines de la théosophie brahmanique si bien analysée par Paul Oltramare. - Le type pluraliste qui voit une multiplicité matérielle à l'origine de l'être se ramène ou se réduit au mythe du Chaos originel. Mais peut-être existe-t-il d'autres types de métaphysiques, que nous n'avons pas encore découvertes et que nous découvrirons peut-être plus tard. Sur ce point encore, sur ce point aussi, il faut se garder de tout a priori.

Si nous tentons une ultime fois de distribuer les différentes métaphysiques que nous avons trouvées dans l'histoire de la pensée humaine connue à cette heure, sous la forme la plus concise possible et dans un ordre légèrement différent, nous obtenons :

1. L'Univers physique est l'Être pris absolument ou l'Être purement et simplement ; il n'y en a pas d'autre : tradition matérialiste et athée.

2. L'Univers physique n'est qu'une illusion ou une apparence. L'Être absolu est un, le Brahman ; le multiple est une illusion et une apparence : tradition moniste, idéaliste et acosmique.

3. L'Être absolu est en genèse avec l'Univers physique lui-même ; la cosmologie est nécessaire à la théogonie ; la genèse de l'Absolu est une genèse tragique : la tradition gnostique et théosophique.

4. L'Être absolu est autre que l'Univers, distinct de l'Univers physique. L'Univers physique n'est ni une illusion, ni une apparence. Il existe réellement. Il est en genèse historique, mais l'Être absolu, lui, n'est pas en genèse : tradition hébraïque, judaïsme orthodoxe, christianisme orthodoxe.

Dans nos esquisses, nous avons décrit le plus brièvement possible, le plus simplement possible, les quelques espèces ou types de métaphysiques, afin que notre lecteur puisse faire un choix, un choix rationnel si possible et de préférence.

Mais dans l'histoire de la pensée humaine ces métaphysiques se sont rencontrées. Elles se sont mêlées comme les eaux de fleuves puissants. Ces mélanges ont produit des tourbillons. (...)

Jusqu'à nos jours on assiste au mélange des métaphysiques. Ainsi Bergson a découvert par l'analyse expérimentales le fait de la création continuée. Mais par ailleurs il a repris à Plotin la théorie selon laquelle la matérialité est une inversion du psychisme et selon laquelle encore la multiplicité des âmes particulières ou singulières provient de ce que l'unique élan vital, d'origine spirituelle, rencontre cette retombée qui est la matérialité. "Ainsi se créent sans cesse des âmes, qui cependant, en un certain sens, préexistaient". (Evolution créatrice, p. 270)

De nos jours, des théologiens qui s'imaginent sans doute être chrétiens reprennent à Schelling et à Hegel des thèmes théosophiques, théogoniques, le thème de la genèse tragique de l'Absolu, de l'aliénation de l'Absolu, de la kénose gnostique, qui sont la destruction du monothéisme."

 


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