La transformation sociale ! Du rêve à la réalité : 60 ans d’engagement

par CHALOT
jeudi 15 février 2024

Notre génération a été très critiquée.

 Adolescents et fans des yéyés au début des années 60, nous avons participé activement aux mobilisations de mai juin 1968.

Certains ont renoncé aux valeurs qu'ils ont défendues, d'autres ont continué, beaucoup ont choisi de passer de la révolution à l'action sociale sans rencontrer l'hypothétique grand soir.

J'ai commencé à militer, il y a 60 ans en m'engageant aux Eclaireurs de France, mouvement de scoutisme laïque, passant mes dimanches à animer des groupes d'enfants.

Nous voulions que ces adultes en devenir soient plus tard des acteurs et surtout pas des consommateurs passifs.

Je n'ai jamais abandonné le terrain.

En 68, j'ai participé à la constitution des CAL ( comités d'action lycéenne) pour que -oh utopie- les lycéens obtiennent des droits d'expression et d'organisation dans l'institution.

C'était un engagement politique, contre le système mais pas du tout théorique, il nous fallait de l'action et des résultats.

Quand à l'Ecole Normale d'instituteurs, j'ai poursuivi mon action pour la transformation sociale, j'ai toujours privilégié le concret, le mouvement .

Quand les journalistes font un papier sur cette époque, ils soulignent avec un peu de malice et parfois de la moquerie, l'engagement tous azimuts qui fut le nôtre.

Nous avons été de tous les combats progressistes …..

Sur Melun et le sud 77, nous nous sommes retrouvés contre la militarisatrion de la jeunesse, en soutien des comités de soldats, contre les prisons, pour le droit à l'avortement, contre la peine de mort, en soutien à toutes les luttes anti impérialistes.

Tout en poursuivant nos études, nous étions en mouvement perpétuel.

J'avoue que parfois c'était l'aventure qui nous guidait et pas toujours la réflexion mais ce qui est certain c'est que nous sommes restés toujours du côté des victimes et des sans rien.

Instituteur, syndicaliste très engagé, j'ai toujours voulu agir localement avec les gens.

C'est ainsi que j'ai mis en place un cinéma rural, en Seine et Marne, à Voulangis puis en Mayenne.

Régulièrement nous organisions des séances de cinéma dans la classe ou dans une salle municipale où se retrouvaient les parents, des retraités et des enfants.

J'allais chercher à la Ligue de l'enseignement un projecteur et un film choisi.

C'était une joie collective qui saisissait tous les participants.

Nous étions loin de la révolution sociale mais dans la proximité de l'empathie.

Plus tard, de retour en Seine et Marne, je me suis investi aux Francas, mouvement d'éducation populaire.

A la retraite en 2003, j'ai décidé de me consacrer à l'action solidaire et familiale. En 20 ans nous avons constrruit et développé plusieurs associations familiales laïques, à Vaux le Pénil et ailleurs.

Nous avons dépassé les 1000 adhérents et diversifié nos activités de solidarité.

Pendant 60 ans je n'ai pas cessé d'agir avec d'autres avec le plaisir renouvelé de faire avec d'autres et d'aider les personnes en difficulté.

 

Certains acteurs de la solidarité que j'avais côtoyés sont décédés : Jean, Daniel, Hélène, Jacques et vous tous avez jusqu'à votre dernier souffle participé à ce combat humaniste et social contre la misère et pour la solidarité.

Je salue votre mémoire et votre activité.

D'autres ont pris le relais, qu'il s'agisse de Smina, Jean Claude, Dominique, Robert, Philippe, ils sont là, les bénévoles de toutes les générations à poursuivre le combat émancipateur et solidaire !

 

Jean-François Chalot

 

NB Je raconte mon itinéraire dans ce livre

https://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/48276


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