Peut-on réellement voyager responsable ?

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lundi 27 août 2018

Est-il paradoxal de vouloir lutter contre la pollution tout en partant en voyage à l’autre bout du monde ? Il semblerait que oui… Trier ses déchets ou couper l’eau en se brossant les dents ne permettra pas de compenser la quantité de CO2 émise lors de notre trajet en avion. On dit voyager pour apprendre à découvrir notre planète mais pendant ce temps on ne la respecte pas vraiment… Le concept de voyageur écolo est un peu hypocrite puisque le tourisme pollue. Entre la création de déchets, les émissions de CO2 ou encore la sur-consommation d’eau, il est difficile de voyager responsable.

Le simple fait de prendre l’avion pour partir à l’autre bout du monde fait de nous de faux écolos. Selon le Palmarès de l’ADEME, l’avion est en effet le deuxième moyen de transport le plus polluant derrière la voiture : en raison de sa consommation de kérosène, un avion produit entre 145 et 241 kg de CO2 lors d’un trajet de 500 kilomètres aller-retour. On pourrait se dire “oui, mais je ne prends l’avion qu’exceptionnellement ” ! Certes, mais lorsque l’on sait que plus de 36,8 millions d’avions quadrillent le ciel par an et qu’un avion décolle toutes les secondes, on se rend compte que ça n’est pas si exceptionnel que ça… Partir en voiture n’aiderait pas plus notre planète puisque la voiture est le transport le plus polluant du monde selon l’ADEME. L’industrie touristique est la plus importante au monde et produit 8% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, ce qui a un impact non négligeable sur le climat. Ces émissions sont liées aux transports, mais pas seulement ! Elles sont aussi dues aux achats des touristes sur leur lieu de vacances : la nourriture, les souvenirs, l’hébergement…

On ne va pas vous dire de partir en Thaïlande à la nage non plus, mais voici quelques conseils pour voyager plus responsable.

Les conseils des écolos

 

Certaines entreprises se sont penchées sur le problème pour nous aiguiller. Selon Liligo, la première étape serait de remplir intelligemment son sac de voyage. En effet, si nous réduisons au maximum les emballages avant de partir, cela réduira la production de déchets une fois sur place. Il faudrait donc opter pour des produits écologiques, ou du moins réutilisables. De plus, il faudrait privilégier l’économie locale et donc, manger local. Cela réduirait les importations et donc les émissions de CO2. En outre, beaucoup d’aliments importés sont sous plastique ce qui engendre une importante pollution alors que les pays concernés ont parfois déjà du mal à gérer leurs propre déchets. Et ce n’est pas fini ! D’après l’agence de voyage TravelBird, il serait préférable d’utiliser des moyens de transports alternatifs. Dans certaines villes comme Copenhague ou Amsterdam, il est possible de faire le tour des monuments incontournables en vélo. Dans d’autres, comme Lisbonne, le tramway permet de profiter des plus beaux panoramas. Essayez au moins de prendre au maximum les transports en commun même si dans certains pays le prix des taxis est très attrayant. Cela pourrait réduire notre empreinte carbone tout en nous garantissant un séjour authentique avec un aperçu de la vie locale. Le Routard insiste, lui, sur le fait qu’il faut économiser les ressources naturelles, en particulier l’eau. C’est vrai qu’il est tentant d’utiliser une serviette toute propre chaque jour mais l’utiliser quelques jours de plus ne coûte rien et fera du bien à notre planète !

Pour rendre votre voyage durable vous pouvez aussi faire comme Manfred Lenzen et financer des actions permettant de réduire l’empreinte carbone de votre voyage. Par exemple vous pouvez compenser votre trajet en avion en investissant dans la reforestation ou dans les énergies renouvelables à hauteur du coût écologique de votre trajet. Vous l’aurez compris, on a du travail ! Ces petits conseils pourraient nous permettre de déculpabiliser lors de nos voyages mais pouvons nous réellement voyager responsable ? Pas sûr...

 

Photo : PixarBay

 

 

 


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