Macron, un président dénigré

par olivier cabanel
jeudi 13 février 2025

C’est quasi une première en France, le président de la République connaît un déclassement brutal d’après une enquête récente

Les chiffres viennent de tomber : 8 français sur 10 (78%) jugent la situation institutionnelle grave, pointant du doigt un président désavoué, et n’enregistrant une cote de satisfaction qui ne dépasse pas les 20 %.

Ces chiffres provenant du CEVIPOF (Centre d’étude de la Vie POlitique Française) montrent une aggravation de la défiance envers le chef de l’état.

De fait, 71 % des français affirment que la démocratie ne fonctionne pas bien, et d’une manière générale 45 % expriment de la méfiance à l’égard de la politique, 26 % du dégoût, 16 % n’ont pas confiance dans les partis, et si 83 % estiment que les responsables politiques ne tiennent pas compte de leur situation, les 3/4 (74%) jugent qu’ils sont corrompus. lien

Pourtant on ne peut pas dire que Macron ne multiplie pas les actions capables de faire remonter sa popularité, comme par exemple lancer les 48 heures de l’I. A., mais manifestement, çà ne marche pas, les Français s’inquiétant surtout de leur perte de pouvoir d’achat, de l’insécurité qui règne dans les rues de nos grandes villes, ou de ces entreprises qui mettent la clef sous la porte, qui délocalisent, démultipliant la misère, jetant toujours plus de monde dans la rue... alors que l’une des promesses présidentielles se portaient sur la fin des SDF.

Avons-nous oublié sa déclaration de 2017 ? : « ma première bataille, c’est de loger tout le monde dignement, je ne veux plus d’ici la fin de l’année avoir des femmes et des hommes qui dorment dans les rues...  ». lien

On sait ce qu’il en est aujourd’hui : les SDF n’ont jamais été aussi nombreux : en avril 2024 Fiona Lazaar, présidente du CNLE (Conseil National des politiques de Lutte contre la pauvreté et l’Exclusion sociale) n’a-t-elle pas déclaré : « il n’a jamais été facile d’être pauvre, mais maintenant c’est pire ». lien

Sans oublier les morts dans la rue...

Mais le nouveau premier ministre pourrait-il sauver la mise ?

La question mérite d’être posée, puisque Bayrou semble tenir la barre, un peu mieux que Barnier... sauf que patatras... une bien laide casserole le menace.

C’est Médiapart qui a tiré le premier...

Une vilaine affaire en effet qui a pour nom « Notre-Dame-de-Bêtharram », où se trouve un pensionnat catholique, dans lequel Bayrou avait mis ses enfants...alors qu’il était ministre de l’éducation nationale, prouvant déjà le peu d’intérêt qu’il portait à l’école laïque et républicaine... mais passons.

Or dans cet établissement il y a eu violences physiques envers les enfants, agressions sexuelles et pédocriminelles commises par des prêtres, des surveillants, voire par les résidents de l’institution.

S’en sont suivies des plaintes qui se sont accumulées chez le procureur de la République, manifestement sans effets, puisque celles si s’étalent sur une longue période : des années 50 à aujourd’hui…

Sur le net, on pouvait découvrir le témoignage d’une enseignante en poste dans cette école de 1994 à 1996 qui affirme avoir alerté François Bayrou, alors ministre, sur des violences subies par un élève.

Jérôme, le père d’un enfant qui a perdu l’audition suite aux sévices subis, accuse Bayrou, et a déclaré : « qu’a-t-il fait ? Rien, il a caché le fait de n’avoir rien fait à l’époque, quand on est aux responsabilités, on s’explique, on assure et ne profite pas de son pouvoir pour continuer à tout étouffer », continuant : « et s’il est véritablement amnésique,Bayrou ne peut plus assumer ses fonction et doit quitter son poste ».

Le premier ministre se défend comme un beau diable, allant même jusqu’à porter plainte pour diffamation.

Ce qui semble assez maladroit, vu que ses propres enfants étaient scolarisés dans cette école.

Ce que confirme l’avocat du plaignant, estimant évident que l’accusé avait été avisé de la plainte, d’autant plus qu’Élisabeth Bayrou s’était rendu aux obsèques du père mis en cause pour viol, lequel s’était suicidé juste avant une convocation du juge.

extrait de l’article de Médiapart : « des prêtres et des surveillants du pensionnat Notre-Dame-de-Bêtharram, près de Pau, sont visés par une centaine de plaintes. Malgré l’ampleur du scandale, François Bayrou qui y a scolarisé ses enfants, jure qu’il ignorait tout. Plusieurs documents et témoignages recueillis par Médiapart prouvent le contraire ». lien

Mieux, son épouse avait enseigné le catéchisme dans cet établissement, mais son mari a tout de même avoué du bout des lèvres : « c’est vrai que la rumeur, il y a 25 ans, laissait entendre qu’il y avait eu des claques à l’internat... mais des risques sexuels, je n’avais jamais entendu parler ». lien

Pas de bol, Médiapart a publié un courrier avec son accusé de réception ainsi qu’une photo d’archives qui met à mal la défense de l’intéressé. lien

Pour être tout à fait complet, s’il faut en croire Timothé Boutry, qui s’exprime dans les colonnes du Parisien, dans les années 90, des plaintes avaient été déposées par 33 anciens élèves pour des faits similaires à l’encontre du directeur de l’établissement, le père Carricart, un prêtre très respecté, accusé donc de viol, lequel s’est finalement suicidé lors d’une seconde plainte portée contre lui. lien

Cerise sur le gâteau, François Bayrou s’était exprimé dans la presse à ce sujet, le 5 mai 1996 : « nombreux sont les Béarnais qui ont ressenti ces attaques avec un sentiment douloureux et un sentiment d’injustice (…) toutes les informations que le ministre pouvait demander, il les a demandées. Toutes les informations ont été favorables et positives. Les reste suit son cours » sauf qu’un mois après le surveillant incriminé a été condamné, mettant à mal l’affirmation de Bayrou sur les termes qu’il avait employé alors : « favorables et positives »...sauf que depuis, il semble être devenu amnésique. lien

c’est ce que confirme un article du Monde, paru le 5 février dernier.

Pire, c’est Christian Mirande, un juge, qui s’exprime maintenant sur le sujet, : « il (Bayrou donc) est venu me parler toute une après midi de cette affaire, au début de la procédure, de façon feutrée. Il n’arrivait pas à croire que Carricart ait pu avoir un tel comportement déviant (…) je ne comprend pas pourquoi il dément notre rencontre aujourd’hui »… d’autant que l’église, elle même, a reconnu que des violences sexuelles avaient été commises par des religieux à Bétharram, et que suite à une enquête l’une des victimes, Jean Marie Delbos, avait été indemnisé en 2023 par la CRR (Commission Reconnaissance et Réparation) pour les viols subis dans les années 50. lien

Décidément un vent mauvais souffle sur ce pauvre gouvernement, car comme dit mon vieil ami africain : « le vent pousse la feuille morte dans le trou, mais ne l’en ressort pas ».

le dessin illustrant l’article est de Ramses

Merci aux internautes pour leur aide efficace

Olivier Cabanel

Articles anciens

le droit du sol sort du bois

Bernard Arnaud président

merci patron

Bardé, t’es pas là

joueur de pipo

la folie des glandeurs

le pouvoir les rend fous

ils sont tous devenus fous

les dingos au pouvoir

Barnier berné

10 sous c’est pas cher

un gouvernement de « champions »

tout ça pour çà

par les fenêtres

l’épée de Dame Lepen

l’amour caché de Macron

le bordel ...là !

ascenseur pour les fachos

Bruno le lâche

les pendules à leur place

en juin, la vérité fait son chemin

moi ET le chaos

l’erreur (F) Attal

LR, un R pestilentiel

les vrais vœux présidentiels


Lire l'article complet, et les commentaires