Six mai non : Simenon !

par Voris : compte fermé
jeudi 21 juin 2007

« Maigret à l’Elysée » est une histoire à suspense que je m’en vais vous raconter à l’aide des titres des livres de ce prolifique auteur de romans policiers qu’est Georges Simenon. Voici la saga récente de Nicolas Sarkozy dans son accession à l’Elysée. Le titre le plus prémonitoire est évidemment « Le Président ». Mais laissez-moi vous narrer les faits avec les titres des livres de Simenon.

L’histoire du candidat Sarkozy commence mal. Il est diabolisé comme on dit alors. « Le haut mal », n’hésitent pas à dire certains, « Le passage de la ligne », et même « Maigret à Vichy » ! Mais ce sont là des insinuations méchantes de ses ennemis : « Les gens d’en face ». On dit que le candidat est du côté des gens honnêtes (« Maigret et les braves gens ») et contre la racaille qui ne lève tard (« Maigret et le voleur paresseux »). Durant cette période il évite "Quartier nègre". On l’a vu s’emporter violemment contre le responsable de sa mise en cause dans l’affaire Clearstream. Grand saigneur, il ne promit pas la mort à son ennemi, mais juste de le suspendre à un croc de boucher («  On ne tue pas les pauvres types » ). Ne connaissant pas l’identité du suspect, on murmure qu’il dessina « Sept petites croix dans un carnet ». A l’occasion de cette affaire, il eut un mot très injurieux envers sa collègue ministre de la Défense : « La Marie du port » .

Pendant la campagne présidentielle, des faits étranges se sont produits, comme la visite du domicile du couple François-Ségolène (« Les inconnus dans la maison », « Un crime en Hollande »). Une histoire de vol de scooter révéla aussi le papa Nicolas sous son côté policier zélé : « Le fils ».

Pour ce qui est de sa politique, Nicolas se réclame volontiers de « L’homme de Londres ». Et pas tant du grand Charles. Si l’on évoque « Maigret et Monsieur Charles », c’est par référence à ses débuts où il fréquenta Charles Pasqua.

Après un passage à vide qui fit suite à son soutien à Edouard et qui fit de Nicolas un looser : « L’homme qui regardait passer les trains », Nicolas se ressaisit dans « La tête d’un homme » où il élimine son chef Jacques.

Comment Nicolas se fit-il élire ? Tout d’abord en promettant la sécurité, ce qui eut l‘heur de plaire aux électeurs âgés : c’est l’épisode « Maigret et les vieillards ». Cela ne se fit pas sans mal car il lui fallut contenir la presse people dont les pages s’emplissaient des rebondissements de sa vie sentimentale : « Maigret et la Grande Perche », « La folle de Maigret ». Il parvint à éliminer au premier tour « L’ours en peluche », dit aussi « Le client le plus obstiné du monde. » qui avait de bonnes chances de l’écarter du second. « Maigret et la vieille dame » raconte comment il s’accorda les bonnes grâces de Simone pour mieux faire passer son idée de ministère particulier.

Il faut voir d’où ils sont partis, Nicolas et ses amis ! Toutes les régions étaient de gauche. Bon, il y avait bien « Le Relais d’Alsace » et la Corse, mais cela faisait peu.

Une fois élu, notre homme s’accorda une pause bien méritée mais un peu voyante : lire « Les vacances de Maigret » (à ne pas confondre avec Les vacances de Nicolas Hulot) , « Maigret voyage », « Maigret s’amuse ».

« Maigret tend un piège » en piquant au candidat malheureux François son idée d’ouverture et nomme des hommes venant des autres équipes. Il forme le Judassik Park avec Eric Besson (surnommé "Le chien jaune" par ses anciens amis), Bernard Kouchner, ce grand docteur qui succède à un autre, «  Le petit docteur ».

Le livre « Dimanche » sera suivi de « Le coup de vague ». La méthode est simple : aller « Au bout du rouleau », compresseur cela va de soi, et obtenir « La chambre bleue ». Mais d’aucuns, des malveillants, présagent un «  Chemin sans issue » puisque ce serait gouverner d’une pensée unique : voir « Maigret et le corps sans tête ». Le rusé Maigret parvient à faire remplacer Alain par Jean-Louis dans « En cas de malheur » et « Le déménagement ». C’est cependant la bonne action de Nicolas Maigret qui sauva Borloo des eaux et de ses démons : « Maigret et le clochard », « Ceux de la soif », « Le fond de la bouteille », « Maigret et le marchand de vin ». Le nouveau président embrassa d’autres bonnes causes, comme celle d’Ingrid, otage en Colombie, ou celle de la veuve d’un juge assassiné : « La veuve Couderc ». Coup d’air, oui coup d’air, car c’est une nouvelle ère qu’il prétend ouvrir mais les journalistes ne sont pas de cet avis qui craignent le Maigret de canards.

La patience de Maigret n’est pas pour demain. Il veut aller vite, toujours vite mais sans toujours réfléchir très à fond. Son message : Courage, Fillon ! Son autre message "Dati, le contrat de confiance".

En tous cas, vu le spectacle permanent qu’il nous fait, nous n’avons pas fini de voir "La pipe de Maigret" !


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