Les palestiniens de Gaza - indignation mondiale, fractures démocratiques, responsabilités et dérives

par Antoine Christian LABEL NGONGO
lundi 26 mai 2025

Depuis les attaques du 7 octobre 2023 perpétrées par le Hamas en Israël, la région de Gaza et sa population vit une crise humanitaire sans précédent. La réponse militaire israélienne, conduite sous l’autorité du Premier ministre Benyamin Netanyahou, criminel de guerre, a suscité une condamnation croissante au sein de l’opinion publique internationale. À cette indignation face à la souffrance du peuple palestinien s’ajoute une inquiétude grandissante : celle de voir le débat déraper vers des formes d’hostilité ou de rejet, en particulier à l’égard des populations juives, au lieu de se concentrer sur les responsabilités politiques réelles.

1. Une situation humanitaire dramatique à Gaza

Les chiffres issus d’organisations internationales comme l’ONU, Médecins Sans Frontières, Human Rights Watch ou autres évoquent :

Si le droit international reconnaît le droit d’un État à se défendre, il impose aussi des limites claires quant à la protection des civils. Lorsque ces limites sont franchies, des enquêtes internationales doivent être ouvertes, comme l’a fait la Cour pénale internationale (CPI) en envisageant de poursuivre plusieurs dirigeants israéliens, dont Benyamin Netanyahou, pour crimes de guerre ou crimes contre l’humanité.

2. Un silence des démocraties alliées d'Israël minant la crédibilité démocratique

Le soutien quasi inconditionnel de plusieurs puissances occidentales à Israël (France, USA, Canada, Angleterre, Belgique, etc.) malgré les preuves accablantes de violations du droit humanitaire, ébranle leur autorité morale. Ces États, qui se présentent comme les garants des droits humains et de la justice internationale, sont perçus comme complices ou hypocrites lorsqu’ils :

Cette asymétrie alimente une perte de confiance des opinions publiques, notamment chez les jeunes, les diasporas ou les défenseurs des droits humains. Il y a exacerbation des opinions publiques

3. Médias, polarisation et désinformation

Le traitement médiatique en France et ailleurs a souvent été critiqué pour son manque de nuance. Dans certains cas, la mise en avant systématique de la parole officielle israélienne, au détriment de la réalité sur le terrain à Gaza, est une forme de désinformation ou de parti-pris.

Cette approche peut involontairement :

4. Risques de confusion : dénoncer les crimes sans nourrir la haine

Il est crucial de faire la distinction entre la critique légitime de l’action d’un gouvernement, fut-il israélien, et toute généralisation visant une communauté entière, notamment les Juifs, en France ou ailleurs.

La vigilance contre l'antisémitisme doit aller de pair avec la vigilance contre l'impunité, qu'elle vienne d’un État ou d’un groupe armé.

Conclusion

La crise à Gaza est un test moral et politique majeur pour les démocraties occidentales. Ignorer ou relativiser les souffrances du peuple palestinien revient à compromettre les principes universels que ces États prétendent défendre. Mais il faut aussi être attentif à ne pas laisser cette colère, légitime dans sa source, se transformer en haine injustifiée envers des communautés entières.

La justice exige la responsabilité de tous les acteurs impliqués, mais aussi la rigueur des discours et la lucidité des analyses. C’est dans cet équilibre que réside l’espoir d’une paix véritable et d’une mémoire qui ne trahit ni les victimes palestiniennes ni les valeurs démocratiques.


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