Syrie : on prépare la suite.

par PAF 2.0 (Politique arabe de la France)
jeudi 20 octobre 2005

Selon le Washington Post (et c’est une information qui est dans l’air depuis plusieurs semaines), Paris et Washington travaillent à deux résolutions du Conseil de sécurité visant la Syrie, dans la foulée des rapports Mehlis (sur l’assassinat d’Hariri) et Roed-Larsen (sur l’application de la résolution 1559) dont la sortie est maintenant imminente.
The United States and France are planning to introduce two U.N. resolutions next week aimed at holding Syria to account for meddling in Lebanon and for its alleged links to the assassination of former Lebanese prime minister Rafiq Hariri, according to several sources close to the diplomacy.
Le Quai d’Orsay (dans son point de presse quotidien) n’a pas même souhaité démentir.


Les rapports de MM. Mehlis et Roed-Larsen seront remis dans les prochains jours au Secrétaire général des Nations Unies, puis transmis au Conseil de sécurité pour examen.

Dans ce contexte, il est naturel que notre délégation auprès des Nations Unies ait tous les contacts utiles avec nos différents partenaires pour préparer les étapes ultérieures.
Condi Rice ne veut apparemment pas (contrairement à certains néo-conservateurs de l’administration américaine) d’un changement de régime à Damas, mais souhaite un régime affaibli et impuissant qui, sous la pression internationale, renoncerait à son comportement actuel (attentats au Liban, soutien au Hezbollah, soutien aux groupes palestiniens armés au Liban, soutien aux mouvements terroristes palestiniens à Gaza et en Cisjordanie et, surtout, frontière passoire avec l’Irak permettant à des combattants arabes, souvent des islamistes prêts aux attentats suicides, d’aller tuer des soldats américains) et se plierait aux exigences américaines. La France non plus, traditionnellement attachée au statu quo au Moyen-Orient, ne veut pas voir Bachar tomber, mais tient à ce qu’il laisse le Liban tranquille, cesse de le terroriser et lui permette de prendre la voie du redressement économique. Les Libanais seuls ont assez de problèmes à régler comme cela.

Si ce sont encore les États-Unis et la France qui vont co-sponsoriser les résolutions sur la Syrie (comme avec la 1559 et la 1595), leurs intérêts restent divergents. Les États-Unis veulent avant tout régler le problème de la frontière avec l’Irak. La France n’est pas sur cette question l’alliée que les Américains méritent.
The scope of any punitive action against Syria is also under discussion, diplomats said. The Bush administration has considered language critical of Syria for support of terrorism that could also be used to punish or pressure Damascus for aiding extremists in Iraq, envoys familiar with the diplomacy said.

But France and other nations want the focus to be limited to Syria’s intervention in Lebanon, mainly to prevent Arab backlash at a time of public anger over the U.S.-led invasion of Iraq. Of particular concern is the position of Algeria, whose socialist government has been close to Damascus in the past. Also, Algeria is now the Arab representative on the 15-member Security Council. Un allié qui se respecte serait capable de mettre le pression nécessaire sur l’Algérie (qui est quand même bien loin de la zone de combats) pour qu’elle coopère gentiment. On se souvient d’ailleurs que l’Algérie s’était abstenue lors du dernier vote de l’AIEA sur l’Iran. L’Algérie n’est pas, à ma connaissance, un cador international et la France, si elle était un allié fiable, mettrait dans sa poche le futur « ami » en deux minutes. Mais, au fait, en a-t-elle les moyens ? Ou s’agirait-il plutôt de ne pas trop en faire pour l’Amérique ?


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