Trump citant le général MacArthur : « Ne jamais laisser l’Allemagne se réarmer »

Trump signale à l’Allemagne de ne pas se militariser en rappelant l’avertissement général MacArthur de « ne jamais laisser l'Allemagne se réarmer », tout en montrant de l’ironie envers le chancelier allemand venu à Washington le rencontrer. 

Observateur Continental soulignait que Trump « après de nombreuses menaces, de nombreux désaccords avec la politique allemande » lors de son premier mandat (20 janv. 2017 – 20 janv. 2021), « en retirant ses soldats, les USA font un cadeau à la Russie ». C’était avant le début du conflit ukrainien datant de février 2022. Trump avait, alors, déclaré selon le Wall Street Journal vouloir retirer 9.500 soldats américains d'Allemagne. Le Washinbgton Post tablait sur le retrait de 12.000 soldats. Observateur Continental rapportait : « 34.500 soldats américains sont actuellement stationnés en Allemagne. 17.000 fonctionnaires américains et 12.000 civils allemands travaillent pour les forces armées américaines ». 

Lors de la rencontre de jeudi à Washington avec le chancelier allemand, Friedrich Merz, Trump, dans ce qui semble être un revirement par rapport à son premier mandat, a déclaré aux journalistes que « les États-Unis maintiendraient les dizaines de milliers de soldats basés en Allemagne dans ce pays, où se trouvent certaines des plus grandes bases américaines en Europe ». Trump a stipulé : « La réponse est oui ». « Nous en discuterons. Mais s'ils le souhaitent, oui », a-t-il dit. « Nous en avons beaucoup, environ 45.000, c'est beaucoup de soldats. C'est une ville », a poursuivi Trump, ajoutant que leur présence était bénéfique pour l'économie allemande, car ils sont très bien payés et dépensent beaucoup d'argent là-bas ». Pour le Zeit, « Trump redonne espoir à Berlin », mais rien n’est certain car le président US change souvent d’avis. 

Le Zeit souligne, par ailleurs : « Selon les derniers chiffres du Commandement des États-Unis en Europe (EUCOM), environ 78.000 soldats américains sont actuellement stationnés en Europe, dont environ 37.000 en Allemagne. Ce nombre évolue régulièrement en fonction des rotations et des exercices dans la région ». L’annonce du retrait des soldats US lors du premier mandat de Trump avait alors été décrit, d’après Zeit, « comme une mesure punitive pour ce qu’il considérait comme un manque de dépenses militaires allemandes ». 

Cependant, en raison des remarques faites par Trump sur le ton de la blague à l’encontre de Merz, en évoquant l'augmentation des dépenses de défense de l'Allemagne, le président des États-Unis a rappelé le célèbre avertissement du général MacArthur de « ne jamais laisser l'Allemagne se réarmer » tout en faisant savoir que « cet investissement militaire supplémentaire » est « comme une évolution positive, mais jusqu'à un certain point ». Trump a plaisanté en affirmant qu'il pourrait un jour demander à l'Allemagne de cesser de développer son armée, affichant un mélange d'humour et de prudence face au rôle croissant de l'Allemagne dans la défense. 

Le 15 mai dernier, Merz a promis de doter l'Allemagne de « l'armée conventionnelle la plus puissante d'Europe ». La volte-face de Trump sur sa volonté de retirer des soldats US d’Allemagne, s’exlique-t-elle par son inquiétude de revoir Berlin se réarmer et d’obtenir l’armée la plus puissante du continent européen ? 

Pour le Berliner Zeitung, le déplacement de Merz à Washington n’a pas a été couronné de succès. 

Le niveau de méfiance de Trump envers l’Allemagne se résume ici. Assis dans le Bureau Ovale, Merz et Trump discutaient du bilan des morts du conflit ukrainien. Alors qu'il souhaitait discuter des moyens de mettre fin au conflit russo-ukrainien actuel, le chancelier allemand a noté la date du 6 juin qui marque le 81è anniversaire du débarquement allié en Normandie (l'opération Overlord) : « Je suis ici, Monsieur le Président, pour discuter avec vous plus tard de la manière dont nous pourrions contribuer à cet objectif. Nous recherchons tous des mesures et des instruments pour mettre fin à cette guerre terroriste. Et puis, permettez-moi de vous rappeler que nous célébrons demain le 6 juin. C'est l'anniversaire du jour J, jour où les Américains ont mis fin à une guerre en Europe ». À ce moment-là, Trump l’a interrompu, semblant ironiser à l'adresse de Merz : « Ce n'était pas une journée agréable pour vous ». 

Philippe Rosenthal 

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Source : https://pierreduval.substack.com/p/trump-citant-le-general-macarthur