Le grand silence

par ysengrin
samedi 24 juillet 2021

Une invitation à la méditation et au recueillement...

"vivre aussi continuellement que possible dans la lumière de l'amour de Dieu"

Un lieu, austère et majestueux, hors du temps et retiré du monde, des moines silencieux, une vie de prière et de recueillement, des hommes en soutane qui passent le plus clair de leur temps à prier. 

Les chartreux sont des moines "contemplatifs", leur but unique et exclusif, c'est d'accueillir "l'amour de Dieu", en cultivant le silence, et la prière "pure et continuelle".

Pour atteindre cet état d'ouverture et de réceptivité au mystère divin, les moines pratiquent donc la solitude et le silence, et une liturgie (l'office), très épurée.

La solitude (relative) est assurée d'une part, par la clôture, le mur d'enceinte du monastère, d'autre part la cellule, chambre individuelle dans laquelle le moine passe le plus clair de son temps.

Encore ces deux moyens n'assurent-ils qu'une solitude extérieure. Ce n'est là qu'un premier pas qui cherche à favoriser la solitude intérieure, ou pureté du cœur : tenir son esprit éloigné de tout ce qui n'est pas Dieu ou ne conduit pas à Dieu. C'est à ce niveau que le chartreux rencontre les caprices de son imagination et les fluctuations de sa sensibilité. Aussi longtemps que le moine discute avec son "moi", ses sensibilités, ses pensées inutiles, ses désirs irréels, il n'est pas encore centré sur Dieu. C'est ici qu'il fait l'expérience de sa fragilité et de la puissance de l'Esprit et qu'il apprend peu à peu « …l'habitude de l'écoute tranquille du cœur qui permette à Dieu d'y pénétrer par tous les chemins et tous les accès. »

La liturgie cartusienne, autre moyen de trouver le contact divin, très simple, comporte, on s'en serait douté, de nombreux temps de silence et de "méditation", où la musique est présente à travers un seul instrument : la voix humaine et le chant grégorien.

L'ordre des chartreux a été fondé il y à neuf siècles, par Saint Bruno, né à Cologne, en 1030.

 

L'ordre compte encore aujourd'hui 24 monastères dans le monde, dont 6 implantés en France, un en Suisse. L'Espagne compte 4 monastères, l'Italie en abrite 4 également on en trouve encore en Allemagne, au Brésil, aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne, au Portugal, en Corée du Sud, et même un en Slovénie.

Les débuts du monachisme en Europe sont difficile à situer, on admet généralement qu'il nous vient d'Orient, et qu'il s'est inspiré des expériences des ermites et des premières communautés chrétiennes en Egypte et au Moyen-Orient.

Par contre on connaît mieux les périodes d'essor du monachisme et de son formidable développement au milieu du Moyen Âge, à l'époque où notre pays s'est couvert d'un "blanc manteau d'églises" ; époque qui correspond, également à une période de "crise", à travers tout le monde occidental, au moment des grandes invasions barbares, et donc de l'écroulement de l'Empire romain occidental.

Je crois comme l'a dit un certain Malraux, que le 21ème siècle sera "spirituel" ; je pense également que les "crises" que nous vivons, et que nous voyons se développer, ne peuvent se résumer à leurs dimensions économique et comptable.

Les moines, par leur exemple, leur sérénité, leur joie de vivre et leur simplicité, nous donnent peut être quelques clefs pour prendre du recul, changer de regard sur ce qui est véritablement essentiel, ouvrir une porte vers plus de profondeur et d'amour.

" À la louange de la gloire de Dieu, Le Christ, Verbe du Père, depuis toujours a choisi par l'Esprit Saint des hommes pour les mener en solitude et se les unir dans un amour intime."


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