Affaire Calipari : in-censé...

par Jean Véronis
mercredi 11 mai 2005

L’Italie a été fortement secouée par la libération mouvementée de la journaliste Giulana Sgrena, otage en Irak. On sait que la voiture qui la libérait a été prise sous le feu « ami » des troupes américaines, et que le chef des services secrets italiens, Nicola Calipari a été tué en protégeant la journaliste, qui n’a été que blessée. L’enquête italienne semble finalement révéler un manque patent de maîtrise et d’expérience des soldats impliqués, et un manque de communication difficile à croire pour une armée qui se présente comme le champion de la haute technologie.

L’armée américaine, embarrassée, a fourni aux italiens un rapport « caviardé » : des passages nombreux en ont été censurés, officiellement pour cacher des données personnelles, comme le nom des soldats qui ont tiré. Le rapport résultant est un fichier pdf dans lequel des passages ont été noircis, qui a été publié par les médias italiens.

Aussi incroyable que cela puisse paraître, les services de l’armée U.S. n’ont pas pensé à protéger adéquatement le document. Celui-ci a été écrit avec MSWord. Les passages ont dû en être noircis avec la fonction « stabilo » qui permet de surligner des passages en couleur, et le tout a été converti avec Acrobat PDFMaker 6.0, sans aucun mot de passe...

Résultat : aussitôt après sa publication, un bloggueur italien ouvrait le document avec Acrobat, sélectionnait le tout, faisait un copier-coller et récupérait le document en format lisible dans son éditeur de texte. Ce n’est pas un travail de hacker professionnel : vous pouvez faire l’expérience vous-même à la maison à partir du fichier pdf ci-dessus ! Évidemment il republiait la version dé-caviardée sur son blog.

Les éléments censurés sont plus qu’intéressants, et un tel amateurisme dans l’armée la plus puissante du monde laisse rêveur...

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