Espionnage réussi, trahison ou amateurisme ? Diffusion par le renseignement russe d’une conversation entre officiers allemands

par Renaud Bouchard
mardi 5 mars 2024

Quand M. Boris Pistorius, chef du ministère fédéral de la Défense (Bundesministerium der Verteidigung, BMVg), commente une conversation entre officiers allemands.

 

« Un secret a toujours la forme d'une oreille » 

Jean Cocteau, Le Rappel à l'ordre , Stock, (1922-1926)

 

Il existe dans tous les pays, dans toutes les Armées, dans tous les services spéciaux « des renseignements d’ordre militaire, diplomatique, économique ou industriel qui, par leur nature, ne doivent être connus que des personnes qualifiées pour les détenir et doivent dans l’intérêt de la défense nationale être tenus secrets à toute personne ».

Mais que se passe-t-il quand ceux à qui il incombe de se taire ou de parler avec la plus grande prudence se mettent à bavarder inconsidérément ?

La réponse est très simple : ils sont écoutés. Toujours. A chaque instant.

Dans d'autres circonstances comme dans d'autres pays pour lesquels la guerre et le renseignement sont une et même chose d'une importance capitale, l'incident qui vient de se produire en Europe, quelque part en Allemagne, se serait discrètement terminé par la neutralisation immédiate – traduisez la disparition pure et simple – dans une discrétion absolue, des perroquets et mainates imprudents. Une « opération fusibles », en quelque sorte.

Et voilà que l'on nous parle de guerre. Contre la Russie.

Les lecteurs anglophones liront avec intérêt les indications et analyses particulièrement bien sourcées qui figurent dans le lien ci-après :

https://mail.google.com/mail/u/0/?hl=fr#inbox/FMfcgzGxRxFjQjfstGgGNPQGWksLJrxL

M. Boris Pistorius, chef du ministère de la Défense :

L'enregistrement publié d'une conversation entre officiers allemands sur l'Ukraine et une éventuelle attaque sur le pont de Crimée n'était donc pas destiné au grand public. Le ministre allemand de la Défense, Boris Pistorius, l'a annoncé le 3 mars.

Chacun sera rassuré. En revanche d'autres oreilles ont parfaitement enregistré le message.

https://zn21g5kls-n995.bitchute.com/nnwlaOOuDM1W/oMieLxlcn9l6.mp4

« Il est clair qu'une grande partie des informations discutées au cours de cette conversation étaient déjà connues grâce au débat public, ce qui, dans l'ensemble, ne s'applique pas à l'autre partie. Nous devons clarifier pourquoi cela a été discuté à ce moment-là et si cela aurait pu être discuté », a déclaré M.Pistorius, cité par le journal Bild .

Il a exprimé l'espoir que les premiers résultats de l'inspection liée à l'incident seront disponibles au début de la semaine prochaine. Le ministre n'a pas exclu que le parquet général allemand ouvre une procédure sur cet incident et a indiqué qu'il était nécessaire de vérifier si les règles de sécurité informatique n'avaient pas été violées. Par principe, je ne spécule pas sur les implications personnelles tant que l'enquête n'est pas terminée", a encore déclaré M.Pistorius.

Selon lui, outre l'enregistrement publié de la conversation entre officiers allemands, il n'a actuellement pas connaissance d'autres fuites d'informations. Nul doute que s'il existe d'autres fuites qui viendraient à être tues d'autres pourraient se charger d'en faire état, selon les nécessités du moment, les complications, les incertitudes diplomatiques et militaires etc.

Dans le même temps, M.Pistorius a ajouté que l'armée allemande avait discuté de différents scénarios, mais que cela ne signifiait pas un feu vert pour la fourniture de missiles de croisière Taurus à l'Ukraine. Il a à ce propos précisé que les plans discutés par les officiers excluaient la participation de l'Allemagne au conflit ukrainien (sans doute à l'instar de la France et du Royaume-Uni qui fournissent canons César et missiles StormShadow/ SCALP mais ne sauraient surtout pas être considérés comme co-belligérants, n'est-ce pas ?)

 

Missile de croisière air-sol germano-suédois Taurus KEPD- 350-.https://fr.wikipedia.org/wiki/TAURUS_KEPD_350

M.Pistorius a également déclaré que la publication de la conversation entre les militaires allemands faisait partie de la prétendue « guerre de l’information » de la Russie (avec comme nuance majeure que la Russie mène pour sa part une guerre de l'information très professionnelle, fort éloignée de l'amateurisme ici évoqué).

Champignon à l’horizon : on parle en Occident d’envoyer des troupes en UkraineLe président français exhorté à empêcher la Russie de gagner

Le 1er mars 2024, la rédactrice en chef de la chaîne de télévision russe RT, Margarita Simonyan, a donc publié une transcription complète de la discussion entre de hauts responsables de l'armée allemande au sujet des frappes de missiles Taurus sur le pont de Crimée. Selon elle, la conversation a eu lieu le 19 février 2024. Au cours de cette réunion, l'armée a également discuté de la fourniture de missiles Taurus à l'Ukraine.

Un fragment d'un enregistrement audio de représentants de l'armée de l'air allemande indique que les officiers ont discuté du nombre de ces obus nécessaires pour attaquer le pont de Crimée et de l'efficacité d'une telle frappe. La conversation a eu lieu entre le chef du département des opérations et des exercices du commandement de l'armée de l'air de la Bundeswehr -M.Frank Graefe-, l'inspecteur de la BBC de la Bundeswehr -M.Ingo Gerhartz-, un employé du centre des opérations aériennes du commandement spatial de la Bundeswehr- M.Stefan Fenske-, et un employé du même département. du nom de Frostedte.

https://iz.ru/video/embed/1658741#inside

L’enregistrement complet est ici https://t.me/margaritasimonyan/13763&nbsp ; et sa transcription intégrale rapportée ci-dessous, en Anglais :

https://sputnikglobe.com/20240301/full-transcript-of-german-top-military-officials-leaked-plot-to-attack-crimean-bridge-1117078481.html

Une écoute téléphonique explosive de la Bundeswehr : des généraux allemands ont dévoilé qu'ils planifiaient une frappe à Kertch

L'agence DPA, citant un représentant du ministère allemand de la Défense, a relaté qu'une enquête avait été ouverte sur une éventuelle interception de messages de l'armée de l'air allemande concernant la fourniture de missiles Taurus à l'Ukraine pour des attaques sur le pont de Crimée .

Le 2 mars, le chancelier allemand Olaf Scholz a déclaré que les autorités du pays enquêtaient rapidement sur la situation entourant la publication d'un enregistrement de la conversation des officiers. Il a également indiqué que ce qui était survenu constituait un « problème très sérieux ». Selon lui, l’incident fait l’objet d’une enquête « très minutieuse, très intensive et très rapide ».

Le même jour, le ministère allemand de la Défense a confirmé que l'armée allemande avait effectivement mis sur écoute les conversations d'officiers sur la possibilité d'attaques sur le pont de Crimée, dont l'enregistrement avait été intercepté et était parvenu du côté russe.

 

Beaucoup attribuent naturellement la fuite au GRU russe (Direction générale des renseignements (GRU) de l'État-Major des Forces armées de la fédération de Russie ou Главное разведывательное управление Генерального штаба Вооружённых Сил Российской Федерации) mais il semble tout aussi – sinon plus – plausible qu’elle ait été divulguée par des initiés allemands eux-mêmes afin de contrecarrer les plans de leur propre État profond, clairement déterminé à déclencher une Troisième Guerre mondiale.

Nous serions là face à l'hypothèse d'une trahison interne.

Dans les deux cas le résultat est le même, avec comme dénominateur commun le déclenchement d'une chasse aux sorcières pour savoir qui a non pas parlé, mais bien divulgué ou permis la divulgation de cet entretien.

https://historizo.cafeduweb.com/lire/12535-campagnes-guerre-anti-bavards.html

Avant que quiconque n'en remette en question l’authenticité, commençons par la validation du Spiegel, qui la juge très probablement légitime et écrit :

"Après une première analyse, il est présumé que l'enregistrement de la réunion est authentique. Selon la première évaluation, la possibilité d'une falsification utilisant l'IA est largement exclue", rapporte la publication. Alors, que s'et-il passé ?i

 

I- Genèse : que s'est-il passé ?

Des médias russes ont diffusé vendredi un enregistrement de hauts gradés allemands discutant d'une livraison d'armes à Kiev en vue de frappes sur la Crimée. La France est également citée."Que peut faire le Taurus  ? Et comment est-il utilisé  ?", s'interroge l'un des interlocuteurs. "Si jamais nous décidions politiquement de soutenir l'Ukraine dans ce domaine", précise-t-il, l'air grave. Des propos ultra-sensibles qui n'auraient jamais dû fuiter. Pourtant, une discussion confidentielle entre plusieurs officiers allemands de haut rang s'est bien retrouvée sur les réseaux sociaux et dans les médias russes, vendredi 1er mars.

 

A- De quoi a-t-on parlé ?

Il y est question de l'hypothèse de la livraison à Kiev de missiles longue portée et de potentielles cibles à viser. Bien embarrassé, le chancelier allemand, Olaf Scholz, évoque "une affaire très grave" qui "fait désormais l'objet d'une enquête très minutieuse, très approfondie et très rapide". Voici ce que l'on sait de ce scandale qui a éclaté outre-Rhin. 

 

B- Comment en a-t-on parlé ?

Un fichier audio de plus d'une demi-heure a été rendu public sur les réseaux sociaux russes vendredi dernier. La première à le publier n'est autre que Margarita Simonyan, rédactrice en chef de la chaîne d'Etat russe RT, qui date cet échange au 19 février.Dans cette conversation plusieurs officiers allemands de haut rang échangent. Parmi eux, le commandant en chef de l'armée de l'air, le général Ingo Gerhartz. Les interlocuteurs discutent notamment de l'hypothèse de la livraison à Kiev de missiles à longue portée Taurus, de fabrication allemande, de ce qui serait nécessaire pour permettre aux forces ukrainiennes de les utiliser et de leur impact éventuel.

Les officiers évoquent en particulier l'option de frappes visant le stratégique pont de Crimée reliant la péninsule de Kertch et le territoire russe, l'un d'eux soulignant qu'il faudrait entre dix et vingt missiles pour en venir à bout. La péninsule de Crimée est redevenue russe en 2014.

 

II- D'où viendrait la « fuite » ou Cui Bono ?

 

Et l'on apprend, selon le Spiegel, que la visioconférence a eu lieu...via la plateforme publique WebEx, et non via un réseau interne ultra-sécurisé de la Luftwaffe, l'armée de l'air allemande. Pourquoi pas non plus grâce à un hacker stagiaire via Instagram ou Tik Tok, en direct ?

Interrogé par la télévision publique ARD, Roderich Kiesewetter, député du principal parti d'opposition, la CDU, avance qu'un participant russe s'est probablement connecté à la réunion en ligne, sans que personne ne s'en aperçoive. Cet ancien colonel, expert des questions de défense, émet en effet l'hypothèse que Moscou a pu obtenir les données d'accès à la réunion.

Reste à savoir comment, même si chacun sait que les réseaux bourdonnent de conversations et qu'il suffit d'une veille professionnelle militaire prête à réagir à des noms ou des mots-clés pour se mettre à l'écoute. Les questions posées induisent les réponses, comme chacun sait. La Russie a-t-elle espionné l'armée allemande ? Y a-t-il une taupe au sein de la Bundeswehr ? Pour le moment, pas de réponse, même si tout est bien évidemment possible et plausible.

Toujours selon Roderich Kiesewetter, "la conversation a été ébruitée à dessein par la Russie à ce moment précis, avec un objectif bien particulier", celui de tuer dans l'œuf le débat en Allemagne autour de la livraison des missiles Taurus à Kiev. "D'autres conversations ont certainement été écoutées et seront diffusées ultérieurement pour servir les intérêts de la Russie", a prédit l'élu sur la chaîne de télévision ZDF.

Pour Marie-Agnes Strack-Zimmermann, l'experte sur les questions de défense du parti libéral FDP, l'intention de Moscou "est évidente". Il s'agit d'"intimider" Olaf Scholz pour qu'il ne revienne pas sur son refus de livraison des Taurus, explique-t-elle au groupe de presse allemand Funke.

 

A- Une fuite stratégiquement et tactiquement bien embarrassante pour les alliés de l'Ukraine

Le fait est que cette conversation préparatoire semble-t-il à un briefing pour le gouvernement allemand, place l'Allemagne en porte-à-faux.

D'une part, l'Allemagne refuse jusqu'ici officiellement toute livraison de ses missiles longue portée, pourtant réclamés haut et fort par Kiev, de crainte d'une escalade dans le conflit. Ces engins ont une portée de plus de 500 km et pourraient atteindre Moscou.

D'autre part, dans l'enregistrement, les participants évoquent aussi les livraisons et l'emploi de missiles longue portée Scalp, fournis depuis l'an dernier par la France et la Grande-Bretagne à l'Ukraine. Cette partie de l'écoute est l'une des plus gênantes pour Berlin, car elle dévoile des informations confidentielles de pays alliés.

Mais à l'heure actuelle le but (comme dans toute bonne affaire de renseignements) a bien été atteint. 

L'affaire gêne au plus sommet de l'Etat allemand. Le chancelier Olaf Scholz parle d'une "affaire très grave", qui fait désormais "l'objet d'une enquête très minutieuse, très approfondie et très rapide". De son côté, le ministère de la Défense confirme qu'un échange secret de l'armée a bien fait l'objet d'une écoute illégale. "Selon notre évaluation, une conversation au sein de la division de l'armée de l'air a été interceptée", a admis une porte-parole à l'AFP. Néanmoins, "nous ne sommes pas en mesure de dire avec certitude si des modifications ont été apportées à la version enregistrée ou transcrite qui circule sur les réseaux sociaux".

Peu importe, en réalité. Le principal est connu et le GRU se fera un plaisir, si nécessaire, de colorier les images, relier les points entre eux, et compléter les silences.

 

B- En attendant la suite :

Les responsables allemands redoutent beaucoup pour leur part que cette écoute - dont on dira encore par prudence et euphémisme qu'elle est présumée - ne soit pas isolée. 

"La question se pose de savoir s'il s'agit d'une affaire exceptionnelle ou d'un problème de sécurité structurel" au sein de l'armée allemande, a déclaré le président écologiste de la commission parlementaire allemande de contrôle des services secrets, Konstantin von Notz, aux journaux du groupe RND. De son côté, la commissaire parlementaire aux forces armées du Bundestag, Eva Högl, appelle auprès de RND à en tirer des conséquences. 

Assisterait-on à une réminiscence du souvenir du célèbre espion Willy Lehmann (personnage réel)/ Stierlitz (personnage fictif) objet en Russie d'un très célèbre feuilleton relatant les exploits d'un James Bond Russe dans l'Allemagne nazie ii ?

"D'abord, tous les responsables à tous les niveaux de la Bundeswehr doivent immédiatement être formés de manière approfondie à la communication sécurisée, souhaite la députée du SPD. Il faut ensuite garantir que des informations et des communications sécurisées et secrètes soient possibles de manière stable."

Silence ! Des oreilles ennemies nous écoutent...Il est temps de s'en rendre compte, n'est-ce pas ?

Propos ahurissants qui montrent bien qu'entre wokisme et écologie le renseignement militaire et le contre-espionnage ont peut-être un peu perdu la main...

 

III- Pendant ce temps, à Vera Cruz... Paris n'a pas encore réagi et Moscou s'indigne.

 

La chaîne de télévision publique ARD parle de "catastrophe" pour les services secrets allemands, accusés de légèreté dans leurs mesures de sécurité. Depuis quelques jours, Olaf Scholz essuie "des critiques d'une violence inhabituelle" au Royaume-Uni, observe également le quotidien Handelsblatt. La France, pourtant citée dans cet échange entre officiers allemands, n'a pas encore fait de commentaire.En revanche, cette fuite n'a pas manqué de faire réagir en Russie. Le chef de la diplomatie, Sergueï Lavrov, veut voir dans cette affaire l'illustration "que le camp de la guerre en Europe est toujours très, très fort". "Nos rivaux de toujours, les Allemands, sont redevenus nos ennemis jurés", écrit pour sa part Dmitri Medvedev sur son compte Telegram. A tel point qu'ils préparent des tirs de missiles pour frapper "la patrie" russe, croit le numéro 2 du Conseil de sécurité russe.

Mais voilà que le ministère russe des Affaires étrangères a annoncé ce même 4 mars 2024 avoir entrepris une démarche auprès de l'ambassadeur allemand Alexander Lambsdorff et exigé de recevoir des explications au sujet de la publication de conversations entre officiers de la Bundeswehr sur des attaques sur le territoire russe.

 Le message correspondant a été publié sur le site Internet du département diplomatique le 4 mars.

« Au cours de sa démarche, le ministère russe des Affaires étrangères a demandé à l'ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République fédérale d'Allemagne A. Graf Lambsdorff une explication à propos de la discussion lors d'une conversation entre officiers supérieurs allemands sur la possibilité de fournir au régime de Kiev des armes à longue portée . "Les missiles de croisière Taurus à grande portée, ainsi que la fourniture aux forces armées ukrainiennes d'une assistance pratique pour leur utilisation à des fins de combat en Russie", indique le communiqué.

En outre, le ministère russe des Affaires étrangères a souligné que cette situation démontre clairement l'implication de « l'Occident collectif » dans le conflit en Ukraine. Le diplomate allemand a également été informé de ce que les tentatives des autorités allemandes visant à restreindre le travail des journalistes russes étaient inacceptables. De telles actions ne resteront pas sans réponse, a par ailleurs noté le département diplomatique.

L'ambassadeur allemand Lambsdorff a été convoqué au ministère russe des Affaires étrangères plus tôt dans la journée. 

Une source diplomatique a en outre déclaré aux Izvestia que lors de la communication avec l'ambassadeur au département, en plus de discuter de l'enregistrement de la conversation, "d'autres questions seront abordées " . Le diplomate allemand est resté plus d'une heure dans le bâtiment du ministère puis est reparti sans répondre aux questions des journalistes .

Situation complexe...mais courante dans le métier de CMD (Chef de Mission Diplomatique).

 

 

Quels enseignements tirer de cette « fuite » ?

Ces révélations combinées dressent un tableau sombre de la véritable implication de l’OTAN dans la guerre comme du désarroi total dans lequel se trouvent l’OTAN et l’Occident. Le désordre et l'amateurisme sont évidents.

En fin de compte, l’ensemble de la conversation allemande à propos des missiles Taurus est assez risible étant donné que dans l’enregistrement le haut commandement allemand déplore ouvertement ne disposer que d’une cinquantaine de missiles Taurus qu’il pourrait potentiellement donner, admettant que « cela ne changerait pas la guerre ».

En outre, l’enregistrement confirme non seulement qu'il faudrait plus de 10 à 20 missiles pour détruire des ouvrages d'art renforcés, mais que le pont de Kertch en particulier nécessiterait un nombre de missiles beaucoup plus important pour être détruit.

Cela condamne à peu près une telle opération à l’invraisemblance ; dans leur enregistrement, les Allemands dévoilent un autre secret : selon eux, l'Ukraine ne dispose que d'un nombre « à un chiffre » d'avions Su-24, c'est-à-dire moins de 10 appareils. On comprend donc qu'afin d'atteindre le pont avec la vingtaine de missiles Taurus nécessaires pour le détruire, on aurait besoin d'un effectif assez important d'avions lançant simultanément les missiles.

Deuxièmement, il y a très peu de chances qu'un si grand nombre de missiles contournent la défense aérienne russe sur le pont, laquelle est jusqu'à présent plutôt impénétrable. Même avec une attaque de saturation, un ou deux missiles pourraient passer, mais certainement pas 10 à 20 engins, et ce d'autant plus que des attaques de saturation précédemment tentées ont toutes échoué. Kertch est une région où la Russie n’a pas relâché sa défense aérienne et où elle semble disposer de ses systèmes les plus puissants et de ses meilleurs équipages. C’est pourquoi l’Ukraine a été contrainte de s’appuyer soit sur des frappes de drones navals, soit sur de véritables attentats suicides terroristes.

Les principaux points à retenir sont les suivants :
 

Sources :
 

iOn se rapportera comme source du présent article à la très bonne analyse in extenso , publiée par France-Info, https://www.francetvinfo.fr/monde/europe/manifestations-en-ukraine/guerre-en-ukraine-ce-que-l-on-sait-de-la-fuite-de-conversations-secretes-entre-des-officiers-allemands_6401806.html

 

iiJulian Semenov, Max-Otto von Stierlitz, https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/personnages-en-personne/max-von-stierlitz-ou-le-james-bond-sovietique-9201209&nbsp ; et surtout, comme introduction à l'excellente série télévisée intitulée 17 moments de printemps https://youtu.be/Ka9KeaTN6aw?t=57 et https://hajde.fr/russie/17-moments-du-printemps/

On attend la suite.

 


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