Un travail de qualité socialement responsable ?

par Olivier Piazza
mercredi 29 juin 2005

Depuis 1995, trois grands Professeurs de Psychologie américains, Mihaly Csikszentmihalyi, William Damon et Howard Gardner, conduisent un important groupe de travail nommé GoodWork Project.

Leur définition est assez simple : un travail de qualité et socialement responsable. A toute situation professionnelle donnée, il est possible de répondre de plusieurs manières. Certaines solutions répondent aux exigences du métier, elles remplissent alors la condition technique. Parmi ces solutions, certaines seulement répondent à la deuxième condition d’éligibilité pour être qualifiée de GoodWork : la prise en compte globale de la communauté dans laquelle s’inscrit le projet, la qualité éthique.

Les auteurs rappellent qu’au quotidien nombre de salariés exécutent des missions uniquement selon l’angle technique. Une fois rentrés chez eux, ces individus ne sont pas pleinement satisfaits de leur activité. Ils n’ont pas le sentiment d’agir humainement, en adéquation avec leurs principes. Parfois, ils ont même renié certaines de leurs valeurs les plus chères.
Alors pourquoi ? Est-ce inévitable ? Y aurait-il incompatibilité entre les forces du marché, si puissantes, et les aspirations humaines les plus nobles ?

Les auteurs ne manquent pas de noter que l’option « par défaut » de l’homme est celle du « compromised work », ne répondant qu’aux exigences techniques. Cette option est plus facile, plus rapide et moins coûteuse à court terme. L’option good work demande plus d’efforts. C’est certainement pour cela qu’un travail d’éducation doit être entrepris, afin de le favoriser et réussir enfin à concilier développement économique et réduction des inégalités, respect des équilibres écologiques, protection de la planète et de la diversité.

Avec dix années de recul et plus de mille interviews, des dizaines de publications et de livres parus, les auteurs continuent de croire, plus que jamais, que le « GoodWork » se cultive, en apprenant par exemple aux jeunes à ne pas tomber dans ces compromis faciles qui remettent à plus tard les questions éthiques importantes.

En 1998, la Scandinavie lançait son programme GoodWork, sous l’égide de Hans Henrik Knoop, spécialiste de l’éducation à l’Université de Copenhague.

Et en France ?


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