Bayrou...pète les plombs !

par olivier cabanel
jeudi 27 février 2025

Le scandale de Bétharram n’en finit pas de faire des vagues, et jusqu’à Macron, ils sont nombreux à être éclaboussés…

La cote de popularité du président de la République qui n’était pas bien vaillante continue de s’effondrer... quant à celle du 1er ministre, elle chute drastiquement.

S’il faut en croire Céline Bracq, directrice d’Odoxa : « Jamais aucun chef de gouvernement n’avait enregistré un niveau aussi bas, deux mois après sa nomination »... il est à 26 % frisant ainsi le record d’impopularité qu’avait connu Manuel Valls. Lien

...et le chef de l’état ne fait pas mieux avec ses 25 %. lien

Alors que, dans l’affaire Bétharram, un surveillant de l’établissement, mis en examen, vient d’être écroué, Bayrou est visé par une nouvelle plainte pour non dénonciation de crime ou délit, plainte portée par un certain R.D. âgé de 56 ans, élève durant l’année scolaire 1987/1988, en présence d’Hélène, âgée aujourd’hui de 52 ans, fille aînée du 1er ministre, assistent aux scènes de violence. Lien

En effet, il ne faut pas oublier que, selon l’adage, « qui ne dit mot, consent »... et qu’en conséquence, se taire place l’intéressé dans la case « complice », et c’est puni par la loi.

S’il faut en croire Élise Do Marcolino qui s’exprime dans les colonnes du Midi Libre, la non dénonciation de crime ou de délit concernant les violences sur mineurs est un délit condamné par l’article 434-3 du code pénal : « le fait, pour quiconque ayant connaissance de privations, de mauvais traitements ou d’agression, ou d’atteintes sexuelles, infligées à un mineur (…) de ne pas en informer les autorités judiciaires ou administratives ou de continuer à ne pas informer ces autorités tant que des infractions n’ont pas cessé est puni de 3 ans d’emprisonnement et de 45 000 € d’amende. (…) lorsque ça concerne un mineur de moins de 15 ans, les peines sont portées à 5 ans d’emprisonnement, et 75 000 euros d’amende ».

Et ce texte pourrait être amené à évoluer, suite à une proposition de loi déposée en novembre 2024, visant à être une réponse à une zone grise « le silence de ceux qui savaient  » afin de briser la loi du silence, qui sévit dans de nombreux cas. Lien

Cela concerne à l’évidence Bayrou, mais aussi l’ordre des médecins dans l’affaire de l’ex-chirurgien, le Scouarnec, jugé ces jours-ci à Vannes, pour 299 agressions sexuelles, puisque ceux-ci avaient été mis au courant par Thierry Bonvalot, un psychiatre, et qu’ils n’ont rien fait.

Si l’ordre des médecins était intervenu, interdisant à l’intéressé de continuer la chirurgie, des dizaines de viols auraient pu être empêchés. lien

Rappelons tout de même que Bayrou a été aux affaires, entre 1993 et 1997, sous 3 gouvernements de droite, en temps que ministre de l’éducation nationale, et il a exercé plusieurs mandats électifs à partir de 1982 : député, président du conseil général, et maire de Pau. Lien

Que pourrait-il se passer si finalement il était condamné pour non-dénonciation de crimes ?

On sait que depuis le début, il affirme « qu’il ne savait rien », mais petit à petit, sa ligne de défense s’effrite, devant ses nombreuses contradictions, et surtout grâce au témoignage d’un ex-gendarme, qui était en activité au moment des faits qui lui sont reprochés…

C’est sur l’antenne de TF1 qu’Alain Hontang, l’ancien gendarme chargé de l’affaire, s’est exprimé, lors de l’émission 7 à 8, au cours de laquelle il affirme avoir été informé que François Bayrou était intervenu auprès du procureur général par le juge Mirande. Lien

C’est bien ce même juge Mirande qui avait affirmé récemment avoir reçu Bayrou à sa demande, lequel l’avait interrogé sur Bétharram, (lien) et qui, aujourd’hui, ne se souvient plus non plus de rien.

Y aurait-il une épidémie d’amnésie dans cette région ?

Or les gendarmes sont assermentés, et leur parole est souvent considérée comme incontestable (lien)... pourtant Bayrou continue à nier...lien

Jusqu’à quand ?

D’autant qu’un nouveau témoignage incriminant Bayrou vient d’être révélé par Médiapart, celui d’un autre élève de l’institution religieuse, dénonçant « la mécanique du silence »... face au 1er ministre qui, lui, dénonce « une mécanique du scandale ».(témoignages de parents)

L’élève s’appelle Némès Ehongo-Grasset, et se trouvait à Bétharram entre 1986 et 1992, soit au même moment ou Bayrou était « aux affaires ».

Comme le rappelle, Antton Rouget, journaliste à Médiapart, dans l’émission « à l’air libre », Bayrou était omnipotent dans la région, l’homme le plus puissant de la région : Président du Conseil Général, en charge notamment de la protection de l’enfance, ministre de l’éducation nationale, député, maire de Pau, Président de la communauté d’agglomération, rappelant que l’intéressé est né dans un village, tout à coté de l’institution religieuse, qui était connue pour être un établissement très sévère, dans lequel Bayrou avait placé ses enfants, et dont l’épouse donnait des cours de catéchisme.

L’autre journaliste, David Perrotin, a tenté d’assembler les pièces du puzzle : c’est en 1996 que la première plainte du père d’un élève (dont le tympan avait été percé, et qui a subi le châtiment du « Perron », lequel consiste à être mis dehors, par zéro degré, en slip et tongs, pendant une heure, ou deux ou plus...), a été déposée.

Fort heureusement pour lui, l’enfant a pu joindre ses parents, lesquels l’ont amené à l’hôpital, en état d’hypothermie...

Bayrou ayant été mis au courant de l’épisode, s’était rendu sur place, pour défendre Bétharram, assurant que l’établissement était victime d’injustice.

Puis, en 1998, l’ancien directeur de l’établissement, le père Carricart, avait été mis en examen pour viol sur mineurs, et l’affaire est très médiatisée, notamment sur les JT du 20h  : on y découvre que Bayrou a rencontré le juge qui s’occupe de l’affaire, pourtant tenu par le secret de l’instruction, prouvant une fois de plus qu’il ne pouvait plus prétendre n’avoir rien su, d’autant que la vidéo (INA) démontre que plusieurs chaines de TV avaient à l’époque largement médiatisé ces violences. Lien (curseur à 10’)

Déjà, en avril 1996, jean-François Seris avait accusé l’institution de coups et blessures volontaires, de traitements inhumains et dégradants à l’encontre de son fils, alors que le lycée se dit « fier de ses chatiments  », mais Bayrou défend Bétharram. Lien et lien

Hélas pour Bayrou, alors qu’on a dépassé les 150 plaintes, (il devrait être auditionné le 5 mars par la commission d’enqête de l’Assemblée nationale) l’affaire Bétharram est en train de faire des petits, comme à Notre-Dame-de-Garaison, à Saint-pé-de-Bigorre, par exemple, toujours dans la même région…s’ajoutant à l’affaire de Bergerac.

Un ancien surveillant de Garaison à été condamné en 2009 à 14 ans de réclusion criminelle pour des viols, assure Philippe, ex-élève à Garaison, et Geoffroy, scolarisé la-bas entre 1989 et 1991, reconnaît qu’il s’y est passé des choses équivalentes à celles de Bétharram, provoquant aujourd’hui la création d’un « collectif victimes Notre-Dame-de-Garaison ». lien

Quand à Francois, ex-élève de Saint-Pé-de-Bigorre, il affirme « qu’il y avait beaucoup d’alcool chez les surveillants. L’un d’entre eux, quand il avait « 3 grammes », il devenait cogneur... ».

Amusant tout de même de rappeler que lors de la présidentielle de 2022, Macron avait promis que la protection de l’enfance serait la seconde grande cause de son quinquennat, et aujourd’hui, malgré l’évident mensonge de son 1er ministre, il le soutient… et récemment, le 28 décembre, il lance « le haut commissariat à l’Enfance », sauf que, comme l’écrit le PCF, la protection de l’Enfance voulue par Macron est « une priorité sans moyens », car un haut commissaire n’a aucun pouvoir décisionnaire. lien

Comme dit mon vieil ami africain : « quand le silence dort, la parole est dehors  ». 

le dessin illustrant l’article est de Creseveur

Merci aux internautes pour leur aide précieuse.

Olivier Cabanel

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