Gaza après Guernica et Varsovie ?
par Serge ULESKI
samedi 10 août 2024
10è mois de l’intervention israélienne à GAZA : entre 40 000 et 60 000 victimes – femmes et enfants dans une écrasante majorité car tous coupables ! Rapportées à la population française, il s’agira de 1 200 000 victimes ; 160 journalistes arabes ont été exécutés avec minutie ; 2/3 de infrastructures de ce territoire ont été détruits.
Force est de constater alors qu’il ne s’agit pas d’une guerre ; il s’agit d’un anéantissement de Gaza ; rendre inhabitable ce territoire qui demeure sur un plan historique un camp de réfugiés palestiniens… et de continuer de faire « disparaître » ces mêmes Palestiniens de notre conscience individuel et collective à une échelle occidentale, voire mondiale, « disparaître » des rédactions des médias trop heureuses d’y souscrire, et puis enfin… « disparaître » de la Palestine, leur terre natale ; ce qui est à l’oeuvre depuis 1967 soit dit en passant.
S’il reste encore quelques journalistes en Europe, en France en particulier, quand comptaient-ils tous confirmer qu’il n’y a jamais eu de bébés brûlés, de femmes enceintes (ou non) éventrées ni de viol systématique ? Les journalistes israéliens, eux… ont fait leur métier ; depuis le mois de novembre 2023 tous ont pu révéler qu’il s’est agi de mensonges.
Certes, nul n’ignore que ce mensonge leur permet à tous de trouver le sommeil et de rappeler à ceux qui souffrent d’insomnie ce qui suit : « N’oubliez pas le 7 octobre et les horreurs inqualifiables qui ont été commises »…
Nul n’est dupe : si dénoncer les crimes des uns pour mieux ignorer, voire… absoudre les crimes de ceux dont on a tout à craindre… relève certes d’une lâcheté sans nom, agir de la sorte s’apparente à des méthodes de gangsters de la morale, du droit et de toute idée de justice des conditions d’existence des êtres humains.
Mais alors… comment tous ont-ils pu laisser un lobby israélien décider de leur morale, de leur éthique, de leurs carrières, de leur standing auquel tous accordent tellement d’importance ? Comment ont-ils pu accepter de laisser ce lobby décider de leurs vies à tous ? Comment ont-ils pu abandonner la France de Jeanne d’Arc, de Montesquieu, de Diderot, de Victor Hugo, de Jean Jaurès, de Jean Moulin, de Bernanos et d’Aimé Césaire et la salir à ce point ?
On doit à la situation qui est la nôtre aujourd’hui ce qui suit : notre génération, pour l’avoir maintenant vécu, a enfin compris comment en 1940, les pleins pouvoir à Pétain ont été votés - comment et par qui ; car, aujourd’hui, force est de constater que tous ont fini par voter les pleins pouvoirs à Israël après des années de laisser-faire : Israël… un Etat, une population qui, à quelques exceptions près, une poignée, n’ont aucune considération pour le droit, la morale et toute idée de justice des conditions d’existence des êtres humains, et ce depuis des décennies.
Le silence des uns, et des autres… le soutien à cette entreprise génocidaire israélienne, et d’autres encore qui se répandent dans les médias, tel un poison, telle la peste… si précautionneux dans leurs analyses lâches et veules… dans leur choix d’un vocabulaire qui n’a qu’un souci « protéger leur emploi, leurs perspectives de carrière »… difficile de ne pas voir là sous nos yeux l’incarnation de tous ceux qui accueilleront la défaite de 1940 et la Collaboration qui s’ensuivit comme un soulagement, voire… une opportunité.
Pourront-ils espérer que tous les veuillent absous ?
Qu’ils puissent être porteurs de la certitude qu’il n’y aura jamais personne pour les juger – en effet, nul ne peut à ce point refuser de nommer ce crime commis sur la population de Gaza, sur son environnement de vie… et de s’en rendre complices sans la certitude de l’impunité d’autant plus que le nombre sanctifie et absout – plus les coupables sont nombreux, plus il est difficile de rendre la justice (de Gaulle n’a pas pu débarrasser la France de son administration collaborationniste ; les procès dits de l’épuration n’ont pas épurer tous les écuries de la collaboration) – cette certitude qui la leur confirme que nous ne sommes qu’au début d’une nouvelle ère dans laquelle nous sommes tous appelés à partager le sort des Palestiniens, un degré ou à un autre dans les décennies à venir.
N'ayons aucun doute à ce sujet.