Monique Pinçon-Charlot, désormais parmi les « dinosaures » de la pseudo-« critique anticapitaliste »

par Luniterre
samedi 7 juin 2025

 

La sociologue publie

« Les riches contre la planète. Violence oligarchique et chaos climatique ».

Entretien

Monique Pinçon-Charlot :

« Dans tous les domaines de l’activité économique et sociale, les capitalistes ont toujours, toujours, toujours des longueurs d’avance sur nous »

Le 1er avril 2025

Extrait

La sociologue Monique Pinçon-Charlot, qui a longtemps analysé avec son mari Michel Pinçon les mécanismes de la domination oligarchique, publie un nouveau livre sur le chaos climatique et elle n’y va pas avec le dos de la cuiller en bambou. Entretien.

Les riches détruisent la planète, comme l’écrivait le journaliste Hervé Kempf. On le sait. Ils le savent. Ils le savent même depuis bien longtemps ! Le nouveau livre de Monique Pinçon-Charlot risque de ne pas plaire à tout le monde. Dans Les riches contre la planète, elle raconte comment une poignée de milliardaires est en train d’accumuler des profits pharaoniques en détruisant la nature, les animaux, les êtres humains et finalement toute la planète, menacée par les émissions de gaz à effet de serre.

Mais surtout, la sociologue analyse comment l’oligarchie, qui a toujours eu une longueur d’avance, organise, encadre et finance sa propre critique et ses contestataires. Histoire que l’écologie ne soit pas un frein au business, mais au contraire l’opportunité de développer de nouveaux marchés selon une « stratégie du choc » décrite par la canadienne Naomi Klein. Le capitalisme fossile est mort ? Vive le capitalisme vert !

Alors que faire ? Arrêter de parler d’« anthropocène », ce n’est pas l’humanité tout entière qui est responsable du dérèglement climatique, mais de « capitalocène », la prédation du vivant étant consciemment exercée par quelques capitalistes des pays les plus riches. Ensuite comprendre ce que masquent les expressions « transition écologique », « neutralité carbone » ou encore « développement durable » forgées par le capitalisme vert. Et surtout lire d’urgence le livre de Monique Pinçon-Charlot pour prendre conscience que les mécanismes de la domination oligarchique s’immiscent partout, y compris là où on ne les attendait pas…

https://la-bas.org/la-bas-magazine/entretiens/monique-pincon-charlot-dans-tous-les-domaines-de-l-activite-economique-et

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Dans sa réflexion, dans la courte vidéo en lien avec l’article de Là bas si j’y suis,

https://la-bas.org/la-bas-magazine/entretiens/monique-pincon-charlot-dans-tous-les-domaines-de-l-activite-economique-et

Monique Pinçon-Charlot « valide » le travail du GIEC en lui reprochant simplement d’être « manipulé » par ses commanditaires « capitalistes ».

Or en réalité, et même à l’évidence, un « capitalisme » qui a besoin de manipuler à ce point la réalité scientifique n’est déjà plus, précisément, une forme d’économie libérale « capitaliste », au sens où elle « invente » des « contraintes incontournables », selon ces critères artificiels, pour manipuler les supposés « besoins » des populations sur des bases qui sont donc artificielles, et les marchés en conséquences.

Y a-t-il réellement un "capitalisme vert" qui soit possiblement une "prolongation" du capitalisme industriel, selon la thèse évoquée par Monique Pinçon-Charlot ? Ou bien n'a-t-on pas plutôt affaire à un autre type de rapports de production, complètement différent et ne reposant quasiment en rien sur une véritable "économie de marché" ?

Le syndrome de la voiture électrique, dont Musk est le parangon, est l’illustration typique d’un pseudo-« marché » qui serait quasiment inexistant sans la perspective d’une contrainte d’achat obligatoire, à terme, pour remplacer l’ensemble des véhicules thermiques.

C’est aussi pourquoi la « rupture » entre Musk et Trump s’est tout à fait produite dans l’ordre « naturel » des choses au sens il y a encore un affrontement entre les forces « archaïques » du capitalisme « libéral » fondé sur le marché des besoins « traditionnels » encore relativement issus des débuts de la révolution industrielle, et le banco-centralisme, issu d’un cycle de production-consommation complètement artificialisé par le consumérisme et la dite « société de consommation » déjà créatrice de besoins absurdes et fantasmatiques.

Etablir un cycle production-consommation complètement artificiel et conditionné-manipulé par la contrainte monétaire « numérique de Banque Centrale » (MNBC), inspiré du totalitarisme du « crédit social à la chinoise », tel est l’objectif et le plan des mondialistes du WEF et autres « think tanks » manipulateurs de la vie politique moderne, en France comme aux USA et ailleurs.

Rétablir une économie plutôt endogène et « relocalisée », tel est l’objectif des « archéo-capitalistes » et plus ou moins nationalistes dans le style de Trump, et d’autres courants, comme, en France, celui de Charles Gave, Olivier Delamarche, etc…

Pour l’instant c’est donc malheureusement la conception « archéo-capitaliste » du monde qui constitue le seul « rempart » encore opérationnel face à la montée du nouveau totalitarisme correspondant à « l’expression politique » des forces productives les plus « avancées » technologiquement, vers la disparition complète du travail productif humain et de toute forme de démocratie sociale qui peut en être issue.

Une forme de démocratie sociale fondée sur le contrôle démocratique des nouvelles forces productives automatisées et robotisées reste à inventer, mais ce n’est pas du tout la voie actuellement empruntée par ce qui reste des dites « forces politiques de gauche », complètement inféodées à « l’intelligentsia » des think thanks mondialistes banco-centralistes, comme l’avait déjà montré l’approche critique prémonitoire du mouvement GJ par Christophe Guilly dès 2014.

Ce qui fait donc le lien avec ce sujet déjà évoqué sur VLR, mais que l’on peut remettre ici à la suite, de façon qui reste appropriée, comme suite de cette réflexion :

Le bouquin de Christophe Guilly semble avoir été nettement « prémonitoire » du mouvement GJ et possède donc à priori une relative pertinence, même s’il date de 2014.

https://fr.wikipedia.org/wiki/La_France_p%C3%A9riph%C3%A9rique

En tout cas l’extrait cité :

“La gauche de la gauche a perdu le vote des plus modestes car elle alimente le spectacle politique en surjouant une mythologie ouvrière qui ne peut plus parler aux nouvelles classes populaires.”

… Est plus que jamais pertinent, malheureusement, mais c’est simplement une réalité et un constat qu’il faut avoir le « courage » de faire pour simplement se remettre précisément en phase avec la réalité du XXIe siècle :

La « classe ouvrière » au sens du prolétariat industriel fonctionnant comme « cheville ouvrière » unificatrice de la gauche a tout simplement cessé d’exister en tant que classe en soi et pour soi.

Ce qui reste du prolétariat industriel est au contraire « éparpillé » entre des unités de production de plus en plus dispersées et réduites, du fait de la « délocalisation », et de plus « ethnicisées » le plus souvent, du fait d’une politique migratoire durablement conçue à cet effet.

C’est donc malheureusement assez « naturellement », au fil des décennies, que ce qui reste de la classe ouvrière « française de souche », ou même de quelques générations déjà, s’est « divisée » et rapprochée de l’extrême droite nationale-populiste.

Réunifier les nouvelles classes populaires, si même encore possible, passe donc par une restructuration complète des concepts politiques et idéologiques, sur la base de la réalité économique et sociale actuelle, tenant compte en tout premier lieu des effets pervers de la mondialisation. Une restructuration à laquelle la gauche actuelle reste tout à fait « imperméable » et à laquelle elle ne songe même pas du tout, sans le moindre commencement de réflexion, sauf peut-être le QG d’Aude Lancelin, ni la moindre « étincelle », même à supposer que la plaine soit tout à fait à sec et inflammable !

En ce sens même le mouvement GJ était une sorte de « feu de paille avorté », qui n’a pas réellement survécu à sa première flambée, se contentant d’entretenir quelques braises pathétiques. Et le mouvement « anti-pass », après quelques bons débuts, n’a pas su faire mieux, incapable de faire face au nouveau contexte géopolitique qui a immédiatement suivi la « crise covid ».

En tout cas, si effectivement le clivage « droite-gauche » est moins pertinent que jamais, reste à trouver une expression politique de la réalité actuelle, qui ne peut, si elle se produit, que transcender définitivement, par la simple force du réel, ce clivage qui achève de perdre tout sens, sauf, comme on le voit actuellement, à se muer en clivage communautariste et ethnique, ce qui est la pire des situations, sauf pour le système, évidemment. Ceci expliquant cela… Ce que l’on « vit » depuis la dernière « dissolution » macroniste : une « dissolution », pas essentiellement du parlement, en fin de compte, mais de la société française, de la nation française, ou du peu qu’il en restait !

Luniterre

PS : le constat, suivant la « logique » de Monique Pinçon-Charlot, se trouve donc être que les « capitalistes » sont tellement “en avance” qu’ils sont déjà, pour les plus "en avance" d’entre eux, passés directement au banco-centralisme… :

 

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Source de l’article et de la compilation :

 

https://cieldefrance.eklablog.com/2025/06/monique-pincon-charlot-desormais-parmi-les-dinosaures-de-la-pseudo-critique-anticapitaliste.html

 

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Quelques études et articles récents et plus anciens

sur le thème du banco-centralisme,

à commencer par celui d'où est tirée l'illustration

avec la balance économique banco-centraliste :

 

France Finances, ça Balance… Mal ! Déficit Public Vs Dividendes CAC 40

 

La représentation schématique ci-dessus du banco-centralisme illustre donc le cas français, particulièrement caractéristique, mais ce schéma est fondamentalement le même qu’aux USA ou dans la plupart des pays, occidentaux ou non, industrialisés depuis plus d’un siècle, et qui suivent inévitablement une même courbe d’évolution de leur appareil productif, même si avec des variantes dans leurs conséquences immédiates.

L’évidence que met sous nos yeux le schéma symbolique de la balance, c’est la part de la valeur d’amortissement du capital fixe qui est assumée par la dette sur le plateau le plus "lourd" de la balance, d’un côté, et qui permet donc, de l’autre côté, sur le plateau de la finance, les « superprofits » autrement impossibles.

Un tour de « passe-passe » qui serait impossible sans les politiques monétaires ad hoc des Banques Centrales, et en UE, donc, de la BCE.

Exit le capitalisme « classique », bonjour le banco-centralisme !

Un système qui tient à la fois de la pyramide de Ponzi et de la dystopie orwellienne. Mais une pyramide de Ponzi constamment « consolidée » par les politiques monétaires « créatives » des Banques Centrales et une dystopie qui ne peut précisément se rendre « durable » que par un contrôle de plus en plus totalitaire de la vie quotidienne et de la « pensée » des citoyens.

 

https://cieldefrance.eklablog.com/2025/05/france-finances-ca-balance.mal-deficit-public-vs-dividendes-cac-40.html

 

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Nouveau sur le thème de la valeur :

 

De l’objectivité, ou non, de la valeur de toutes choses

Au cours des récents débats en commentaires sur AgoraVox, notamment avec « La Bête du Gévaudan » (Ultra-libérale), est revenue la question de savoir si la notion de valeur, en économie, a une base objective ou bien reste en toutes circonstances complètement subjective.

https://cieldefrance.eklablog.com/2025/05/de-l-objectivite-ou-non-de-la-valeur-de-toutes-choses.html

 

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Controverse "La Bête du Gévaudan" (Ultra-libérale) / Luniterre : objectivité ou subjectivité de la valeur en économie (Suite)

 

A l’ère où les machines robotisées reproduisent d’autres machines, le rôle essentiel du travail humain directement productif est en train de s’estomper complètement et ne joue plus qu’un rôle mineur dans les économies les plus avancées technologiquement.

La majorité de la population qui continue à travailler de façon salariée le fait donc essentiellement dans des activités de services improductives, sauf d’elles-mêmes, même si elles ont parfois une utilité sociale importante dans le contexte de la civilisation actuelle.

Le rapport du travail à la valeur change donc complètement.

 

https://cieldefrance.eklablog.com/2025/05/controverse-la-bete-du-gevaudan-ultra-liberale/luniterre-objectivite-ou-subjectivite-de-la-valeur-en-economie-suite.html

 

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2017-2025 - Comment évolue l’analyse de la valeur dans l’économie contemporaine

 

https://cieldefrance.eklablog.com/2017-2025-comment-evolue-l-analyse-de-la-valeur-dans-l-economie-contemporaine

 

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Sur la crise en cours des Tarifs Douaniers et sur le contexte économique mondial :

 

 

Après avoir déclenché une tornade économique, monétaire et surtout financière mondiale avec sa "guerre des tarifs douaniers", Donald Trump a donc enchaîné les reculades, au point que la plupart des "analystes" s'interrogent bientôt davantage sur son instabilité potentielle que sur les causes réelles de cette tornade, qu'ils semblent donc avoir "oubliées", pour peu qu'ils aient vraiment eu le courage de les aborder un jour ou l'autre, ce qui ne s'est que très rarement produit, de toute façon.

 

C'est donc là qu'en suivant ces zélateurs nous revient à l'esprit le célèbre refrain : "Tout va très bien, Madame la Marquise, tout va très bien, et pourtant, il faut que l'on vous dise..."

 

"...Et pourtant, il faut que l'on vous dise..." Mais vous ne voudrez pas l'entendre...

 

https://cieldefrance.eklablog.com/2025/05/et-pourtant-il-faut-que-l-on-vous-dise.mais-vous-ne-voudrez-pas-l-entendre.html

 

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Face à Trump : « solidarité internationale » des Banquiers Centraux (Nouvelle Edition)

 

https://cieldefrance.eklablog.com/2025/04/face-a-trump-solidarite-internationale-des-banquiers-centraux-nouvelle-edition.html

 

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Economie mondiale : la Chine déjà au bout de son "Rouleau de Printemps" en termes de "miracle économique"

 

https://cieldefrance.eklablog.com/economie-mondiale-la-chine-deja-au-bout-de-son-rouleau-de-printemps-en-a216313231

 

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Sur l'histoire et la formation des fondamentaux du banco-centralisme, et sur une alternative éventuelle :

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Un article un peu plus ancien, mais où Richard Werner, lui-même à l’origine du concept de "Quantitative Easing", décrit on ne peut mieux, à partir de son expérience personnelle d’économiste au Japon, l’évolution économique banco-centraliste de ce premier quart du XXIesiècle, jusqu’à la naissance actuelle des Monnaies Numériques de Banque Centrale et au danger fatidique pour les libertés, économiques, et les libertés tout court, qu’elles représentent :

 

Richard Werner, "père spirituel" du Quantitative Easing et "apprenti sorcier" du banco-centralisme

 

https://cieldefrance.eklablog.com/richard-werner-pere-spirituel-du-quantitative-easing-et-apprenti-sorci-a215699895

 

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Banco-centralisme : définition et mise au point

 

https://cieldefrance.eklablog.com/2025/04/banco-centralisme-definition-et-mise-au-point.html

 

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 Pour une approche plus synthétique de l’ensemble du processus de la mutation banco-centraliste depuis la formation du capital industriel, une étude de fond :

 

Le Roi « Capital » est mort, vive la Reine « Dette » !

 

https://cieldefrance.eklablog.com/le-roi-capital-est-mort-vive-la-reine-dette-a215991921

 

 

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Pour l’ébauche d’une solution…

Pour un retour à quelques fondamentaux du Gaullisme,

réadaptés en pratique à l’évolution économique du XXIesiècle :

Reprendre le contrôle, à l’échelle nationale, de la vie économique et sociale, y compris dans sa dimension financière, reste la priorité essentielle. Contrôler le crédit, c’est contrôler la création monétaire réelle dans le pays, directement sur le terrain du développement économique, et donc tout à fait indépendamment de son signe, Euro ou autre. Contrôler le crédit permet d’orienter les grandes tendances de l’activité économique vers les activités et secteurs prioritaires pour les besoins de la population et pour l’indépendance de la nation.

C’est pourquoi nous avons proposé, sur Ciel de France, de remettre au centre du débat la reconstruction d’un Conseil National du Crédit, dans une version statutairement adaptée aux nécessités de notre indépendance nationale au XXIe siècle, c’est à dire doté de pouvoirs constitutionnels et d’une représentativité démocratique réelle :

Les leçons de l’Histoire…

 

 

Il était une fois… le Conseil National du Crédit (1945). Et aujourd’hui ?

 

https://cieldefrance.eklablog.com/il-etait-une-fois-le-conseil-national-du-credit-1945-et-aujourd-hui-a215997227

 

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