Musk - Bolloré. La galaxie de l’absolu

Milliardaires et multinationales sont d’une santé financière florissante, ces champions des bénéfices et des redistributions de dividendes touchent de nombreuses aides publiques sans véritable contrepartie. Par le pantouflage, les jetons de présence, l’évitement fiscal, le techno-solutionnisme et l’accumulation ; toutes les ruses imaginées par ces conglomérats et GAFAM semble sans limite. Sont chantées les louanges de « nos champions nationaux », tels : TotalEnergies, LVMH, Danone, BNP Paribas, Dassault, comme si individuellement nous devrions en tirer une fierté quelconque… Tous prospèrent dans une architecture d’impunité totale et sans frontière. Ces individus et groupes continuent par ailleurs de supprimer des emplois. Globalement, le CAC40 affiche 16 000 emplois en moins dans l’Hexagone depuis 2019, alors que les profits annuels ont augmenté de 74 % et les versements aux actionnaires de 61 % sur la même période.[i] Donc, la question n’est plus de se poser, qui détient le pouvoir, mais, qu’en font-ils ?

«  Depuis plusieurs mois, ce qui se joue aux États-Unis dépasse largement leurs frontières et s’étend désormais à l’Europe. Ce qui ressemblait encore récemment à un durcissement politique classique est en train de devenir un basculement fasciste. Aux États-Unis, la nouvelle administration a immédiatement enclenché une dynamique brutale, centralisant le pouvoir, attaquant les contre-pouvoirs et multipliant les décisions chocs. En Europe, des alliances politiques et économiques se structurent entre les droites dures et les extrêmes-droites, des médias se mettent au service de cette stratégie, et des groupuscules violents montent en puissance, le tout sur fond d'explosion des fake news et d'avènements de la post vérité. Ce rouleau compresseur avance avec une efficacité implacable, saturant l’espace public de polémiques, de provocations et de fausses informations pour noyer toute opposition dans le chaos. »[ii] A la pointe de la manœuvre nous trouvons deux figures de la grande fortune, un américain et un français. 

Musk-Bolloré, la diagonale du contrôle. D’un côté et de l’autre de l’Atlantique, se déroule une prise en main par ces « control freaks », ou maniaques du contrôle. Chez Musk, c’est carrément le coup-de-poing en pleine face, chez Bolloré, le coup de pied dans les testostérones[iii] Différentes cultures, différents hommes, mais de finalités semblables. Il est vrai que le 1er nommé a derrière lui un Trump en pleine dynamique, alors que le second, a derrière lui un nougat-macron-mou ayant passé trop de temps sous sa psycho-canicule. Il n’empêche, et c’est une vague de fond qui monte-qui monte : la planète entière à différentes intensités est en train de se fasciser sous la férule de la thune, et de jeter aux orties, la liberté de penser, d’expression médiatique, avec en prime, haro sur les droits du travail, les avantages sociaux durement acquis, la privatisation de tout et tout cela avec son bouc émissaire, l’immigration, les étrangers et tout ce qui peut ne sembler pas très catholique… Pour ces édiles de la bien-pensance.

Qu’on en commun ces deux mogholes ? De chercher à façonner le débat public par les moyens énormes dont ils disposent à discrétion. Musk l’homme le plus riche du monde n’a pas hésité à mettre son réseau social X-Twitter au service du candidat Trump, en modifiant les algorithmes pour privilégier les posts en sa faveur. Pour faire bonne mesure, dans la foulée, il avait appelé à voter pour l’AfD, le parti d’extrême droite allemand, et cherché à déstabiliser le Premier ministre britannique travailliste. Bolloré lui, avec les éditions Fayard dont il est le propriétaire a déployé des moyens considérables pour la sortie du livre de Jordan Bardella en novembre 2024. Le groupe a aussi donné carte blanche à Cyril Hanouna, présentateur de l’émission TPMP, ainsi que sur Europe1 pour mettre en avant et favoriser les discussions des partis d’extrême-droite pendant les dernières élections législatives. On a pu le voir appeler son ami Bardella en direct, afin qu’il s’allie avec le parti Reconquête de Zemmour…[iv] Ces deux milliardaires ont joué en 2024 des rôles très importants dans le processus électoral de leur pays respectif. Au point que Trump, pendant près de quatre minutes, sur vingt au total lors de son discours de victoire, a célébré « son » Elon : « Il est formidable, on a fait campagne ensemble. Il a envoyé une fusée la semaine dernière, je l’ai vue revenir, c’était sublime. La tour a attrapé la fusée comme un bébé. Seul Elon est capable de faire ça, c’est pour ça que je t’aime, Elon ».[v] Les Français étant moins tapageurs, tout est organisé de manière feutrée, mais tout aussi brutale. Selon Alexis Lévrier dans The Conversation, « par le biais de son empire médiatique, le milliardaire breton, qui s’inscrit dans une droite d’influence maurrassienne, influence l’avenir du pays comme aucun autre magnat avant lui » a observé cet historien. Le Monde nous apprend qu’Éric Ciotti, président du parti Les Républicains, a préparé l’annonce de son ralliement au RN chez Vincent Bolloré.[vi] Avec comme navire amiral propagandiste tels les Canal+, CNews, Europe 1, Paris-Match, Le Journal du dimanche, le breton fait la pluie et le beau temps dans le landerneau médiatique et ainsi, influence et fait glisser petit à petit la société vers SA vision de SON monde. Il en va de même de son alter ego Elon.

Il est venu le temps des milliardaires. Les deux mentionnés sont les plus visibles car les plus nocifs. Ils veulent modeler le monde à leur vision du monde : la loi (la leur) et l’ordre (le leur). Ils ne sont pas les seuls malheureusement dans ce club des nocifs. En France, ils sont huit autres milliardaires à se partager le gâteau de tous les medias à hauteur de 90 %. Quant aux ultras riches, ultras powerfull autres, les Gates, Sorros et consorts, eux influent sur tout, surtout sur ce qui fait que plus rien ne va sur cette planète. Voir le Covid et les guerres un peu partout, sans oublier la misère généralisée. "Grâce" à ces individualités toxiques, nous avançons technologiquement, mais dans un monde inhospitalier… Où seulement quelques-uns survivront.

Que faire ? Le vrai pouvoir est l’argent, et ils l’ont. Citons Warren Buffet, grand financier devant l’éternel « Il y a une lutte des classes, c'est vrai, mais c'est ma classe, la classe riche, qui fait la guerre, et nous gagnons. » Tout est dit ! À moins d’une révolution qui remettrait le pouvoir dans les mains de systèmes démocratiques régénérés, ou, les gouvernements redeviendraient les régulateurs de ce qui fait qu’une société est cohérente et vivable, où, chacun pourrait se soigner gratuitement, s’instruire gratuitement, se loger décemment, vieillir dignement et où, la vie, qu'elle soit humaine, animale ou végétale soit reconsidérée comme un bien précieux et non-marchand… En écrivant ces lignes, vous, en les lisant, on n’y croit absolument pas ! C’est de l’utopie en paquets de douze pétards mouillés... Alors ? À part se « débarrasser » par un grand coup de balai de tous ces psychopathes du fric, du pouvoir et du contrôle, y a-t-il d’autres alternatives ? Nos ancêtres eux, avaient su « dégager » de manières expéditives ces castes qui les avaient exploité plus de 1000 ans. Ne serait-il pas temps de ? Suivant l’adage : l’Histoire n’aurait-elle pas tendance à se répéter ? Il serait temps d’y penser, question de survie !

Georges ZETER/avril 2025

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