Pourquoi les États-Unis, l’Europe et Israël, cherchant à tout prix à dominer le monde, ne tirent pas des leçons de l’histoire ?
par Hamed
jeudi 17 avril 2025
La guerre, pourquoi la guerre ? La guerre existe depuis la nuit des temps ; une facette de la nature humaine ? Dans le sens même de l’humain, on peut se demander pourquoi le mal, et la guerre est un mal qui plonge les peuples dans les pires souffrances. Mais, est-ce la faute aux hommes s’ils se font la guerre ?
Puisqu’elle fait partie de la nature humaine, forcément ce n’est pas la faute aux hommes, mais aux relations difficiles que les hommes et peuples entretiennent entre eux ; ces relations relèvent de ce qu’ils sont dans le sens qu’ils sont rivaux par nature et cela fait partie de leur histoire. Bien plus, on peut même dire que la guerre a permis de structurer le monde ; en effet, en permettant d’éclore des nations, et toujours de nations plus structurées, l’histoire de l’humanité montre que la guerre, tout comme elle est dans la nature humaine, l’est aussi par nature dans la marche de l’humanité dans l’histoire.
Cependant, au fur et à mesure que l’humanité se structure solidement en nations souveraines dans le sens qu’elles se stabilisent et que les conflits ethniques, au sein de ces nations, se règlent et disparaissent permettant un vivre-ensemble naturel, le recours à la guerre se fait de plus en plus rare, voire même disparaît ne laissant que des relations économiques et commerciales pacifiques entre nations. Ne restent que les conflits anciens ou latents comme ceux qui se déroulent aujourd’hui, en particulier la guerre en Ukraine que l’on considère comme un conflit latent qui a éclaté en 2022, et la guerre à Gaza qui est un conflit ancien qui date depuis 76 ans, et n’est toujours pas réglé.
Bien sûr, un grand nombre de conflit sont en cours dans ces régions, guerre civile au Soudan, de même au Yémen avec l’intervention de coalition de pays, en Syrie, la Corée du Nord conflit depuis l’armistice de 1953. Bref d’autres conflits existent aussi en Afrique, qui ne sont toujours pas réglés, cependant force de dire, à part ces régions et l’Ukraine, il n’y a pas de guerre dans les autres continents.
Pourtant, et c’est une réalité, les guerres, pour qu’elles ont apporté, ont joué un grand rôle dans l’évolution du monde ; on peut même dire qu’elles ont apporté le plus grand tribut à la marche de l’histoire de l’humanité. Un véritable paradoxe que ce qu’est la guerre qui est synonyme de destructions, de pertes humaines, d’atrocités jusqu’aux génocides mais apporte aussi le renouveau de l’histoire.
Aujourd’hui, compte tenu du progrès du monde et surtout de l’avènement de l’arme absolue, et les arsenaux nucléaires que détiennent les grandes puissances, et ce que représentent ces arsenaux en termes de destruction pratiquement apocalyptiques où le temps de destruction se compte en minutes, en heures voire en quelques jours signifiant la destruction partielle ou totale immédiate d’une grande partie de l’humanité, « la propension de la nature humaine à la guerre est réellement tenue en respect précisément par ces armes apocalyptiques ». Les puissances sont désormais « mues par la raison » par le fait que les arsenaux nucléaires qu’elles ont érigés et les risques de guerre nucléaire qui pèsent sur elles leur pendent désormais comme une épée de Damoclès prête à les ramener à l’âge de la pierre.
La question qui se pose aujourd’hui est de comprendre comment l’humanité est arrivée à cette structure du monde comme elle l’est aujourd’hui ? Qu’en est-il des guerres en cours aujourd’hui, principalement la guerre en Ukraine et la guerre à Gaza ?
Pour comprendre les guerres et la marche de l’histoire, l’humanité a tellement avancé depuis le début du XXe siècle à aujourd’hui que les hommes peuvent désormais prendre conscience qu’il existe un phénomène évolutif dans les guerres ; ce phénomène évolutif n’a commencé à être réellement visible qu’avec la Première Guerre mondiale. Qu’en est-il ?
Pour savoir le sens des guerres dans l’histoire de la marche de l’humanité, partons du premier conflit mondial. Que s’est-il passé pour que cette Première guerre mondiale se déclenche ? Comme le rapportent les récits historiques, la guerre a eu pour origine un événement terroriste, l’assassinat du couple héritier du trône austro-hongrois, le prince François-Ferdinand d’Autriche et son épouse la duchesse de Hohenberg, le 28 juin 1914, par un jeune nationaliste, originaire de Bosnie, Gavrilo Princip.
Après un ultimatum de 48 heures à l’encontre du Royaume de Serbie, une des exigences étant refusée par les Serbes, l’Autriche-Hongrie déclare la guerre à la Serbie. La guerre qui devait se limiter à deux pays en conflit s’est transformée en guerre mondiale. Par le jeu d’alliances entre les grandes puissances européennes qui étaient à la tête d'empires coloniaux s'étendant sur plusieurs continents, et donc se retrouvant toutes engagées dans le conflit, la guerre déclarée le 28 juillet 1914 va durer plus de quatre années ; elle ne se termina que le 11 novembre 1918.
Que peut-on dire de la Première Guerre mondiale qui a éclaté par un prétexte, un assassinat terroriste, qui relève plus d’un fait divers politique que d’un fait qui va changer le cours de l’histoire ? En réalité, toutes les puissances, en particulier les puissances de l’axe (Allemagne, Autriche-Hongrie), étaient poussées à la guerre. Venue en retard dans le partage colonial à l’échelle mondiale, l’unité politique allemande ne s’étant opérée qu’en 1870, de même pour l’Italie, l’Allemagne réclamait de nouveaux gisements de minerais pour son industrie en pleine croissance et aussi la conquête de colonies.
La Première Guerre mondiale a été donc un passage obligé pour régler les comptes entre puissances. Les conséquences de la Première Guerre mondiale ont mis fin à trois empires, l’empire allemand, l’empire austro-hongrois et l’empire ottoman. Des pays ont été libérés, en particulier dans les Balkans : les colonies des empires allemand et ottoman passaient aux mains des puissances victorieuses, la France, l’Angleterre, le Japon…. Si la Première Guerre mondiale s’est terminée par la victoire des Alliés, c’est essentiellement grâce à l’entrée des États-Unis en guerre en 1917, qui ont changé le cours de la guerre au profit des Alliés.
Dans cette guerre, on constate un processus évolutif rationnel majeur de l’humanité. Non seulement trois empires coloniaux ont été démembrés, et ont cessé d’exister, mais cette guerre va aussi agir sur les consciences des peuples colonisés. L’affaiblissement des puissances coloniales après la Première Guerre mondiale va sonner le réveil des peuples colonisés ; ils commenceront à revendiquer politiquement leurs indépendances ; de nombreux partis politiques vont naître dans les années 1920 et 1930.
Une question de fond sur l’histoire : « Comment l’Angleterre est arrivé à coloniser l’Inde ? » Lorsque l’on sait que l’Angleterre ne comptait que 40 millions d’habitants, en 1914, avec une superficie de 246 690 km2 en Europe alors que l’Inde qui était très éloignée comptait, à la même époque, 250 millions d’habitants et une superficie de 4,169 millions de km2. Aucune comparaison possible entre les deux pays.
Exploit d’une puissance européenne ou « exploit du progrès scientifique, industriel en Angleterre dû aux deux révolutions agricole et industrielle ? » Si c’est le progrès qui a permis à l’Angleterre de coloniser ces territoires lointains, il en va de même pour les autres puissances européennes, et cela ne peut être que le progrès car, sans celui-ci, les pays européens n’auraient pu aller trop loin. La question essentielle qui se pose : « Pourquoi le progrès en Europe et non pour le reste du monde ?
L’Europe était-elle plus densément peuplée par rapport aux autres pays du monde ? Ou l’Europe était-elle plus intelligente que les autres peuples ? Et donc plus organisées ? Mais lorsque l’on regarde les guerres et les révolutions sociales qui se sont jouées en Europe, celles-ci ne se sont jouées nulle part ailleurs au monde.
On peut donc avancer toutes les explications possibles, il reste que l’Europe était en avance sur les pays du reste du monde. Pourquoi elle a été en avance ? Parce que cela a été voulu ; si cela n’a pas été voulu, l’Europe n’aurait tout simplement pas avancé. Ce qui signifie qu’il existe un principe immanent qui ressort de la marche de l’histoire, dans le sens que l’histoire a des desseins que les hommes ne peuvent comprendre. Pourquoi ? Parce qu’ils sont eux-mêmes compris dans le jeu de l’histoire, jeu qu’ils ne font qu’exécuter parce qu’ils sont des instruments dans la marche de l’histoire ; et l’Europe a été en quelque sorte un instrument de la marche du monde ; en colonisant le reste du monde, elle a en fait mondialisé le monde. Ce qui explique l’irruption des Guerres mondiales ; de par leur nécessité, elles relèvent de la marche immanente du monde.
Et c’est ce qui fait avancer l’histoire ; l’humanité passe de stades en stades, mais toujours en faisant progresser l’histoire du monde selon un processus rationnel que l’on constate dans son développement, tout au long des siècles.
Aujourd’hui, le Royaume-Uni compte 69 millions d’habitants alors que l’Inde compte 1,4 milliards, aucune comparaison entre l’Inde et l’ancienne puissance coloniale qu’a été le Royaume-Uni ; de même avec le Pakistan qui compte plus de 220 millions d’habitants.
Vingt ans passeront, un Deuxième Conflit mondial éclate et toujours provoqué par les puissances européennes. A la suite de cette première guerre mondiale, une crise mondiale éclate préparant la Deuxième Guerre mondiale. La crise économique qui a éclaté, en 1929, aux États-Unis n’est en fait qu’une crise qui entre dans le processus évolutif du monde.
Nombre d’historiens, d’économistes en Occident ont cherché à expliquer pourquoi cette crise économique mondiale a fait irruption en 1929 aux États-Unis. En fait, par les événements même qui se sont passés, sur le plan économique, comme des millions de produits qui n’ont pas été vendus et ont été jetés à la mer – selon des chiffres, 80 millions de sacs de café –, des même des milliers de voitures invendus jetés à la casse, les huiles, etc. et la crise économique qui a éclaté aux États-Unis s’est étendue à l’Europe, l’Afrique, l’Asie, l’Amérique du Sud… – ne prouve qu’une chose : l’extrême faiblesse de la consommation mondiale.
Pourquoi l’extrême faiblesse de la consommation dans le monde ? La réponse est simple : « Plus des deux-tiers de l’humanité qui étaient colonisés ne comptaient pas dans la consommation mondiale. » Des pays colonisés, les richesses naturelles de leurs terres (mines, terres agricoles, etc.), étaient en grande partie transférées aux métropoles des puissances coloniales ; à ces transferts, il faut ajouter leur force de travail presque gratuites, ces peuples vivaient dans une extrême pauvreté.
Un déséquilibre flagrant au regard des formidables progrès industriels qui venaient de se faire jour au début du XXe siècle, en Europe, montrant l’impossible situation de la consommation mondiale qui ne pouvait se « pérenniser ». La crise économique de 1929 n’a été finalement que la sanction de l’écart économique des métropoles des pays occidentaux coloniaux et les pays du reste du monde vivant dans l’extrême pauvreté, et absents dans la consommation mondiale.
Précisément, les conséquences qui vont surgir de cette situation de crise mondiale, la mise en place de zones monétaires (zone franc, zone dollar, zone livre sterling), ne vont pas régler le problème économique entre les puissances, tout au plus à chercher à protéger chaque zone, et leurs économies respectives. Mais l’événement majeur marquant cette crise a été la formidable hausse du chômage aux États-Unis ; le nombre de chômeurs qui était de 4 millions en 1930 est passé à 12 millions en 1932, soit 25% de la population active américaine ; cette hausse du chômage s’est étendue à l’Europe, mais c’est surtout en Allemagne où les chiffres du chômage ont été « catastrophiques », 43 % en 1932, avec 6 millions d’Allemands sans emploi ; une situation extrêmement grave sur le plan social en Allemagne ; le paradoxe de cette crise est qu’elle a permis au parti nazi de prendre le pouvoir en 1933.
Ainsi, constate-t-on que, dans les événements de la Première Guerre mondiale et de la crise économique de 1929 qui a suivi, tout s’enchaîne, que tout était, dans un certain sens, tracé par l’histoire, par l’évolution du monde. Une évolution liée à la fois aux formidables progrès scientifiques, industriels et économique aux États-Unis et en Europe, avec une forte croissance économique qui a été une conséquence et au retard manifeste dans les pays du reste du monde. D’autant plus que le rapport des forces était tel qu’il était pratiquement impossible pour les peuples colonisés de sortir de la domination coloniale.
Précisément, un nouveau saut de l’histoire va surgir à la fin des années 1930, ce saut se fera avec l’irruption de la Deuxième Guerre mondiale, en 1939. Et c’est encore l’Allemagne, et au-delà du régime nazi, comme si l’Allemagne était désignée par l’histoire dans cette mission pour ébranler et mettre fin à la puissance coloniale de l’Europe.
L’ironie de l’histoire, c’est que l’Allemagne hitlérienne va chercher à coloniser l’Europe même ; elle s’attaquait aux puissances européennes et à l’Union soviétique ; la Deuxième Guerre mondiale qu’elle a provoquée a duré 6 ans et 1 jour, du 1er septembre 1939 au 2 septembre 1945.
A la fin de la Deuxième Guerre mondiale, les pays européens sortaient très affaiblis ; deux puissances vont sortir victorieuses et qui domineront le monde ; ce sont les États-Unis et l’Union soviétique. En 1944, les États-Unis, anticipant la fin de la Guerre, l’Allemagne hitlérienne était partout en recul, ont cherché à se prémunir dans l’après-guerre ; ils ont convoqué 44 pays, en juillet 1944, à Bretton Woods, pour préparer le système monétaire international qui devait régir le commerce mondial et les relations économiques, financières et monétaires internationales pour l’après-guerre.
La Conférence de Bretton Woods vient avaliser le dollar US comme la seule monnaie mondiale convertible en or au taux de 35 dollars l’once. L’économiste anglais John Maynard Keynes a proposé une monnaie internationale, le bancor ; compte tenu des enjeux et de l’endettement des pays alliés européens vis-à-vis des États-Unis, le bancor de Keynes ne pouvait être retenu ; le monde entier était dépendant de la puissance financière américaine. Un processus tout à fait naturel relevant de la situation économique mondiale fortement affectée par la guerre.
Après 1945, une nouvelle ère s’élève pour le monde. Des frictions naîtront entre les deux puissances sorties victorieuses, les États-Unis et l’Union soviétique. Cependant, depuis la découverte de l’arme atomique en 1945 par les États-Unis, mené en secret par le Projet Manhattan, lors de l’essai de la première explosion nucléaire Trinity, le 16 juillet 1945 à Alamogordo au Nouveau-Mexique, moins de vingt jours plus tard, la nucléarisation de deux villes-martyrs japonaises, Hiroshima le 6 août 1945 et Nagasaki le 9 août 1945, a été menée par les États-Unis ; le monde horrifié apprenait les effets de la nouvelle arme que seuls les États-Unis détenaient, dans le monde.
Malgré ce déséquilibre avec les États-Unis, l’Union soviétique resta un rival potentiel à l’Amérique dans les affaires du monde ; c’est l’Union soviétique qui viendra à l’aide aux pays du reste du monde colonisé, en premier aux troupes communistes chinois qu’elle aidera à prendre le pouvoir.
S’ensuivront l’Indépendance de l’Inde, en 1947, et après la scission, l’indépendance du Pakistan. Le 1er octobre 1949, à Pékin, du balcon de la Cité interdite des anciens empereurs, Mao Zedong proclame l'avènement de la République populaire de Chine. Une autre donne, c’est la création de l’État d’Israël en 1948, en Palestine ; création qui est venue en aval du pacte saoudo-américain, dit le pacte du Quincy, du nom du croiseur américain où se sont rencontrés le président américain Franklin D. Roosevelt, au retour de la conférence de Yalta (Crimée) en 1945, et le roi de l’Arabie saoudite, Abdelaziz ibn Saoud. Le pacte conclu garantissait à la monarchie saoudienne une protection militaire en échange d'un accès libre au pétrole saoudien.
Les guerres qui suivirent depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale jusqu’à aujourd’hui ont été incessantes, déchirantes surtout pour l’Afrique et l’Asie ; elles relèvent d’un « processus évolutif historique précis, en jeu dans la marche du monde ». Les guerres, un paradoxe ou une « nécessité de l’histoire » ? Et jusqu’à quand les guerres lorsque l’on sait que, partout dans le monde, il n’y a pas de guerre sauf en Afrique et ça diminue, la guerre en Ukraine, une exception en Europe, relevant d’un litige non réglé datant de la fin de l’Union soviétique en 1991. En revanche, le conflit israélo-palestinien qui ne cesse et va jusqu’au génocide franc aujourd’hui et l’Occident regarde, soutenant Israël sans penser que l’histoire peut se retourner, comme ce qui s’est passé pour les peuples colonisés et qui se sont libérés de leurs tutelles coloniales.
Le même processus évolutif se passe pour le peuple palestinien avec la tutelle coloniale Israël, soutenu par les États-Unis ; de même pour la guerre en Ukraine qui oppose la Russie à l’Occident. Le problème est que, dans tout processus historique, les événements s’enchaînent et poursuivent tous une même finalité, à l’instar des progrès historiques passés, parce que « tracé par la marche immanente de l’histoire ».
Aussi peut-on dire ces événements historiques vont épuiser ce pourquoi ils ont été provoqué parce qu’ils relèvent des « nécessités de la marche de l’histoire ». . Et l’histoire l’affirme sans l’ombre d’un doute pour ce qui viendra et transformera de nouveau le monde. Pour ne citer que la création de l’État d’Israël en 1948, en Palestine. Si le Moyen-Orient n’était pas fourni par les formidables gisements de pétrole et qu’il n’était qu’une région pauvre, il n’y aurait pas eu ni de Pacte de Quincy avec l’Arabie saoudite ni d’intérêt pour les États-Unis d’implanter un État juif en Palestine.
Sans pétrole, le pays de la région du Proche-Orient et du Moyen-Orient n’aurait pas retenu l’attention des grandes puissances. Certes, ils auraient tous recouvrés leurs indépendances ; mais, sur le plan géostratégique et géopolitique, ils n’auraient pas constitué d’enjeux importants opposant les États-Unis à l’Union soviétique. Même les Juifs n’avaient pas de monnaie d’échange pour inciter l’Occident, en particulier l’Europe, notamment le Royaume-Uni, et même l’empire ottoman, pour les agréer à créer un État juif en Palestine.
Quant à Theodor Herzl, considéré comme le fondateur du sionisme, il a écrit, en 1896, le livre qui a pour titre « L’État des Juifs ». Il ne l’a fait que parce que la région du Proche et du Moyen-Orient avait le vent en poupe. En effet, il faut rappeler :
« Dès 1872, le shah de Perse cédait au baron Julius von Reuter la concession des gisements pétroliers à découvrir sur son territoire, mais ce n’est pas le descendant du fondateur de l’une des plus célèbres agences de presse du monde qui devait associer son nom à l’exploitation du pétrole persan. Renégociée en 1889, la concession fut finalement invalidée dix ans plus tard. […]
Dès 1892, l’Angleterre avait signé un traité de protectorat avec le cheikh de Bahreïn et, en 1899, avec celui de Koweït. Cet accord fut confirmé le 29 juillet 1913 quand le gouvernement ottoman reconnut le protectorat de l’Angleterre sur le petit émirat. Le souverain du Koweït s’engagea, le 27 octobre suivant, à n’accorder d’éventuelles concessions pétrolières qu’aux « personnes désignées par le gouvernement britannique ». » (1)
Qui est Paul-Julius Reuter, futur baron de Reuter ? Petit-fils de rabbin et fils de commerçant, il appartient à une prospère famille juive, en Allemagne. Il est né naît à Cassel, en Allemagne, en juillet 1816. Son véritable nom est Israël Beer Josaphat. Le titre lui fut conféré par le duc de Saxe-Cobourg-Gotha en 1871. Journaliste et propriétaire de médias britanniques d'origine allemande, il est le fondateur de l'agence Reuters.
Ce rappel de date pour dire simplement que l’histoire de l’humanité a pris son envol dès la deuxième moitié du XIXe siècle, avec les découvertes de gisements de pétrole dans le monde, et qui, s’étendant, vont mettre en avant le Proche et le Moyen-Orient au centre des stratégies des puissances mondiales. Herzl, Balfour (déclaration en 1917), pacte de Quincy et enfin la création de l’Etat d’Israël en 1948, ont été l’œuvre proprement dite « tracée » par la marche de l’histoire.
Or, en revenant à ce qui se joue aujourd’hui : « D’abord, les États-Unis sont partout en déclin : débâcle en Afghanistan en 2021 et retrait des forces US, débâcle en Irak et retrait des forces US en 2011, en Syrie, et bien avant, au Vietnam par deux fois en 1973 et 1975.
L’histoire est parfaitement compréhensible par elle-même, par les forces historiques passées, en cours et à venir dans la marche du monde. Reste l’Ukraine et l’occupation des Territoires palestiniens par Israël. Pour l’Ukraine, la guerre ne saurait durer tant le conflit qui oppose une puissance nucléaire mondiale ne laisse aucune chance à l’Occident qui fait durer le conflit et oublie que l’histoire ne revient pas en arrière, elle avance vers ses propres buts.
De même Israël qui cherche à vaincre voire à dominer tous les pays musulmans de la région alors qu’il est un micro-État créé non par les États-Unis mais par la marche de l’histoire. Et le pétrole a été au centre dans la marche de cette histoire qui ne saurait rester en l’état car l’histoire avance. Une guerre qui dure depuis 76 ans par procuration pour assurer à l’Occident la mainmise sur la région proche et moyen orientale où se trouvent les plus grands gisements de pétrole du monde. Gisements de pétrole qui assurent au dollar US la puissance qu’aucune nation n’a dans le monde. Mais le libellé monétaire des transactions internationales qu’est l’acronyme « pétrodollar » et qui assure à l’économie US de se financer sans frein qu’elle soit en guerre, en crise économique, en crise financière, de toujours rebondir, contrairement à la Russie, à la Chine qui doivent compter sur le potentiel économique en biens et services propres, ne dure qu’un temps dans l’histoire.
Aussi le dollar US depuis les accords de Bretton Woods (change fixe du dollar US adossé et convertible en or-métal) puis les pseudos accords Brettons Woods du choc pétrolier de 1973 lors duquel le dollar US a été adossé, en tant que libellé monétaire « pétrodollar » aux exportations pétrolières des monarchies du Golfe, relève de l’Histoire qui ne se fait que selon des desseins de l’histoire qui dépassent les hommes.
Et c’est la raison que les États-Unis, l’Europe et Israël ne tirent pas des leçons de l’histoire ; en cherchant à tout prix à maintenir leur domination sur le monde, ils ne comptent pas leurs déconvenues qui sont légions dans la marche de l’histoire ; et pourtant, ils continuent leur lancée sans prendre conscience de l’effritement de leur hégémonie sur le monde.
On comprend forcément pourquoi les États-Unis sont prêts à aller jusqu’au génocide du peuple palestinien de Gaza, en donnant le quitus à Israël à aller jusqu’au bout. L’Occident craint qu’Israël ne soit en situation de faiblesse, ce qui va à l’encontre de l’hégémonie occidentale sur le monde. Mais c’est aussi méconnaître les forces de l’histoire, dont celui de montrer à quel point peut aller l’inhumanité des nations, en l’occurrence les États-Unis et Israël à Gaza : « Les victimes des bombardements sont surtout des femmes et des enfants. Les privations de nourritures et autres méfaits (tortures, atteintes sexuelles…). »
Et pour l’Ukraine, l’Europe qui veut à tout prix faire reculer la Russie des quatre régions de l’est de l’Ukraine peuplées majoritairement d’Ukrainiens d’origine russe qui ont demandé leur rattachement à la mère-patrie, la Russie.
Il est évident que les désastres qui s’accumulent pour la puissance américaine depuis le Vietnam jusqu’en Afghanistan, et aujourd’hui en Ukraine et en Palestine, et peu importe les crimes de guerres, peu importe les bombardements des hôpitaux, la privation de tout, de la nourriture, du carburant, de l’électricité, peu importe que l’armée israélienne bombarde les hôpitaux au motif que les groupes armés du Hamas se cachent dans les hôpitaux. Non, Israël se défend en bombardant aveuglément tout, hôpitaux, écoles, camp de réfugiés, édifices, mosquées, bâtiments, et peu importe que des milliers de femmes et d’enfants meurent.
Peu importe de faire des dizaines de Boutcha ukrainiens en Palestine, alors qu’à Boutcha, c’est une levée de bouclier générale contre une Russie devenue génocidaire aux yeux de l’Occident. Les Palestiniens sont à abattre parce qu’ils ont osé s’attaquer à Israël en faisant plus d’un millier de victimes israéliennes.
Ce que les Occidentaux et avec eux les Israéliens ne savent pas, et c'est que les Palestiniens n’auraient pu faire ce qu’ils ont fait le 7 octobre 2023 si la marche de l’histoire n’avait pas été ce qu’elle a été. En clair, il y a une « immanence » dans la marche de l’histoire. Ce sont les forces évolutives que ne commandent pas les hommes qui font avancer l’histoire. Cette guerre à Gaza a même permis de faire oublier la guerre en Ukraine, rendant un précieux service à la Russie. Contrairement à la guerre en Ukraine, la guerre à Gaza est monstrueuse, elle a fait tomber les masques ; dans tous les pays du monde, dans tous les continents, les peuples se sont levés et ont marché pour le peuple palestinien ; ils ont condamnés Israël et l’Occident.
Le sacrifice du peuple palestinien n’est pas vain, n’a jamais été vain et ne sera jamais vain ; autant il est élevé, autant la récompense à venir sera plus élevée. Que l’Occident arme et finance l’Ukraine et Israël dans la guerre, ce qui surviendra relèvera, comme dans toutes les guerres passées, de la « marche positive de l’histoire ». Tout peuple en lutte pour sa dignité, pour sa liberté, pour sa souveraineté, est assuré de sa victoire ; les causes justes triompheront toujours sur les causes injustes, comme le témoigne la marche de l’histoire, depuis la nuit des temps.
Et c’est ce que l’on doit comprendre dans la marche de l’histoire. Mais le problème des puissances chercheront toujours à perdurer leur domination sans penser que le dernier acte revient au processus évolutif positif de la marche de l’histoire. Et pourtant ce processus évolutif positif revient chaque fois dans les conflits entre les peuples, et toujours celui qui domine reste aveugle comme s’il ne pouvait s’éclairer ; sans prendre conscience qu’il s’est élevé par l’histoire, qu’il baisserait par l’histoire. Aucune nation ne restera indéfiniment ce qu’elle est ; toutes les nations évolueront ; le monde humain est en perpétuelle mutation ; les guerres, les crises ne sont que les passages d’un monde en transition.
Et c’est ce que doivent comprendre les pays occidentaux. Le pourront-ils ? Cependant, ils le sauront quand la marche de l’histoire réparera les iniquités des hommes.
Medjdoub Hamed
Chercheur
Note :
1. « Histoire et géopolitique du pétrole dans le golfe arabo-persique », par Philippe Conrad. octobre 2002
https://www.clio.fr/bibliotheque/bibliothequeenligne/histoire_et_geopolitique_du_petrole_dans_le_golfe_arabo_persique.php?letter=A