Abus d’antipsychotiques

par Nagy
mardi 23 avril 2024

Pour compenser le manque de soignants on augmentent les doses d'antipsychotiques. Pourtant quand je passe du temps à écouter un patient, faire une promenade pour le faire marcher ou l'inciter à participer à une animation c'est bénéfique pour le patient et sans effets secondaires. C'est trop cher et ça ne rapporte rien aux laboratoires pharmaceutiques. C'est désespérant.

La prescription d'antipsychotiques chez les patients atteints de démence : une demande de plus en plus forte de la part d'institutions en manque de personnel soignant ?

Une étude britannique vient confirmer les risques connus et les documente à la hausse https://www.bmj.com/content/385/bmj-2023-076268

Résumé de l'article :

Données du National Health Service sur une période de 20 ans (1998-2018) au cours de laquelle le diagnostic de démence a été posé chez plus de 170 000 adultes d’au moins 50 ans

Environ 35 000 patients recevant des antipsychotiques recensés

Efficacité dans cette indication limitée

Antipsychotiques trop prescrits pour : irritabilité, agressivité, apathie, délire, dépression, anxiété.

En France, la Haute Autorité de santé a sonné l’alerte en 2009 sur les neuroleptiques dans la maladie d’Alzheimer : « La place des neuroleptiques dans la maladie d’Alzheimer est limitée », « les neuroleptiques constituent une mauvaise réponse à une vraie question dans deux situations cliniques » : les troubles du comportement perturbateurs et les épisodes de confusion aiguë.

Traitement « souvent maintenu de manière chronique en dépit de l’absence d’indications documentées » rapporte fin janvier 2024 l’Assurance-maladie.

Signaux de pharmacovigilance nombreux, en particulier pour les risques de décès et d’accident vasculaire (AVC) ischémique, connus depuis 2003 chez les sujets atteints de démence.

Concernant les effets indésirables déjà identifiés et variés des neuroleptiques (symptômes extrapyramidaux, altération de la démarche et chutes, somnolence, œdème, infections des voies urinaires, gain pondéral) « les personnes plus âgées sont souvent plus à risque de les subir »

Risque apparaissant doublé pour les pneumopathies, celui d’insuffisance rénale aiguë majoré de 72 %, celui de thromboembolie veineuse de 60 % comme celui d’AVC, celui de fracture de 43 %, celui d’infarctus du myocarde et d’insuffisance cardiaque de 27-28 %.

Travail ne pouvant toutefois pas établir de rapport direct de cause à effet.

Mais plusieurs neurologues et gériatres ont salué le sérieux de la méthodologie et le caractère important d'une telle étude, à un moment où les antipsychotiques connaissent un regain de prescriptions depuis la crise du Covid.

« Le risque, c'est que des patients se voient prescrire des antipsychotiques dangereux, pour la seule raison qu'il n'y a pas assez de personnel soignant qualifié pour gérer leur comportement », a commenté le neurologue Charles Marshall.

Article en accès libre https://neurologie-psychiatrie.lequotidiendumedecin.fr/...


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