Pertes américaines en Irak : seulement 2 000 morts... ?

par Altiplano
mercredi 30 novembre 2005

Le mois dernier, la presse française et étrangère consacrait de nombreux articles au franchissement du seuil des 2 000 soldats nord-américains morts au combat en Irak. D’aucuns estimaient que ce seuil psychologique, conjugué à l’impopularité croissante du président George W. Bush, pourrait entraîner un infléchissement de la présence des troupes états-uniennes sur le sol irakien. D’autant plus que l’opinion publique apparaît de plus en plus sceptique quant aux ambitions de la Maison blanche en Irak. En réalité, ce chiffre était sous-estimé. Peut-être même l’était-il doublement...

A l’occasion de la présentation de son dernier ouvrage Quand l’Amérique refait le monde, le professeur Ghassan Salamé affirmait que ces statistiques ne prenaient en considération que les membres officiels de l’armée, et passaient sous silence les nombreux mercenaires qui occupent de nombreuses fonctions de protection de sites ou de personnalités. La mort des membres de sociétés militaires privées n’est pas recensée. Selon certaines sources, des milliers de mercenaires seraient présents en Irak. De nationalités diverses, ils percevraient des salaires allant de 7000 à 15 000 euros. Nous avions évoqué, au mois d’août 2005, le cas de soldats colombiens recrutés par la société Iraqi Job Center.
Par ailleurs, Ghassan Salamé décrivait également la situation de soldats étrangers servant dans les rangs de l’armée des États-Unis. Il s’agit souvent d’immigrés latino-américains qui, dans l’espoir de devenir citoyens des États-Unis, acceptent de s’engager dans l’US Army et de partir en Irak, car cette dernière peine à recruter danq son pays. Lorsque ces soldats étrangers sont tués, leur disparition n’apparaît pas dans les statistiques.
Un site recense le nombre et l’identité des soldats morts en Irak, et parvient au nombre de 2119 au 22 octobre 2005.
Par ailleurs, un autre site estime que près de 30 000 civils (estimation haute) ont été tués par la coalition menée par les États-Unis, depuis le 23 mars 2003. Une présentation en français est disponible.
Enfin, quelque 5000 membres de l’armée américaine sont actuellement considérés comme déserteurs. Amnesty International relate le cas du sergent Camilo Mejia Castillo, condamné à un an de prison pour désertion.


Lire l'article complet, et les commentaires