Pourquoi détruire l’abbé Pierre ?

par Jules Seyes
jeudi 18 juillet 2024

Nous le savons, dans la république d’aujourd’hui, rien n’arrive par hasard et surtout pas un lynchage médiatique !

L’affaire de l’abbé Pierre nous donne donc l’occasion de jouer les Hercules Poirot des petits arrangements entre amis !

Nous connaissons l’histoire, désormais reprise dans tous les médias : L’abbé Pierre aurait eu des comportements déplacés voire du harcèlement sexuel envers des femmes dont une serait mineure1.

Le citoyen, habitué de la Macronie où rappelons-le notre président a épousé une femme d’un quart de siècle son aînée, union parfaitement défendable s’il l’avait rencontré à l’âge adulte2, s’étonne d’une telle affaire en apparence frivole.

Comment justifier au bon sens populaire la charge contre un homme mort depuis dix-sept ans et dont l’engagement pour le logement social fut vécu comme une vie au service des plus vulnérables. Pourquoi soudain une large partie de la presse éprouve-t-elle le besoin de ternir sa mémoire ?

Normalement d’un mort on ne doit dire que du bien (De mortuis nil nisi bonum) et l’adage fut respecté pour Robert Badinter, ou Jacques Delors dont les dégâts furent pourtant considérables. De même, vous pouvez-vous demander si le jour de la disparition de Daniel Cohn Bendit ou de Jack Lang on posera les mêmes questions. Le choix des cibles a cet avantage de ternir les rares causes qui contribuent encore à assurer la cohésion sociale française.

Dans toute enquête il y a un début et à la base, la fondation Abbé Pierre, aurait reçu des signalements et un rapport préparé constitue le signal pour lâcher la meute. Amusant là, encore comme les dénonciatrices volent en escadrille. Dire que certains prétendent que la télépathie n’existe pas. Pourtant les esprits dénonciateurs se rencontrent !

Peut-être la personnalité de l’auteure du document, loin d’être une inconnue peut-elle apporter un peu de clarté !

Madame de Haas elle-même !

Passons sur les détails, cette militante acharnée du féminisme rédige régulièrement des rapports pour les pouvoirs publics sur la prévention des violences faites aux femmes. Et ceux-ci concluent invariablement à la nécessité de renforcer la formation.

On pourrait approuver la logique : Une femme victime de violences doit pouvoir trouver soutien et assistance auprès des pouvoirs publics et un personnel bien formé est sûrement mieux à même d’assurer cette mission.

Tel était le mobile avec notamment moult exemples de femmes mal reçues dans les commissariats ou par une justice dite patriarcale. Vous savez la formule magique pour dire sans justifier l’accusation : Ça doit changer !

Seulement, là où le bât blesse et où la mesure légale cède la place à une horrible suspicion vient de la double vie de madame de Haas, aussi présidente du groupe Egalis3 qui justement assure ces fameuses formations.

On aurait pu croire que l’état, avec ses universités, le CNRS, ses IUFM, capable de créer lesdites formations pour ses différents types de personnels et, les agents motivés par une si noble cause auraient même peut-être accepté d’ajouter cette tâche à leurs autres missions.

Mais il faut croire que la fonction publique malgré ses effectifs pléthoriques n’en est plus capable et elle sous traite cette mission à des entreprises privées, dont la fameuse société de madame De Haas.
Celle-ci prescrit donc le remède qui justement est son produit.

Rentable non ? Il suffit d’être bien introduit dans les milieux idoines et vous pouvez ainsi créer votre propre travail, au frais du contribuable. Une belle entreprise de 45 personnes4, 34 formateurs et 11 autres salariés.

En 2022, cette société a facturé 2,3mio de CA5, avec des coûts de 2,5mio puisque le résultat est négatif6. Si la clé de répartition de 60% de part publique, cela représente 1,4mio d’argent public. Je vous accorde qu’il existe d’autres sinécures de la république qui nous coûtent plus cher, mais le salarié au SMIC qui se lève tous les matins appréciera sûrement de voire le fruit de ses efforts utilisé pour rémunérer une entreprise dont la patronne créa le marché par ses réseaux et son influence sur la loi, sans jamais avoir eu d’autre activité productive que le militantisme !

Tout serait pour le mieux dans le meilleur des mondes si l’entreprise n’avait pas un problème sa patronne dont le caractère ne semble pas forcément aimable. En général, dans ce métier, vous trouvez plutôt des profils commerciaux.

De plus, Hercules Poirot aimerait attirer votre attention sur un minuscule détail : Si vous vous promenez ces temps-ci sur les routes entre la France et la Suisse vous risquez de croiser un auteur dont la France n’a pas reconnu le talent : L’innénarable Monsieur Le Maire, ex/Actuel ministre de l’économie ! Il nous laisse son meilleur ouvrage : Comment j’ai dilaté la dette de 1000 milliards.

Son successeur se chargera d’écrire la suite : Comment réduire le déficit de plusieurs dizaine de milliards d’Euros dans le budget 2025 ! Celui-ci contiendra un chapitre sur madame De Haas.

Non, vilain, pas une histoire de dilatation, mais au contraire, la contraction des budgets de formations en général première victime des réductions budgétaires ! Probablement une mauvaise évolution pour la société absolument essentielle de madame De Haas.

Il faut bien renouveler les marchés et accrocher une victime à son palmarès est un bon moyen d’inciter les décideurs à s’offrir la neutralité de madame de Haas. Il vaudra mieux réduire les formations non essentielles plutôt que ceux de ceux capables de déchaîner les médias contre les responsables politiques !

L’abbé Pierre, constitue donc une cible prestigieuse que tous les Français connaissent et les décideurs sauront eux qui fut nommé par la fondation abbé Pierre pour rédiger le rapport !

La dame n’en est d’ailleurs pas à son coup d’essai : Sa plus belle prise fut Gerald Darmanin, où la justice fut incapable de poursuivre, mais qui reste marqué au fer rouge par son affaire avec une prostituée. Gageons que le ministère de l’intérieur a su former ses agents !

Madame de Haas collectionne d’ailleurs les affaires où après des accusations scabreuses et la mort sociale, les tribunaux semblent moins enclins à embrayer. Là, au moins, comme l’abbé Pierre est décédé depuis dix-sept ans, il n’y aura pas de procureur pour enquêter et classer inopportunément, les disparus ont du bon !

Élémentaire mon cher Watson ! Y’a des sous là-dedans ! Surtout, n’oubliez pas de vous indigner et de tempêter dans un grand élan de vertu. Participez à la curée, vous créerez des emplois au sein du groupe de madame De Haas !

C’est pas cher, c’est l’état qui paie !

1 https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/07/17/l-abbe-pierre-accuse-d-agressions-sexuelles-sur-au-moins-sept-femmes-selon-un-rapport-commande-par-emmaus-et-la-fondation-abbe-pierre_6251536_3224.html?lmd_medium=al&lmd_campaign=envoye-par-appli&lmd_creation=ios&lmd_source=twitter

2 Malheureusement, de notoriété publique ce ne fut pas le cas et ce déni de droit jeté à la face de la nation constitue l’un de ces scandales impunis dont la macronie possède le secret !

3 Caroline De Haas — Wikipédia (wikipedia.org)

4 L’équipe – Groupe Egae (groupe-egae.fr)

5 GROUPE EGAE (PARIS) Chiffre d'affaires, résultat, bilans sur SOCIETE.COM - 794416396

6 Il serait interessant de connaitre les salaires des directeurs, information apparemment non disponible !


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