La reine Ségolène
par Alain Hertoghe
lundi 5 décembre 2005
Les mâles présidentiables du parti socialiste seraient bien avisés de labourer les fédérations. Dominique, Jack, Laurent et les autres ont en effet intérêt à séduire un maximum de militants avant les primaires du PS de l’automne 2006. Car l’ouragan Ségolène emporte tout sur son passage : les Français en général, les sympathisants socialistes en particulier, et demain - pourquoi pas ? - les adhérents du parti.
D’après le nouveau sondage Ifop pour Le Journal du dimanche, Ségolène Royal arrive clairement en tête des présidentiables du PS chez les "sympathisants" : avec 29% des "suffrages", elle fait deux fois mieux que Jack Lang, Dominique Strauss-Kahn, François Hollande ou Bernard Kouchner. Laurent Fabius, lui, n’obtient que 8% des "votes", comme Martine Aubry. Et rappelons que, dans un récent sondage CSA pour Le Monde, la Royal apparaissait déjà comme le meilleur candidat socialiste pour l’ensemble des Français, avec 56% (contre 54% pour Jack Lang).
Les machos du PS doivent donc résister à tout prix à la tentation démocratique de désigner leur prétendant à l’Élysée à la mode de la gauche italienne : des primaires ouvertes à tout le monde, auxquelles les sympathisants socialistes seraient évidemment les premiers à participer. Car Ségolène Royal serait élue haut la main. Même la formule des primaires réservées aux adhérents pourrait castrer les ambitions présidentielles des garçons du PS.
Et pourquoi ne pas revenir à la méthode de la sélection par le comité directeur, comme au bon vieux temps de François Mitterrand ? Cela éviterait à la gauche d’avoir toutes ses chances, à la République de se retrouver en jupons et à François Hollande - pacsé avec Ségolène - de jouer à la potiche de l’Élysée...