Amnistie de Guy Drut : le revers de la médaille
par Edgar Menguy
mardi 30 mai 2006
Après le Clémenceau, Clearstream, etc., voilà maintenant l’amnistie de Guy Drut. Je n’ai rien contre lui, et je ne connais pas particulièrement son affaire. Cependant, il me semble qu’être champion olympique devrait créer plus de devoirs que de droits. Et puis, ce nouvel avatar du "tous pourris" et du rejet de la politique par les Français ne peut laisser indifférent.
Décidément, pas facile de faire de la politique aujourd’hui en France ! Mais, je ne sombre pas dans le désespoir. Au contraire, j’y vois une raison supplémentaire de s’engager pour contribuer à faire autrement, à rompre avec une pratique qui n’est plus en phase avec notre société.
Et en ce sens, cette décision nous donne une piste de réflexion. Car elle montre bien ce qui ne peut être ni compris ni accepté par nos concitoyens. La décision d’amnistie prononcée en faveur de Guy Drut rassemble toutes les contradictions actuelles. Elle est juridiquement valable, moralement choquante et politiquement inacceptable. Elle est dans la droite ligne de la confusion induite par des concepts comme le plan B, la "désobéissance civile" chère à José Bové, ou la loi promulguée mais à ne pas appliquer, etc.
Rien ne marchera tant que l’on ne saura pas réconcilier le droit, la morale et la politique. Il est urgent de redonner de la lisibilité et de la crédibilité à l’action publique.