Convaincre l’Iran

par Guillaume AGNELET
vendredi 2 juin 2006

« Nous soutenons un dialogue juste et impartial, mais nous ne discuterons pas de nos droits inaliénables et légitimes », a dit M. Mottaki lors d’une conférence de presse. L’Iran considère que son enrichissement d’uranium est un droit inaliénable et légitime.

La secrétaire d’Etat américaine Condoleezza Rice, arrivée dans la matinée à Vienne, avait créé la sensation mercredi en annonçant que les Etats-Unis - contrairement à leurs positions antérieures - participeraient directement aux négociations des trois Européens, à condition que Téhéran suspende d’abord son enrichissement.


Voilà comment, en deux paragraphes tirés d’une dépêche AFP, on se rend compte que les relations internationales tiennent, dans les faits, plus du "je te tiens, tu me tiens, par la barchichette..." que de ce qu’on attend d’une véritable négociation entre adultes.

Mais je ne me berce pas d’illusions, ce n’est pas en pestant depuis le fond de mon salon que je parviendrai à y comprendre quelque chose. Si le monde est comme cela, cela doit être explicable. Pas d’une tirade, ni même d’un article sur AgoraVox, mais tout de même...

L’absurdité apparente n’est peut être qu’une apparence, justement !

La communication de pensée... Voilà qui rendrait les choses claires. Encore un voeu pieu ? Bien sûr ! Mais rien ne m’empêche d’essayer... Cela s’appelle l’empathie !

Puis-je m’approcher du point de vue iranien ? Qui n’est pas fait de simple logique, mais également de foi religieuse, de siècles de civilisation et de décennies d’un monde bipolaire (USA-URSS) qui ont tenu les autre pays dans l’ombre des deux grands.

Puis-je comprendre le point de vue de Condolezza Rice ? Qui n’est pas fait de simple logique, mais de foi religieuse, de siècles de civilisation, et de deux décennies d’une insolente hégémonie militaire américaine.

Quand je m’y essaye, immanquablement, je suis contraint d’introduire une dose plus ou moins forte de cynisme (d’hypocrisie insolente) dans l’attitude de nos dirigeants planétaires... pour que le "je te tiens, tu me tiens, par la barbichette..." finisse par devenir "plausible".

Et ce "cynisme", cette "hypocrisie insolente", c’est une des choses les plus difficiles à comprendre. Franchement, le cynisme au sein d’une entreprise, pour obtenir deux desserts à la cantine, je vois à peu près...

Mais le cynisme au niveau d’enjeux planétaires... Là, je sèche... Je pige pas !


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