Egalité entre les femmes et les hommes

par salomon
mardi 13 juin 2006

Le symbole de la réussite de certaines femmes au sein des classes dirigeantes ne servirait-il qu’à dissimuler le maintien d’une discrimination ordinaire ?

En ces temps préélectoraux, les partisans de l’égalité entre les femmes et les hommes ne peuvent que se réjouir qu’une femme soit en position d’être candidate à la présidence de la République française, et même d’être élue.
L’accession récente de femmes à la tête de certains Etats comme l’Allemagne, le Chili ou le Libéria semble confirmer que les stéréotypes qui réservaient l’exclusivité de certaines fonctions aux hommes sont de moins en moins partagés par les citoyens des sociétés occidentales.


Le déséquilibre, actuel et passé, justifie de maintenir la pression pour promouvoir la place des femmes dans la société : ce qu’un homme peut faire, une femme peut le faire. C’est ainsi que des mesures sont prises pour que les professions, traditionnellement qualifiées de masculines, voire viriles, s’ouvrent aux femmes. Pour preuve, la volonté de l’armée allemande de favoriser l’intégration de femmes dans ses unités combattantes.
Toutefois, ces efforts ne doivent pas occulter le fait que la discrimination s’exprime aussi a contrario : les hommes rechignent toujours autant à effectuer les tâches ou à occuper les emplois "féminins" par tradition ou par défaut. Ce rejet n’est que l’expression de la dévalorisation liée à ces activités et n’a rien à voir avec le genre : ce qu’une femme peut faire, un homme peut le faire.
Lorsqu’il y aura autant de caissiers que de caissières dans les supermarchés, lorsqu’il y aura autant de pères que de mères en congé parental, alors on pourra commencer à parler d’avancée vers une société plus juste.
Or, dans ce domaine, l’action politique est inexistante. Depuis des décennies, il est toléré que les tribunaux, lorsqu’ils sont confrontés à la séparation de parents, décrètent systématiquement qu’un homme a autre chose à faire que de s’occuper de ses enfants.
Cette complaisance, qui a des conséquences incalculables sur les mentalités et sur l’organisation sexuée du travail précaire, révèle la volonté inavouée des politiques de maintenir la spécialisation des rôles entre les femmes et les hommes en l’état.
Si la société a pour objectif d’atteindre une réelle égalité entre les femmes et les hommes, elle doit non seulement favoriser l’accès des femmes aux postes de décision, mais aussi encourager fermement les hommes à assumer pleinement leurs responsabilités parentales.
Si les magistrats chargés des affaires familiales sont au service de la société, ils doivent être contraints à rendre des décisions conformes à cette exigence.


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