...Et je retourne ma veste toujours du bon côté.

par Bateleur du Tarot
vendredi 18 août 2006

Le titre de cet article est extrait d’une chanson de Jacques Lanzman écrite pour Dutronc, elle traduit assez bien la réaction du gouvernement français dans la crise libanaise pour avoir laissé tomber les espoirs du peuple libanais quant à la libéralisation de leur pays après 26 ans d’occupation syrienne, 6 ans d’occupation du sud par les milices chiites, en plus du Fatah et d’Israël.

Pour sortir de la crise libanaise en proie au Hezbollah et à la réaction militaire israélienne, la France à proposé avec les américains une résolution devant le conseil de sécurité de l’ONU (Texte de la résolution 1701) réclamant, entre autre, l’arrêt des combats, la restitution des deux soldats enlevés par le Hezbollah et "Décide, en vue de compléter et renforcer les effectifs, le matériel, le mandat et le champ d’opérations de la FINUL, d’autoriser un accroissement des effectifs de celle-ci pour les porter à un maximum de 15 000 homme" La France lors de la rédaction de cette résolution et pour apporter la crédibilité d’un pays ayant des liens privilégiés dans la région (...) se propose d’y envoyer 4000 hommes et ainsi inciter d’autres pays, européens et autres, à la bonne exécution de la dite résolution et de celle précédemment votées en 2004 (Texte de la résolution 1559).

 

Hors c’est avec horreur que je lis aujourd’hui dans les médias que la France ne souhaite plus s’engager dans cette tâche si le Hezbollah n’est pas désarmé par l’armée Libanaise, chose qui lui est impossible de faire, et tout au plus d’y envoyer... 200 soldats ! - La France au moment de la rédaction et du vote de la résolution 1701 savait pertinemment que le Hezbollah n’était pas désarmé et de surcroît exhortait Israël d’arrêter ses tentatives de neutralisation de la milice chiite. De fait la France à non seulement trahis la confiance du gouvernement israélien mais aussi celle des libanais désireux de vivre en paix enfin libéré de l’hégémonie du Hezbollah.

Voici un extrait d’un courrier de Michaël Béhé à Beyrouth :

"...De fait, notre pays était devenu une extension de l’Iran, et notre soi-disant pouvoir politique servait, de surcroît, de paravent politique et militaire aux islamistes de Téhéran. Nous avons découvert soudain que Téhéran avait stocké plus de 12000 missiles, de tous types et de tous calibres, sur notre territoire et qu’il avait patiemment, systématiquement, organisé une force supplétive, avec le concours des Syriens, qui s’appropriait, davantage jour après jour, toutes les chambres de la Maison-Liban. Figurez-vous que nous hébergeons des missiles sol-sol sur notre territoire, les Zilzal, et que le tir de tels engins à notre insu a le pouvoir de déclencher un conflit stratégique régional et, potentiellement, l’anéantissement du Liban.

Nous savions que l’Iran, par l’intermédiaire du Hezbollah, construisait une véritable ligne Maginot au Sud mais ce sont les images de Maroun el-Ras et de Bint J’bail qui nous ont révélé l’ampleur de ces travaux. Une dimension qui nous a fait comprendre plusieurs choses d’un seul coup : que nous n’étions plus maîtres de notre sort. Que nous ne possédions pas le commencement des moyens nécessaires à inverser le cours de cet état de fait, et que ceux qui avaient fait de notre pays la base avancée du combat de leur doctrine islamique contre Israël n’avaient pas la moindre intention de renoncer volontairement à leur emprise."

Comment la France, par l’intermédiaire de son gouvernement, a pu faire une chose pareille ? - J’ai honte, en tant que français, d’avoir à répondre devant la communauté internationale d’une telle ignominie, honte d’avoir voté pour ce gouvernement et son président (au premier et second tour). La parole de la France ne vaut pas plus que celle d’une république bananière. Je m’excuse auprès des lecteurs d’avoir cru en la grandeur de la France, d’avoir cru qu’un Président Français avait une responsabilité envers son peuple et à la parole donnée en son nom.

Déjà Hassan Nasrallah, chef du Hezbollah, fait savoir à qui veut l’entendre que "l’heure n’est pas au désarmement du Hezbollah" et le Président syrien d’en rajouter une couche "Damas prône un nouveau Moyen-Orient, sans « l’ennemi » israélien". J’ai honte que nos dirigeants n’aient rien appris de l’histoire, honte de voir un second Munich poindre à l’horizon et peut être un nouveau gouvernement de Vichy et une communauté internationale nous pointant du doigt.

Pour moi c’est un monde qui s’effondre et avec lui une certaine éthique, celle que l’on m’avais enseigné à l’école pendant les cours d’instruction civique (je crois que cela n’existe plus, dommage). Chers lecteurs excusez ce cris mais c’est celui du désespoir et de la déception.

...et je retourne ma veste toujours du bon côté.

Jacques Lanzman.


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