Le CPE fait encore parler de lui !
par plbino
mercredi 28 juin 2006
Quinze lycéens en lutte contre le CPE avaient bloqué la gare de Voiron. Pour cet acte commis sans violence ni dégradation, après la plainte déposée par la SNCF, ils sont condamnés à payer 150 euros individuellement, et doivent payer 4755 euros de dédommagement à la SNCF ; ou bien ils seront jugés, et verront leur casier judiciaire ouvert.
HISTORIQUE DES FAITS
- Acte 1 : Dans le cadre de la lutte anti-CPE, 18 lycéens de Voiron avaient décidé d’arrêter les trains en gare de Voiron, ce qu’ils ont fait pendant 40 minutes avant d’obéir aux sommations de la police et de donner leurs papiers d’identité (il n’y a donc eu aucune violence ni dégradation).
-Acte 2 : Ils furent tous convoqués deux jours plus tard au commissariat pour un rappel à la loi, après que la SNCF eut déposé plainte contre eux. Il y avait alors eu une déléguation intersyndicale des enseignants reçue par le commissaire qui nous avait quasiment assuré qu’il n’y aurait pas de suite judiciaire donnée par le procureur.
- Acte 3 : Or, huit jours avant les épreuves du bac, les lycéens majeurs reçoivent une convocation devant le délégué du procureur pour une concialiation de peine, convocation qui tombe le même jour qu’une épreuve du bac ! Après intervention de l’intersyndicale des enseignants du lycée et au niveau académique, ils ont obtenu le report de leur convocation (la nouvelle date a été décalée de 8 à 15 jours) alors même que le baccalauréat n’est pas terminé (épreuves orales de langues, oraux de rattrapage début juillet) : on peut imaginer dans quelles conditions ils ont préparé et passé leur examen...
- Acte 4 : A l’initiative de FO, une conférence de presse a été organisée jeudi 15 juin à l’UL de Voiron pour dénoncer ces pratiques et appeler la justice à ne prononcer aucune peine ni sanction, alors même que le lendemain deux élèves majeurs, mais qui n’avaient pas d’épreuve de bac, étaient convoqués au Tribunal de Grande instance. Assistaient à cette conférence de presse trois enseignants, deux parents d’élèves, une journaliste du Dauphiné libéré, une équipe de France3 Alpes. Il y a eu deux interventions téléphoniques avec France bleue Isère et Radio Isa. Les évènements ont donc été bien relayés par les médias locaux.
- Acte 5 : Vendredi 16 juin les deux lycéens convoqués se sont vu infliger une peine de 150 € par personne au pénal et 4000 € (à diviser entre les lycéens) de dommages et intérêts à verser à la SNCF, soit 317 € par jeune...
- Acte 6 : Devant ce "jugement" scandaleux (si les lycéens refusent cette peine, ils seront jugés en correctionnelle avec inscription au casier judiciaire !) les parents ont décidé d’organiser une réunion en présence des délégués syndicaux enseignants et d’un avocat, pour réfléchir à la suite à donner à ce jugement, le lundi 19 juin, à 20h30 à Voiron.
LA MOTION DE VOIRON ADOPTEE LE 19 JUIN 2006
Motion adoptée lors de la réunion du 19 juin, réunissant des lycéens, des parents, avec le soutien des organisations syndicales, des organisations politiques ou associatives :
15 lycéens en lutte contre le contrat première embauche (CPE) avaient bloqué la gare de Voiron.
Pour cet acte commis sans violence ni dégradation, après la plainte déposée par la SNCF, ils sont condamnés à 150 € individuellement et doivent payer 4755 € de dédommagement à la SNCF ; ou bien ils seront jugés et verront leur casier judiciaire ouvert.
Personne ne peut accepter cette surprenante sévérité de la part de la justice !
N’avaient-ils pas raison, ces milliers de jeunes, de manifester pour leur avenir contre le CPE ?
N’avaient-ils pas raison, puisque le Gouvernement a retiré sa loi face à la mobilisation légitime de la jeunesse et de la population ?
A des milliers, nous avons manifesté.
Nous exigeons la levée des sanctions et nous adressons au Préfet de l’Isère, au Procureur de la République pour qu’aucune peine ne soit retenue contre ces lycéens coupables d’avoir défendu leur avenir incertain.
Nous exigeons que la SNCF, service public, retire sa plainte.
Nous nous réunirons le mardi 27 juin à 20h30, à la Bourse du travail de Voiron, pour faire le point de la mobilisation et tenir une conférence de presse.
Dès aujourd’hui, nous préparons une délégation, soutenue par un rassemblement, le 30 juin à 17h, au Préfet de l’Isère, pour l’arrêt complet des poursuites ; une autre à la Direction de la SNCF pour le retrait de la plainte.
Pour soutenir cette action, vous pouvez signer la pétition en ligne.