Le prêt hypothécaire revolving (ou rechargeable)

par Pascal
mercredi 28 décembre 2005

Le gouvernement vient de publier un projet d’ordonnance permettant le recours au crédit hypothécaire pour financer des dépenses autres qu’immobilières, telles que l’achat de biens de consommation, de travaux, de voyages, etc., et ceci dans le but de relancer la consommation.

Cette ordonnance a pour but de permettre aux Français d’hypothéquer leurs biens immobiliers (la plus grande part de leur patrimoine), afin de réaliser d’autres projets plus personnels. En fait, il s’agit d’utiliser le patrimoine "dormant" des Français afin de relancer l’économie par une augmentation des dépenses.

Cela a pour principal avantage, pour le gouvernement et pour les entreprises, de permettre une augmentation des dépense des ménages sans en augmenter les revenus. Par contre, pour ces mêmes ménages, cela revient à emprunter en mettant en garantie leur patrimoine immobilier.

Les accidents de la vie étant ce qu’ils sont, imprévisibles, ces ménages vont se trouver endettés sans possibilité de rembourser, et vont donc perdre leur maison pour avoir financer l’achat de vacances, de mobiliers, de voitures ou d’appareils électroménagers.

De plus, ces crédits hypothécaires sont "rechargeables" : je ne connais pas bien la différence qui peut exister entre rechargeable et revolving, mais je la soupçonne très mince : on connaît déjà les dégâts que peuvent provoquer de tels crédits destinés à la consommation. Qu’est-ce que cela va bien pouvoir produire sur de tels crédits hypothécaires ?

Encore une fois, la relance de la consommation va être payée entièrement par les ménages, sans que les entreprises jouent leur rôle moteur de créateurs de richesse : cette richesse va être créée artificiellement par les banques. N’est-ce pas de la création monétaire, source d’inflation ? Que va faire la BCE, si ce n’est augmenter ses taux directeurs afin de lutter contre ce risque inflationniste ? Les taux de ces nouveaux crédits vont donc être plus chers, et les ménages vont payer plus. Ces derniers vont donc être obligés de réduire leur train de vie ou de réemprunter, pour faire face à ces dépenses supplémentaires. N’est-ce pas le principe du chat qui se mord la queue ?

Encore une fois, à qui profite vraiment cette décision, si ce n’est aux entreprises qui vont pouvoir vendre sans augmenter les revenus de ceux qui achètent ? Mais ne peut-on craindre que cela ne profite essentiellement aux entreprises qui produisent des biens de consommations courantes... aux entreprises chinoises par exemple !


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