Les médias favorables aux corridas ?

par Delphine Delétang
mercredi 19 avril 2006

Cette vieille expression dudit St Thomas : “Je ne crois que ce que je vois”, en prend un sacré coup dans son objectivité quand l’information vient s’échouer sur nos écrans plasma.

La propagande pro-tauromachique véhiculée par le service public (financé par nos redevances), sous les traits du journal de France 2 ce dimanche de Pâques et par l’équipe d’Envoyé spécial en est une fois de plus la preuve. Eh oui... Avant d’être journaliste, on est d’abord un être humain. “Montre-moi comment tu travailles et ce que tu diffuses, je te dirai qui tu es”. Il est bien clair que les journalistes de France 2 sont du clan des saigneurs.

Ces mêmes humains qui encensent les corridas et surtout leurs “porte-poignards”, les toréadors, nous catapultent pourtant des images où jamais le sang ni l’agonie du taureau torturé ne sont dévoilés. A heure de grande écoute ça fait pas propre ! Belle manipulation ! Mais la manipulation montre un autre visage blafard, celui de l’éloge des tortionnaires. Dresser tout un reportage sur le portrait élogieux d’un jeune de cité devenu toréador pour “respecter les autres” est digne des plus incroyables escroqueries d’âme de notre société occidentale si parfaite. Rappelons, pour les pensées de mauvaise foi, que planter à plusieurs reprises des coups violents dans la chair d’un animal à l’aide d’une arme tranchante est bel et bien un acte de torture. N’en déplaise aux journalistes ! Rappelons aussi, pour les mêmes pensées de mauvaise foi, que propulser un animal domestiqué dans une arène, avec pour seul objectif de le mettre à mort en lui imposant des souffrances jusqu’à la paralysie de sa chair pour mieux le torturer, est acte de barbarie. Chez ces journalistes, l’important ce n’est pas l’info, c’est l’angle ! Comme pour les aficionados, l’important, ce n’est pas le taureau, c’est le spectacle !

Vendus les journalistes ? La majorité d’entre eux sont des pro-corrida en puissance, trop heureux d’aller assister gratuitement à un dégueuli de mise à mort d’un animal qui n’a certainement pas demandé à se retrouver torturé devant un parterre d’homo sapiens sapiens aussi sages.

Menteurs, les journalistes ? Dans leurs reportages, seules de gentillettes images de passes-de-cape devant un taureau sans une goutte de sang nous sont diffusées. Pourtant, à la fin, le taureau est tué et ce n’est jamais montré. Et au milieu, il est condamné à la torture dans une lente agonie, et ça non plus, ce n’est jamais montré. Au fond, c’est peut-être qu’une question de matière grise... Les menteurs compulsifs (il faut être compulsif pour ne diffuser que des reportages mensongers sur la réalité des corridas) ont une structure cérébrale spécifique. Un cortex préfontal révélant environ 14 % de matière grise en moins n’aide pas à l’inhibition, qui se retrouve censurée par un mensonge déployé.

Trop facile ! Quand on possède le 4e pouvoir, celui d’imposer sur les ondes son propre point de vue, il est facile de deviner quel humain se cache sous ces apparats.

Delphine Delétang


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