Seine-Saint-Denis : la thèse du complot

par Alain Hertoghe
samedi 5 novembre 2005

« Ce à quoi nous avons assisté dans le département de la Seine-Saint-Denis cette nuit, n’avait rien de spontané, était parfaitement organisé. Nous sommes en train de rechercher par qui et comment. » Nicolas Sarkozy, ministre de l’intérieur, jeudi 3 novembre.

« Il y a quelque chose de trop spontané, de trop organisé (...) il y a un certain nombre d’agitateurs, de provocateurs. » Eric Raoult, député-maire UMP du Raincy (Seine-Saint-Denis), vendredi 4 novembre.

Une semaine après le décès de deux jeunes à Clichy-sous-Bois et les premiers troubles dans cette commune de Seine-Saint-Denis, le gouvernement Villepin n’arrive pas à rétablir l’ordre. Au contraire : les violences urbaines s’étendent, de commune en commune et de département en département, dans l’ensemble de l’Île-de-France. Et voilà que Nicolas Sarkozy, ministre de l’intérieur, et Eric Raoult, poids lourd francilien de l’UMP, réfutent l’idée de la propagation d’une colère spontanée chez les jeunes des cités franciliennes. Ils parlent d’un scénario « organisé »...

Est-ce une manière, pour le premier flic de France et pour l’ancien ministre de la ville, de tenter d’excuser leur incapacité et celle du gouvernement à éteindre l’incendie ? Ou ont-ils des informations précises qui leur permettent de tenir des propos aussi graves et inquiétants ? Il faut qu’ils en disent plus aux Français sur ces supposés comploteurs. Et, surtout, qu’ils arrêtent ceux-ci sans tarder !

Difficile en effet d’imaginer qu’avec la double présence, dans les cités sensibles, des polices pour combattre le crime et des services de renseignements pour prévenir le terrorisme, l’État français ne soit pas en mesure de rapidement neutraliser - s’ils existent - ces inquiétants fauteurs de guérilla urbaine...


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