Quel bon vent vous amène ?
par C’est Nabum
samedi 5 avril 2025
Tempête dans un crâne.
Loin de moi l'intention de vous mettre un vent. L'expression du reste ne m'inspire guère quand elle souffle le froid et le chaud sur un sujet qui mérite mieux. J'espère tout au contraire déclencher un vent d'enthousiasme à la lecture de cet exercice de style qui quoiqu’absolument pas dans le vent ni dans l'air du temps, tend sa manche à air à ceux qui contre vents et marées aiment encore notre belle langue française.
Un vent mauvais se lève pour les linguistes et les amoureux des mots tandis que le vent du succès porte sur le devant de la scène ceux qui massacrent notre plus bel héritage en malmenant la syntaxe, appauvrissant le vocabulaire et usant à l'extrême de termes anglo-saxons. Qui sème ce vent-là récoltera la tempête et l'inculture même s'ils ont le vent en poupe sur les médias de la médiocrité.
À la belle époque des lumières, le vent était à l'optimisme. Les lettres avaient le vent en poupe, la lecture et la culture gagnaient du terrain tandis que les humanistes étaient ouverts aux quatre vents. Depuis, l'école de la République perçoit le vent du boulet, formant avec application des ignares et des futurs analphabètes qui vont le nez au vent se gaver d'âneries ineptes !
Nous sommes passés du vent d'ange à la lie de la société qui vomit une langue réduite à des onomatopées et des formules privées de syntaxe. Les girouettes qui donnent les directives poussent l'école de la république à filer un mauvais coton en confondant le vent et leurs flatulences nauséeuses. Lire, écrire, compter n'est plus dans le vent depuis que l'instruction se contente de n'être qu'une éducation réservée aux sauvageons.
Beaucoup d'enfants partent en coup de vent de cette pauvre éducation Nationale qui rame bout au vent. Ils vont gonfler les écoles privées qui elles ont le vent en poupe en dépit des vents de travers qui viennent ternir l’honorabilité de certaines institutions. Ce sont les valeurs du vivre ensemble qui sont dispersées aux quatre vents dans ce coup de tabac tandis que les élèves ont du vent dans leur sac quand la toile remplace le maître et gonfle artificiellement leurs performances et leurs compétences.
L'enseignant flotte au gré du vent, les évaluations vendent du vent et de la fumée pour leurrer les parents qui pour la plupart ont jeté l'ancre. Si leurs rejetons ont du vent entre les oreilles, eux depuis longtemps ont du chassie dans les yeux. Il n'est pire aveugle celui qui ne veut pas voir.
Qui sème le vent récoltera à défaut de tempête un raz de marée d'inculture. Les statistiques sont un paravent qui ne trompent plus personne tandis que notre nation dégringole non pas l'échelle de Beaufort mais les classements au programme international pour le suivi des acquis des élèves. Les quelques enseignants qui sont vent debout contre des programmes ineptes et suicidaires, qui veillent encore au grain sont victimes des autorités.
Notre école, totalement déboussolée, perd le Nord tandis que la rose des vents est parsemée d'épines. Les points cardinaux ont perdu la foi même dans les écoles confessionnelles. Il faut bien admettre que plus personne n'entend se mettre en quatre pour sauver un navire en perdition ouvert aux quatre vents de toutes les idéologies éducatives.
Autant en emporte le vent, ces mots vont filer au vent et ne trouveront personne pour leur donner la plus petite importance. À force de marcher droit face au vent, le système, un coup de vent dans l'aile, va finir par s'effondrer lamentablement. Des vents pires encore sont pour bientôt et il y a de quoi de se faire du mauvais sang.
Mais pourquoi s'inquiéter ? Quand j’aurai du vent dans mon crâne, quand j'aurai du vert sur mes osses, p'tête qu'on croira que je ricane mais ça s'ra une impression fosse. Il me manquera mon encéphale et tous ces petits riens admirables qu'on nommait la Culture Générale. Le vent de l'au-delà n'est sûrement pas un souffle divin, il m'a fait passer ici de la flatuosité à la fatuité.