Le bonimenteur de Loire, marinier à pied
par C’est Nabum
mercredi 11 juillet 2012
Mon grand chemin intérieur.
Orléans - Saint Nazaire - Plogoff
Ce matin, quand vous lirez ces quelques lignes, j'aurai repris ma besace pour aller sur mes chemins de Loire. Marinier à pied, je termine mes hommages à dame Liger. Après avoir remonté la belle dame brune, cette fois, c'est vers le Ponant que me conduiront mes pas. D'Orléans à Saint Nazaire, j'irai recueillir des histoires du fleuve pour de nouveaux contes et d'autres récits, de belles rencontres le long de ses arrivels.
Je poursuivrai ma route jusqu'à Plogoff, pour faire révérence à cette Bretagne que j'aime tant. J'espère y trouver le même accueil, moi le pauvre bonimenteur qui n'ai rien d'autre à offrir que ces petites menteries. Ouvrez-moi votre porte si je passe à côté de chez vous.
Je pars donc et me laisserai guider par les gens de rencontre. Ce chemin est l'occasion de croiser la pratique des berges, d'en écouter les récits, d'en faire des histoires pour mieux les partager. J'ai un calepin à la main, j'écoute et je note, j'interroge et je construis un recueil de trognes du fleuve, de légendes qu'on me cède, de fragments de la grande histoire qu'on me raconte.
C'est aussi avec moi-même que j'ai rendez-vous. Chaque jour sur les chemins, c'est un long parcours intérieur, quelques souffrances physiques et de grands bonheurs de partage, la solitude la plupart du temps et ici ou là, de fulgurantes trouvailles ! Les jambes lourdes et le cœur si léger, je suis le marinier à pied. Je ne suis pas de ces marcheurs minces et entraînés qui avalent sans effort les kilomètres, chaque lieue parcourue pèsera dans mes godillots sans que cela n'entrave ma détermination à aller à votre rencontre.
C'est contre des histoires de Loire, des menteries vraies et des vérités fausses que je demanderai le partage d'une assiette ou un abri pour dormir. Et si vous n'avez rien à offrir mais l'envie d'écouter une histoire, c'est avec joie que j'ouvrirai la besace du bonimenteur marcheur. Un sourire pour simple remerciement me donnera des ailes pour la suite du chemin.
Quant à ceux qui ne seront pas sur la route, c'est à la toile que chaque jour j'offrirai des récits de notre Loire. Prenez le temps d'un petit voyage immobile, de quelques mots et de mes petites histoires, laissez-vous entraîner en m'emboîtant le pas. De ce partage, faites-en bon usage et offrez à votre tour cette modeste aventure à ceux qui vous entourent.
Nous serons alors nombreux sur ce chemin qui sera nôtre. Les années passées, beaucoup ont suivi mes récits, se sont plu à suivre mes anecdotes, mes récits de vie, à partager mes coups de cœur, à croire en mes menteries. J'espère avoir ce plaisir simple de me savoir suivi et de mettre en marche ceux qui ne peuvent pas partir.
Le partage est le maître mot, le seul capitaine à bord de mes menteries du Girouet. Elles ne sont pas à vendre, prenez-les si elles vous plaisent, elles n'appartiennent à personne, elles sont comme notre Loire, indomptable et sauvage qui ne peut se mettre en cage. Le fleuve ne se donne pas, il se prête simplement à votre admiration ! Puisse en être de même de mes modestes contes et récits de notre Loire, belle et rebelle !
Je pars et vous espère au détour d'une boucle, au creux d'un bosquet, au passage d'un pont, sur une digue ou bien la levée, le long d'un port et pourquoi pas sur un futreau de bois. Faites-moi signe, posez votre main sur mon épaule et je sortirai de ma besace quelques « bonimenteries » pour vous dire combien j'aime la Loire, ses histoires et ses sortilèges.
Ne me faites l'aumône que de m'écouter, ce sera le plus beau des cadeaux. Vous allégerez ma route, réconforterez mes peines et ensoleillerez le moment. Je marche désormais le long du fleuve, ouvrez bien les oreilles, j'arrive devant chez vous. Et un sourire suffira à faire de moi le plus heureux des mariniers à pied !
Bonimenteurement vôtre.