Parmi les aéroports, Saint-Exupéry veut être le pionnier

par LYonenFrance
mardi 1er avril 2008

Avec ses ailes de géant, l’aéroport de Lyon Saint-Exupéry (autrefois Satolas) est bien reconnaissable. Mais au-delà de l’image de rêve et d’évasion que peut véhiculer ce type de structure, un aéroport est souvent associé, en tous les cas pour ses riverains, aux nuisances qu’il peut procurer.

Dans le cadre de la semaine du développement durable, les responsables du secteur environnement de l’aéroport ont tenu à présenter un premier bilan, après cinq années d’engagement dans une politique qu’ils disent volontariste dans ce domaine. Pour Philippe Bernand, le directeur général, "la politique de l’environnement dans un aéroport se définit en trois axes : lutte contre les nuisances sonores, préservation des ressources et lutte contre le réchauffement climatique".
Un médiateur pour les relations avec les riverains
S’il veut continuer à s’étendre, l’aéroport devra nécessairement harmoniser ses relations avec le voisinage et mieux s’intégrer dans son environnement écologique et social. C’est ce qu’il a commencé à faire en créant un poste de médiateur pour les relations avec les riverains.
Situé idéalement, entre Lyon, Grenoble et Genève (deux villes qui n’ont aucune possibilité d’extension), Saint-Exupéry a de grandes ambitions : centre multimodal, il associe une gare TGV à l’aéroport, avec une possibilité de développer le transport de fret et l’intermodalité entre le train, les camions et le transport aérien.
Grenelle de l’environnement : un plan d’action sur quatre ans
L’aéroport s’est engagé sur des objectifs ambitieux. Pour réduire les nuisances sonores, les pilotes seront peu à peu formés à de nouvelles techniques d’approche dites de "descente continue" qui, à la différence de la descente par paliers, permettra de rester plus longtemps le plus haut possible. Cette forme d’atterissage, qui ne pourra se faire que pour les vols de nuit, est en cours d’ expérimentation sur l’aéroport de Marseille.
Dans le domaine du bruit aussi, l’aéroport a déjà commencé à financer l’insonorisation des logements, maisons et équipements publics (écoles) qui en font la demande. En 2007, cet investissement a représenté 1,080 million d’euros. Il devrait continuer durant au moins cinq ans, jusqu’à ce que tous les bâtiments anciens soient correctement insonorisés.

Valorisation des déchets et préservation des ressources en eau
Les engagements concernent aussi la préservation des ressources et la réduction des coûts, que ce soit pour l’eau ou les différentes énergies utilisées. L’aéroport, qui représente une petite ville avec plusieurs milliers de passagers par jour, est situé sur une nappe phréatique très pure et très importante pour l’alimentation de l’est lyonnais. Il s’est donc engagé à économiser sa consommation d’eau en remplaçant ses "condenseurs à eau" par des "condenseurs à air". Il construira aussi une nouvelle station d’épuration qui répondra aux normes HQE (haute qualité environnementale). Il s’engage d’ailleurs à financer le contrôle et la surveillance de la qualité de la nappe par un laboratoire agréé.

Contenir l’effet de serre
Après les mesures anecdotiques comme la mise en place de ruches pour analyser l’effet des pollutions sur les abeilles et le miel, l’aéroport a décidé de s’engager d’avantage pour lutter contre l’effet de serre. Cela passe par l’amélioration du parc automobile, l’installation de bornes électriques pour les avions à l’arrêt. Ceux-ci utilisent actuellement des groupes électrogènes APU pour produire de l’énergie. Aujourd’hui ces APU consomment 150 kg de kérosène par heure pour chaque avion immobilisé sur les pistes ! A terme une mini-centrale devrait produire l’énergie suffisante pour proposer à ces avions l’électricité nécessaire, avec des prises de 400 V.

Des emplois pour l’environnement
Enfin l’aéroport s’est doté de personnels spécifiques pour établir un plan d’économie d’énergie. Ces "chasseurs de gaspi" travailleront en relation avec tous les employés de l’aéroport et, signe du sarkozysme ambiant, devront répondre à des critères d’évaluation selon des objectifs définis comme "ambitieux".
Participer au programme de "compensation carbone"
En attendant les résultats de tous ces objectifs ambitieux, l’entreprise a décidé de s’appliquer le principe du pollueur payeur. Selon le programme mis en place par de nombreuses compagnies aériennes, il s’agit de compenser les gaspillages de CO2 lors des transports en avion : pour chaque voyage professionnel d’un employé, l’aéroport fera un don à un organisme compensateur, chargé de développer des projets "producteurs de CO2" dans des pays en voie de développement.
www.LYonenFrance.com
Durant la semaine du développement durable, le site internet de l’aéroport propose un quiz pour tester les connaissances du personnel. Le 1er avril, le film d’ Al Gore, Une vérité qui dérange, sera projeté. Enfin le 3 avril, des séances d’écodriving et des réunions d’information seront proposées, là encore aux personnels de l’aéroport.


Lire l'article complet, et les commentaires